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Beatriz et les corps célestes (Lucia Etxebarria)

Publié le 10 décembre 2013 par Ceciledequoide9
Beatriz et les corps célestes (Lucia Etxebarria) Bonjour aux hispanophones
Bonjour aux zotres
J'ai lu ce roman lors de l'été 2012 entre Malaga et Séville car j'aime bien emporter avec moi des livres qui me parlent (un peu) de l'endroit que je visite même si ce roman ne se déroule ni à Séville ni à Malaga mais entre Madrid (que je ne connais pas encore) et Edimbourg (que j'ai vu superficiellement au cours d'un après-midi pluvieux d'octobre 2011).
Ce roman est le 2e de l'auteure et il a obtenu le prix Nadal 1998 (rien à voir avec le tennis évidemment). C'est le 3e que je lis d'elle et je l'ai énormément aimé comme les deux autres.
4e de couverture
" Beatriz tente de faire son chemin amoureux, et son chemin tout court, entre deux lieux, Madrid, sa ville d'origine, et Edimbourg, sa ville d'adoption, et entre deux amies aux corps célestes, Monica, la mangeuse d'hommes compulsive, et Cat, une lesbienne convaincue. A Edimbourg, Beatriz croisera Ralph, et... Et bientôt Beatriz, qui rêvait d'incendies, et qui se brûlait aux grands feux de l'amour, renaîtra de ses cendres, et pourra enfin vivre de quelques braises de passion partagée. En paix avec elle-même et avec les autres, Lucia Etxebarria épingle la comédie humaine, écrit entre le tendre et le cru, et fait superbement rimer amour avec humour. " Nord Eclair " On retrouve l'auteur d'Amour, Prozac et autres curiosités dans un roman plus dense et émouvant encore qui lui a valu le prestigieux prix Nadal. " 24 heures
Le sujet
Adolescente, Beatriz aime Monica mais la relation platonique qu'elle entretient avec cette dernière est aussi platonique que délétère. Pour se sauver de son emprise et de celle de ses parents, Beatriz fuit Madrid pour Edimbourg où elle rencontre Caitlayn et Ralph.
Mon avis
J'avais adoré Un miracle en équilibre, beaucoup aimé Amour Prozac et autres contrariétés et cette troisième lecture confirme tout le bien que je pense des romans de Lucia Extebarria. J'apprécie leur structure, leur modernité, leurs thématiques "féminité, sexe, famille, drogue, névroses", leurs références culturelles et musicales qui me parlent. J'aime la façon dont l'auteur mord dans les mots et les sujets sans faux semblant, sans pudibonderie ni vulgarité mais avec la modernité de ton empreinte de légéreté et de gravité à la fois qui fait tout le sel d'un roman attachant et efficace, profond et doux.
Quelques références musicales
Dans ce roman, l'univers musical occupe une place importante à travers un name dropping qui inclut par exemple the obital, the shamen, the orb, the prodigy, l'album caleidoscope de Siouxie & the Banshees et la chanson dear Prudence des Beatles. L'auteur cite aussi quelques paroles de chansons gothiques des années 80 : I play at night in your house... I've never loved this life... I drown at night in your house... Pretending to swim. Tout cela me parle.
Quelques liens
Critique élogieuse sur Voir Montréal
Quelques extraits
S'il ne tenait qu'à moi, je passerais mes journées à faire l'amour, pas seulement parce que j'aime ça, mais parce que c'est là que les choses atteignent leurs limites ; même si cela ne dure que trois secondes, je fuis, je sors de moi-même, je me gonfle de lumière et je m'éclaircis, heureuse, sans mémoire, accrochée à des lèvres qui inventent de superbes duperies. Je me dis alors que cela a un sens de continuer, malgré la certitude d'être toujours seule. (P.31)
A dix-huit ans j'étais encore vierge. Quant à Monica, elle avait déjà couché avec un tas de garçons. Nous n'étions pourtant pas si différentes, elle et moi. Le défaut ou l'excès en la matière signifiaient la même chose : fuir tout engagement, renoncer. (P.92)
Dans un style académique, je devrais dire que, quand nous faisions l'amour, c'était Ralph qui me possédait, me prenait. Cependant, c'était plutôt moi qui le possédais, qui l'accueillais puisqu'il entrait en moi. (P.255)
L'amour n'appartient qu'à lui-même, sourd aux prières, immuable devant la violence. L'amour n'est pas négociable. Seul l'amour est plus fort que le désir, l'unique raison juste de résister à la tentation. Jeannette Winterson Ecrits dans le corps (exergue partie 2)
Là où commence le désir, à l'endroit de la peur, là où rien n'a de nom et rien n'est mais paraît. Cristina Peri Rossi Désastres intimes (exergue partie 3)
J'aimerais penser qu'il y a du vrai dans l'aphorisme Amor vincit omnia. Mais s'il est une chose que j'ai apprise dans cette triste et courte vie, c'est que cette idée reçue est un mensonge. Et un insensé celui qui y croit. Donna Tart - Le secret (exergue de la partie 4)
Conclusion
Même si de Lucia Etxebarria mon roman chouchou reste Un miracle en équilibre, j'ai adoré Beatriz et les corps célestes, un livre riche, marquant, bien écrit et féminin au sens non péjoratif du terme.

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