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Interview : Enrico Marini

Par Lemediateaseur @Lemediateaseur

Enrico Marini est l’auteur de la BD Les Aigles de Rome, dont le tome IV vient de paraître chez Dargaud

A l’occasion d’un passage parisien pour de la promotion, j’ai eu le plaisir de le rencontrer et de discuter de ce volume et de la création de la saga, le tout en toute décontraction autour d’un café.

Bonne lecture,

***** 

Bonjour Enrico,

Vous êtes le créateur de la BD Les Aigles de Rome, pouvez-vous revenir en quelques mots sur sa création ?

L’antiquité m’a toujours fasciné, sans être un grand expert. Je lisais des romans et je regardais des péplums quand j’étais petit et ça a fait que c’est un des genres qui maintenant m’intéressent. Là, l’un des déclencheurs c’est que je suis tombé sur un roman allemand qui parlait de ce personnage d’Arminius, et je trouvais qu’il y avait quelque chose d’intéressant. Ce personnage est héroïque, et en même temps pas clair dans ses motivations. De là, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire. J’ai été cherché un peu des textes d’origine et j’ai vu qu’il n’y avait presque rien sur lui et les quelques indices que j’ai trouvés m’ont fasciné. J’ai trouvé ça très prenant, toutes les emmerdes qu’il avait causées aux Romains.

Une fois l’idée en tête, le scénario est venu de suite ou cela a mûri ?

Ça a mûri pas mal. Et je suis parti sur un thème que j’aime beaucoup, et qui est classique, celui de l’amitié, avec deux personnages qui grandissent ensemble et qui, par le fait des choses, se retrouvent ensuite dans des camps opposés. Je trouvais qu’avec ça, avoir en toile de fond l’antiquité et les conflits entre Romains et Barbares, j’avais la possibilité d’en créer beaucoup entre les deux personnages.

De même, le caractère des personnages est venu rapidement ?

Je dirais que oui. Et comme je voulais que les lecteurs puissent avoir le choix entre s’attacher aux deux personnages ou avoir son préféré, il fallait que les deux soient intéressants d’une manière différente. C’est pour ça que j’ai créé deux personnages, pour qu’au moins un plaise aux lecteurs, car s’il n’y en a qu’un et qu’il ne plaît pas, on est dans la merde (rires).

Pour cette saga, vous avez signé seul le scénario et les dessins, contrairement à d’habitude, était-ce pour avoir plus de liberté par exemple ?

C’était un défi pour moi, je voulais voir si j’en étais capable. J’ai toujours un peu mis mon nez dans le scénario, pour Le Scorpion, les idées de création viennent de tous les deux avec Stephen Desberg. J’ai toujours aménagé un peu les choses dès que le scénariste tournait son dos, comme certains ne relisent pas les BD qu’on a fait ensemble, tant pis pour eux, c’est peut-être le moment (rires). Quand on dessine une histoire, on ne peut pas la prendre telle quelle, c’est impossible. Le scénario parfait en BD n’existe pas car c’est impossible que le dessinateur ait la même vision. Et comme c’est lui le réalisateur, le costumier, le décorateur, il s’approprie le scénario. Ici, c’était vraiment un défi et j’aurais peut-être dû choisir un projet avec une histoire moins complexe et moins de personnages. Maintenant que je suis dedans, ça va bien, mais par moment ce n’est pas évident et je me maudis moi-même (rires).

Le tome 4 vient de sortir, dans quel état d’esprit êtes-vous après une publication ?

Une fois qu’il sort, si l’album est bien imprimé, je suis plutôt heureux. Je suis assez content de cet album-ci car d’habitude je suis beaucoup plus critique avec ce que je fais. Je l’ai plus travaillé, que ce soit sur le scénario ou les dessins, pour trouver le bon dosage et en même temps me faire plaisir.

Ce tome s’ouvre sur une grande scène de bataille, est-ce l’une des choses que vous préférez dessiner ?

Il y a des choses que je n’aime pas trop dessiner. Les scènes de bataille, j’aime bien ça, mais je me lasserais de ne faire que ça. J’aime tout autant dessiner une grande scène de bataille qu’une émotion ou un geste car les deux ne sont pas faciles à faire. Pour un regard, si on se trompe d’un millimètre, cela peut ne pas donner le même sens et l’image est ratée, mais j’aime ce défi. Et à côté de ça, il y a vraiment des choses que je n’aime pas dessiner comme certains lieux ou certains animaux par exemple. Certains animaux sont élégants et on ne peut pas rater une ligne sinon tout tombe à plat, je préfère faire des chiens car on peut rater un peu.

A l’occasion de cette sortie, il y a des rencontres de prévues avec vos lecteurs, ces moments sont importants pour vous ?

C’est très important. On aimerait juste parfois avoir plus de temps pour discuter avec eux. Je trouve plaisant quand il y a un peu plus d’échanges et moins de monde pour pouvoir satisfaire chacun et ne décevoir personne. J’aime voir la tête de mes lecteurs et j’espère que pour eux aussi c’est appréciable de voir qui se cache derrière leur BD. Après cela, si on n’est pas trop fatigué, on rentre motivé pour le prochain album. On est souvent isolé et les moments du retour direct avec les lecteurs sont gratifiants

Avant de vous laisser, où en êtes-vous aujourd’hui de vos projets ?

Je viens de lire le scénario du tome 11 du Scorpion et on ajuste des petites choses ensemble, avec Stephen, donc ça sera ça dans l’immédiat, et normalement après devrait suivre un autre tome des Aigles de Rome. Et je pense déjà dans ma tête à écrire d’autres choses, dont notamment un polar, mais pas une série longue et avec moins de personnage (rires).

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Le Mediateaseur remercie Enrico Marini pour cette rencontre fort sympathique et sa simplicité.

Le Tome IV des Aigles de Rome paru chez Dargaud est toujours en librairie, ne le ratez pas, il est une fois de plus plein de rebondissements.


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