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INTERNATIONAL > Nelson Mandela un saint ? Pas sûr…

Publié le 13 décembre 2013 par Fab @fabrice_gil
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Antisioniste, communiste et antiraciste de gauche, Nelson Mandela n’était pas celui que l’on pense. L’oligarchie mondialiste, dont il était membre, lui a rendu un fier hommage durant ses obsèques. Retour sur le parcours d’un homme que la lutte contre l’apartheid a sournoisement innocenté.
Notre époque a les saints et héros qu’elles méritent. Depuis l’annonce de la mort à 95 ans de l’icône Madiba, les média, toutes les institutions, les dirigeants politiques et même les milieux sportifs canonisent celui que le torchon Libérationappelle "la lumière de l’Afrique". On ne compte plus les émissions spéciales, les numéros hors-série consacrés à l’ex-chef de l’ANC. Nombre d’hommes politiques ont cru bon de rendre hommage à un terroriste -oui je dis bien "terroriste"- responsable de moult attentats sanglants en Afrique du Sud. L’homme se faisait l’apologie de la violence. Tous, avec lui se revendiquait d’une idéologie responsable de 100 millions de morts.
Les drapeaux des édifices publics ont été mis en berne un peu partout en France depuis l’annonce de la mort du pseudo "saint", et une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement se sont rendus au stade de Soweto où, le 10 décembre dernier, s’est tenue une cérémonie d’hommage solennel ouverte par une célébration interreligieuse. Messieurs Hollande et Sarkozy se sont même retrouvés côte à côte pour l’occasion. Pas de hasard si l’on considère que "saint" Mandela jouit d’une fortune colossale dont il serait intéressant de connaître l’origine, que se disputent ses héritiers issus de différents lits.
L’antiracisme de gauche est devenu le communisme du XXIe siècle. Les deux sont intimement liés comme le montre clairement la vie de Mandela sur laquelle il convient de revenir quelques instants pour rétablir quelques vérités qui fâchent.
Jusqu’à 22 ans Nelson Rohlilahla Mandela, issu d’un "kraal" Thumbu royal de l’importante ethnie Xhosa est à la fois réservé et d’idées plutôt conservatrices. Longtemps il professera que les Européens ne sont pas des oppresseurs mais des bienfaiteurs. Très pieux, il fera des études classiques, se passionnant pour l’anglais, le xhosa, l’histoire et la géographie. A l’Université de Fort Hare, en première année il choisit comme matières l’anglais, l’anthropologie, la politique, l’administration indigène, le droit romain et hollandais. Il fréquente essentiellement des gens de son ethnie, se tient à l’écart du mouvement de revendication africaine et en 1940 soutiendra l’effort de guerre britannique. Ce n’est qu’à la fin de sa seconde année qu’il commence à s’intéresser à la politique au sens large sous l’influence de son nouvel ami, le métis Walter Sisulu, qui lui fait connaître des amis communistes comme lui.
A partir de là tout va changer. Il s’inscrit, alors seul homme "noir", à l’Université du Witwatersrand à Johannesburg où il est attiré par un cercle d’amis indiens, membres du Parti Communiste. Une radicalisation va s’opérer en lui à mesure qu’il pénètre dans ce milieu et gravit les marches de la notoriété. Dès 1943 il se lie d’amitié avec Anton Lembede qui combat pour une Afrique du Sud noire et rejette pour cette raison le Parti Communiste multiracial. Mandela, dans un premier temps, va le suivre. Il n’en est pas moins étudiant, vivant d’une bourse que lui sert le "Pouvoir Blanc" en dépit de ses échecs scolaires. Il devient très influent dans l’ANC et milite pour une voie révolutionnaire et violente. Tandis que le mouvement se divise en deux avec la création du Pac African Congress de son ancien camarade Robert Sobukwe, il tiendra solidement en main ce qu’il reste de l’ANC restant néanmoins proche personnellement des dirigeants communistes.Lorsqu’il crée l’Umkhomto We Sizwe (MK), l’aile militaire de l’ANC, l’appartenance à celle-ci est toujours interdite aux Blancs. La plupart des responsables communistes en sont donc exclus. Mais le MK n’est pas, lui, soumis à cette contrainte et il s’entoure aussitôt du métis Sisulu, de Joe Slovo, natif de Lituanie, colonel du KGB et qui sera le chef négociateur de l’ANC-SACP, de Bernstein et de Hodgson, le spécialiste en explosifs du MK. Mandela les a choisis pour l’extrémisme de leurs idées et leur connaissance éprouvée du terrorisme.
En février 1962, six mois avant son interpellation à Rivonia, dans la banlieue de Pretoria, il part clandestinement pour Addis Abbeba où il représente l’ANC à un Congrès du PanAfrican Freedom Movement. Il y rencontre l’empereur Haïlé Sélassié. Puis il se rend successivement en Egypte, en Tunisie, au Maroc, au Mali, en Guinée, au Sierra Leone, au Sénégal et au Libéria. De là il s’envole pour Londres où, officiellement il honore des rendez-vous avec les dirigeants de la gauche politique et du mouvement anti-apartheid. On sait aujourd’hui qu’il aura des entretiens discrets avec les dirigeants de l’Empire Oppenheimer, qui dépend des Rothschild de Londres. Il y tisse les premiers liens qui non seulement assureront le financement du MK mais le moment venu lui ouvriront les portes du pouvoir. Puis il retourne en Ethiopie afin de participer à des entraînements de guérilla. Il se rendra même en Algérie tout juste indépendante pour y installer un programme d’entraînement au terrorisme à l’intention des  militants du MK. Mais les évènements se bousculent. Il est rappelé en Afrique du Sud où il sera arrêté quelques semaines plus tard.Dans son autobiographie Long Walk to Freedom, parue en 1994, il s’attarde sur les lectures qu’il s’imposa lorsqu’il créa le MK, lui qui n’avait jamais tenu un fusil. Les auteurs qu’il mentionne sont Blas Roca (secrétaire du Parti Communiste cubain), Commando de Deneys Reitz, sur les tactiques de guérilla des Boers, Che Guevara, Castro, Mao, Etoile Rouge sur la Chine d’Edgar Snow, La Révolte de Menahem Begin, tout ce qui lui tombe sous la main concernant les guérillas d’Abyssinie, d’Algérie, du Kenya.
Pourtant, à l’ouverture du procès de Rivonia -entre 1963 et 1964-, Mandela affirma avec véhémence "qu’il n’avait jamais été membre du Parti Communiste" et qu’il s’opposait "au mépris que ce mouvement exprimait à l’égard de la démocratie parlementaire occidentale". Le quatrième point sur lequel portait l’accusation, il est vrai, concernait justement l’appartenance des conjurés à ce parti interdit en 1950 et reconstitué trois ans plus tard, en pleine guerre froide. Son intervention dura quatre heures. On pouvait y retrouver une forme et des accents entendus dans un autre discours resté célèbre, celui, long de cinq heures, que, le 10 octobre 1953, Fidel Castro prononça devant un autre tribunal : "L’Histoire m’absoudra". Faut-il s’en étonner lorsque l’on garde à l’esprit que, aux yeux du "Messie" qui vient de disparaître, la révolution communiste cubaine était "une source d’inspiration pour tous les gens épris de liberté" ? Aussitôt après son décès, le Parti Communiste d’Afrique du Sud et l’ANC publièrent un communiqué édifiant : "Au moment de son arrestation en août 1962 Nelson Mandela était non seulement membre du parti communiste clandestin mais il appartenait au Comité Central de notre parti. Pour nous communistes sud-africains, le camarade Mandela symbolisera éternellement la contribution monumentale du SACP à la lutte de libération nationale". En 2012, d’ailleurs, paraissait à Londres, External Mission: The ANC in Exile, 1960-1990 du professeur Stephen Ellis. L’auteur parle d’expérience puisqu’il milita activement dans sa jeunesse londonienne au sein du mouvement anti-apartheid. S’appuyant sur une riche documentation de l’Université du Cap désormais déclassifiée, il apporte toutes les preuves non seulement de l’appartenance au Parti Communiste d’Afrique du Sud de Nelson Mandela, mais des relations étroites que tous deux entretenaient avec l’IRA, aux pires moments de ses sanglantes exactions. Etroites relations également avec la Stasi dont nombre de tortionnaires opéraient dans les camps de l’ANC situés aux pourtours de l’Afrique du Sud, où on sait désormais que d’innombrables recrues furent torturées ou abattues parce qu’elles ne se conformaient pas aux directives de Nelson Mandela lui-même, Sisulu et autres chefs qui, même enfermés à Robben Island, continuaient à diriger les opérations à l’extérieur.Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que dès le milieu des années 1980 Pieter Botha puis Frederik de Klerk offrirent au futur Prix Nobel de la Paix 1993 de le libérer s’il renonçait au terrorisme et que celui-ci refusa, arguant qu’il entendait agir dans sa plus totale indépendance.
Sorti de prison, il s’entoura aussitôt de tous les communistes qui l’avaient accompagné depuis 30 ans. Pour Andrew Mlangeni, condamné aussi à Rivonia, communiste dès son adolescence et qui passera 28 ans derrière les barreaux avec Mandela, celui-ci, une fois désigné à la tête de l’Etat sud- africain, demeura jusqu’à la fin "un ami très cher et très proche des communistes". La belle image sanctifiée du héros planétaire, qui a construit un Etat où domine la finance internationale et où les vrais autochtones sont réduits en servitude, semble particulièrement écornée… sous couvert d’anti-racisme trompeur. Gare à l'émotionnel plutôt qu'à la réflexion.F/G

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