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Le Musée national d'art moderne et contemporain de Séoul

Publié le 14 décembre 2013 par Rbruderm

Le 13 novembre dernier , le nouveau musée national d’art moderne et contemporain (www.mmca.go.kr) de Séoul a ouvert ses portes au public. Ces nouveaux locaux se situent au coeur de Séoul. Ils se trouvent à  l’est du Palais Gyeongbok, un quartier très fréquenté par les touristes. C’est le troisième musée national d’art moderne et contemporain en Corée après celui de Gwacheon et celui du Palais Deoksu (à côté de l’Hôtel de ville de Séoul).

Les différents bâtiments du musée d’art moderne et contemporain

Les différents bâtiments du musée d’art moderne et contemporain

Sur la photo ci-dessus, on voit que la vue d’ensemble du musée est disparate. On y observe à droite un bâtiment en brique, à gauche un autre très moderne et au centre une construction traditionnelle. Pour comprendre la raison de cette apparence, il faut connaitre l’histoire de cet endroit.

L’historique du musée :

C’est en 1969, que le musée national d’art moderne a été créé en Corée. En ce temps-là, le musée siégeait dans le Palais Gyeongbok. Quelques années plus tard, on l’a déplacé au Palais Deoksu. En 1986, on a bâti, pour la première fois, une nouvelle construction pour accueillir les oeuvres d’art moderne à Gwacheon dans la province du Kyeonggi.

Bien qu’il soit le siège de l’art moderne en Corée, le musée de Gwacheon est cependant assez éloigné, puisqu’il se trouve à une heure du centre de Séoul. Pour palier à ce problème, on a mis en place une annexe à Séoul en 1998, dans un bâtiment du Palais Deoksu. Malheureusement cet d’espace était trop exigüe.

La nécessité d’offrir au public un bon musée facilement accessible a été depuis lors une question constamment soulevée. C’est pourquoi, on a démoli et réhabilité d’anciens bâtiments militaires du centre de Séoul pour les métamorphoser en musée. Un nouveau musée au 30 Samcheong-ro , Jongro-gu, à Séoul a ainsi vu le jour.

L’histoire locale :

Le terrain du musée national d’art moderne et contemporain à Séoul intègre des changements historiques. Durant la dynastie Joseon, cet endroit était un complex de bureaux administratifs du gouvernement appelé jongchinbu. Dans les années 1920, le japon détériora plusieurs bâtiments de  jongchinbu. Puis il transforma cet endroit en hôpital. Il continua a être utilisé comme tel après la libération, jusqu’en 1981.

Les autorités militaires, suite au coup d’état du  12.12 de 1979, confièrent une partie de ces immeubles a un organe militaire d’enquêtes et d’informations. En 1981, les bâtiments de jongchinbu ont été démontés pour être déplacés derrière la bibliothèque Jeongdok. Lors de la réhabilitation des immeubles pour en faire le musée actuel, on a une nouvelle fois déplacé les bâtiments de jongchinbu pour les intègrer au complex architectural. On les a placé exactement sur leur lieu d’origine car lors des travaux, on a retrouvé les fondations de ces constructions anciennes.

Nous allons vous présenter 3 expositions parmi les 7 qui se déroulent en ce moment à Séoul, au Musée d’Art moderne et Contemporain de Séoul

- The Aleph Project : du 12 novembre 2013 au 16 mars 2014

Le Musée national d'art moderne et contemporain de Séoul

L’une des expos qui est présentée s’intitule "The Aleph Project". Créé par un groupe d'artistes, elle met en lumière une nouvelle théorie des réseaux du début du XXIème siècle, en collaboration avec des physiciens, des metteurs en scène, des théoriciens, des architectes, des spectateurs et des dessinateurs. Le mot "Aleph" est apparu dans une nouvelle de Jorge Luis Borges au XXème siècle, signifie un espace infini ressemblant à une petite perle.

- Epiphyte Chamber : du 12 Novembre 2013 au 16 Mars 2014

Philip Beesley (1956~)

Philip Beesley (1956~)

L'exposition "Epiphyte Chamber", créé par l'artiste Philip Beesley, est fondée sur l’idée du Rhizome de Gilles Deleuze, philosophe français du XXème siecle, et Felix Guattari, psychanalyste français. Selon wikipedia, un rhizome est un modèle descriptif et épistémologique dans lequel l'organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination hiérarchique. Cette œuvre fonctionne avec des microprocesseurs et des détecteurs. Grâce à ceux-ci, la pièce réagit aux mouvements des gens et se module avec eux.

- Opertus Lunula Umbra ; Hidden Shadow of the Moon : du 12 Novembre 2013 au 09 Novembre 2014

Woo Ram Choi (1970~)

Woo Ram Choi (1970~)

Vous trouverez cette installation accrochée au plafond au premier sous-sol. Elle s’éclaire et se meut par petites touches. Cette installation a été presentée à la biennale de Liverpool, en Angleterre en 2008, et en Pologne l'année suivante. Elle a eu beaucoup de succès.

C'est l'oeuvre de Woo Ram Choi, un sculpteur coréen né à Séoul en 1970. Il a fait sa licence et son master de sculpture à l’université de Joong-ang. Il est très actif à la fois en Corée et à l’étranger. Avec ses points de vue archéologiques et scientifiques, il fabrique des machines vivantes telles que des insectes. 

Vous pourrez retrouver plus d’informations sur expositions sur le site du Musée d’Art moderne et Contemporain ‘http://www.mmca.go.kr/eng’.

Un artiste contemporain que l’on peut découvrir au musée d’art contemporain à Séoul : Do Ho SUH

« Do Ho SUH »

« Do Ho SUH »

« Home Within Home Within Home Within Home Within Home »

« Home Within Home Within Home Within Home Within Home »

« Home Within Home Within Home Within Home Within Home », l’exposition de Do-ho SUH se tiendra jusqu’au 11 Mai 2014. Les visiteurs pourront y ressentir matériellement des espaces combinés : extérieur et intérieur, privé et public, Orient et Occident, passé et présent, et réel et imaginaire.

Do-ho SUH est Artiste d’installation. Il est connu comme étant un des trois maîtres de l’art contemporain en Corée, avec Nam June PAIK et Ufan LEE. Né à Séoul en 1962, il s’est spécialisé dans la peinture et a achevé son cursus de maîtrise en peinture orientale à l’université nationale de Séoul. Puis il a étudié la peinture à la Rhode Island School of Design, et a obtenu un autre diplôme de maîtrise en sculpture à l’université de Yale.

Frais émoulu de Yale en 1997, il a démarré son œuvre à New York. Il a gagné une renommée mondiale pour ces expositions dans des biennales, musées d’art et galeries – au Musée d’Art Moderne de New York (2001), London Serpentine Gallery (2002), Biennale d’Istanbul (2003), Los Angeles County Museum of Art (2009), Biennale de Venise (2001 et 2010) etc. – Il a aussi présenté ses oeuvres en Corée au Centre d’Art de Sonje (2003), au Musée d’art Samsung, le Leeum (2012). Au Leeum, où se tenait aussi une exposition d’Andy Warhol, il a établi alors un record d’affluence depuis l’ouverture du musée (101200 personnes en 64 jours).

« Fallen Star : 1/5 »

« Fallen Star : 1/5 »

On peux reconnaître la signification profonde de son art par une des ses œuvres : « Fallen Star : 1/5 ». Le journal « LA Times » a décrit une impression d’ impact de « choc des cultures », mais l’artiste dépeint plutôt un atterrissage tranquille. Il a raconté son expérience d’avoir ressenti et s’être adapté pendant longtemps, lentement, petit à petit, la différence de la culture après être arrivé aux Etats-Unis. L’hétérogénéité de l’espace était la plus remarquable des différences qu’il a senties. En fait, cela a duré depuis son enfance :

« J’ai pensé à la transposition de l’espace depuis que j’habitais en Corée. Dans les années de 1970, mon père – Se Ok SUH, grand maître de la peinture coréenne contemporaine – a fait construire notre maison dans le genre traditionnel coréen du 19ème siècle. La maison a été calquée sur un bâtiment appelé Yeonkyungdang, dans l’enceinte du palais de Changdeok. A chaque fois que je sortais par la porte principale pour aller à l’école, c’était comme si j’entrais dans un autre monde ou comme si je prenais une machine à voyager dans le temps. »

Nombre de ses œuvres ont une « couleur coréenne ». Cependant il ne les forge pas sciemment ainsi. Il y raconte son « histoire et son espace privé ». Il se dévoile au public et les spectateurs pénètrent dans son intimité, il veut les rencontrer ainsi.

« Mes œuvres sont le fruit de l’introspection, mais d’abord il me faut synthétiser mes idées pour les communiquer aux autres. Par cela, je voudrais communiquer librement avec qui que ce soit dans mes œuvres. On ne baigne pas ses pieds dans l'eau trouble car on ne peut pas voir ce qui s’y cache. Mais si les gens marchent facilement dans l’eau claire, c’est qu’elle est limpide. Je veux que le public baigne ses pieds courageusement dans mes eaux. Je veux créer une œuvre qui enhardit les spectateurs à y tâtonner à l'aise, et qu’ils y trouvent de plus en plus de charme. »


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