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Hérétiques, I : Le mystère Isolde, de Philippa Gregory

Publié le 12 décembre 2013 par Clarabel

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La jeune Isolde vient d'être dépossédée de son héritage, suite à la mort de son père, et doit prendre ses fonctions d'abbesse à la tête de l'abbaye de Lucretili. Elle n'a guère le choix de s'opposer à la décision de son frère et prend le voile avec un profond sentiment d'amertume et d'injustice.
Trois mois plus tard, Luca Vero, un jeune novice, est envoyé en tant qu'inquisiteur pour comprendre l'origine du trouble qui frappe les sœurs depuis l'arrivée d'Isolde. En effet, celles-ci manifestent des comportements erratiques, elles déambulent la nuit, ont des visions et certaines portent des stigmates. On murmure déjà que c'est la faute de la nouvelle abbesse et de sa servante maure.
Isolde ne se défend pas, mais prête son concours au jeune Luca. Sa franchise et ses blessures secrètes lui sont, par contre, défavorables et font pencher la balance vers sa culpabilité. Mais notre représentant de l'Ordre papal est tout de même ému par la détresse de la jeune fille et ne va pas se contenter des faits qui lui sont offerts sur un plateau.
Toute la première moitié du roman va donc s'intéresser à cette enquête, qui est réellement fascinante du fait de son cadre religieux qui rappelle vaguement Le Nom de la rose. Toutefois, l'histoire reste en surface, elle tente des pistes mais n'ose pas dépasser les codes du genre (roman jeunesse oblige). Et donc c'est gentillet, avant de basculer vers une issue improbable et mielleuse (désolée, mais la fuite en avant m'a inspiré beaucoup d'ennui !).
Je retiendrai, néanmoins, de cette lecture une belle introduction à un XVe siècle sclérosé par sa foi religieuse, sa croyance aux superstitions et la chasse aux sorcières sitôt qu'on sort des sentiers battus, une femme qui pratique la médecine ou qui revendique son droit à l'indépendance est une idée farouchement combattue et scandaleuse ! L'auteur a su transmettre ce poids qui accablait les femmes et leur ôtait toute identité à travers un récit réaliste.
Un bon roman historique, certes, accessible pour les plus jeunes (dès le niveau collège), mais qui est bancal et maladroit dans sa conduite générale.

Gallimard jeunesse, octobre 2013, traduit par Alice Marchand


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