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The Lunchbox, de l'Indien Ritesh Batra, enfin en sortie nationale

Par A Bride Abattue @abrideabattue
The Lunchbox, de l'Indien Ritesh Batra, enfin en sortie nationaleLe film de de Ritesh Batra, The Lunchbox, est un régal. Le jeu de mots est trop tentant.
Il avait été présenté au Festival de Cannes dans le cadre de la Semaine de la critique.
Chaque matin, Ila cuisine, elle se met en quatre, en dix, pour préparer des plats variés et savoureux. Et chaque midi, elle confie le repas à un livreur chargé de les distribuer par dizaines à diverses entreprises. Chaque soir, elle attend de son mari des compliments qui ne viennent jamais. Forcément : par une erreur a priori impossible à imaginer dans ce système hyper-organisé, le mari reçoit une nourriture fade qui l'exaspère. Du choux bouilli ou farci en permanence, qui ne provoque pas le même effet que la cuisine d'Ila.
C'est un futur retraité, un peu ronchon, qui reçoit le panier repas et l'apprécie fort. Conscient de la méprise, il laisse, un jour, un mot dans une des boites. Ila lui répond. Une relation épistolaire s'instaure...
Vous connaissez le bento, popularisé par les blogs de cuisine depuis 2 ans. Vous allez découvrir l'équivalent indien,  une lunchbox toute simple, en inox, avec un système de clipsage astucieux, qui est transportée verticalement dans un sac isotherme, un peu comme un thermos. On y trouve traditionnellement le riz, les Chapatis, le Dal, un légume et des pickles. 
The Lunchbox, de l'Indien Ritesh Batra, enfin en sortie nationale
A Bombay où les entreprises n'ont pas de cantine, chacun se fait livrer son déjeuner sur son bureau. C'est une femme de la famille qui l'a préparé ou un restaurant où on l'a commandé et cela fait 120 ans que tout est acheminé par coursier spécial, les Dabbas. Il faut les voir transporter leurs chapelets de boites par tous les temps.
Je ne vais pas vous raconter davantage l'histoire pour vous convaincre même si le scénario est subtilement ficelé, avec une fin qui n'est pas malheureuse sans être la happy end à laquelle on pourrait s'attendre.
Ce que j'ai aimé ? Découvrir Bombay, ses transports en commun surbondés qui relèguent très loin les ennuis que l'on connait dans le RER B. Réaliser combien nous avons tort, là encore, de nous plaindre de "nos" cantines alors que nous avons la chance qu'elles existent.
J'ai beaucoup apprécié ce voyage en ville inconnue. Dans un pays qui est loin cette fois des clichés bollywoodiens. Le réalisateur sait capter les instants à la manière d'un documentaire. Les dialogues sont à entendre en V.O. pour comprendre l'importance de l'anglais (et du français) dans les conversations.
Les rapports hommes-femmes, la relation hiérarchique, les différences générationnelles sont abordées sans que nous ayons l'impression d'entendre des leçons. C'est très intelligent, poétique, nostalgique. Et pourtant il y a de l'énergie et quelque chose qui promet le bonheur.
Bref. The LunchBox est à l'instar de la cuisine indienne : un mélange de saveurs opposées et il serait dommage de s'en priver.
Le film sort sur les écrans le 11 décembre. Notez le ! Et d'ici là je vous encourage à vous entrainer à la cuisine indienne en préparant des chapatis et des parathas comme je l'avais fait il y a quelques semaines. Les recettes sont au milieu de cet article.

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