Blixa Bargeld et Teho Teardo à l'Ancienne Belgique - Bruxelles- le 1 décembre 2013

Le billet de JPROCK :
Chaque année à la même époque  Autumn Falls investit quelques salles bruxelloises avec une programmation souvent intéressante.

Ce soir à l' Ancienne Belgique les fans de Einsturzende Neubauten et les amateurs de musique underground ont répondu présents à cette belle affiche qui propose en vedette Blixa Bargeld et Teho Teardo.
Auteurs d'un album étonnant intitulé "Still Smiling" sorti cette année sur Specula Records et auquel on peut attribuer cinq étoiles, la meilleure note sur l'échelle de la cotation des critiques de cd's, on se demande ce que le duo va nous proposer sur scène tant le contenu de leur travail semble riche.
Mais avant cela et depuis 17h, plusieurs groupes se succèdent sur scène comme DAAU and Chantal Acda que je n'ai pas vus, et à 19h30 Esmerine. 

 
Cet ensemble canadien de musique de chambre moderne formé par le percussionniste Bruce Cawdron et la cello, Beckie Foon, mêle la musique minimaliste à la musique de chambre.
C'est bien exécuté, c'est même plaisant , mais au bout d'un moment à moins d'être un mordu du genre ça devient rapidement lassant. 

Bref, Esmerine ne m'a pas l'aisé un souvenir impérissable, impatient que j'étais de retrouver on stage Mister Blixa Bargeld à qui je voue une admiration sans bornes.
Voilà c'est dit, cette chronique sera subjective ou ne sera pas !

21h, les deux musiciens font leur apparition sur scène accompagnés par la cello, Martina Bertoni. Blixa Bargeld (leader de Einsturzende Neubauten et ex-Bad Seeds ) et le compositeur italien Teho Teardo se sont rencontrés durant la réalisation de la pièce de théâtre 'Injuria', et ont composé une première chanson "A Quiet Life" qui fut à l'origine de leur collaboration.

Le mélange du violoncelle avec la musique électronique et les effets spéciaux, parfois hurlants, issus de la guitare de l'Italien sur lesquels vient se greffer la voix étonnante et grave de l'Allemand génèrent une émotion qui vous bouleverse. 

C'est sombre et beau comme le costume noir trois pièces de Blixa, inattendu, osé et jubilatoire.
L'album a été enregistré entre Berlin et Rome, et Blixa chante en allemand , en italien et en anglais avec une même aisance même si son italien n'est pas parfait.
Entre ambiances diurnes et nocturnes parfois pesantes mais toujours belles, les chansons nous plongent dans un univers expérimental, baroque et électrique, dont on ne sort pas indemne.
Au balcon un couple danse, levant les bras au ciel et chancelant durant tout le concert, littéralement habité par cette musique unique.
Des titres comme "Mi Scusi" , "Defenestrazioni", "Comme up & See me" , ou "Nocturnalie" prennent une ampleur énorme sur scène, et le concert se déroule sans aucun moment faible. On est littéralement hypnotisé par l'intensité du show.
Après un peu plus d'une heure, les deux hommes reviennent pour un premier rappel et Blixa Bargeld annonce avec humour qu'ils vont jouer une cover de Tommy James & The Shondells , le fameux"Crimson & Clover". On a droit alors à une version époustouflante de ce hit qui semble renaître sous la patte inspirée du duo atypique.
Absolument géant !
Le public exige un deuxième rappel, et après deux derniers morceaux en guise d'au revoir, c'est debout qu'il salue par une immense ovation la prestation étonnante des deux artistes.

Sans doute un des concerts de l'année, ni plus, ni moins!
Texte et photos : JPROCK.