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David Walsh créé son "Théâtre du Monde" à la Maison Rouge

Publié le 18 décembre 2013 par Meganec

   En cette fin d’année, de nombreux collectionneurs prennent leurs quartiers à Paris. On a déjà parlé ici du cas de François Pinault avec l’exposition "A Triple Tour" à la Conciergerie, voici maintenant le moment de s’attarder sur celui de David Walsh qui expose du 19 octobre 2013 au 12 janvier 2014 une partie de sa collection à la Maison Rouge, à l’occasion d’une exposition joliment intitulée "Théâtre du Monde".

   Pour commencer, que ce soit dit: cette exposition risque de vous dérouter. En effet, énormément de choses font de "Théâtre du Monde" une sorte d’ovni dans le monde des expositions. Tout d’abord, parlons de la scénographie. Alors que la majorité des expositions se contentent de regrouper les œuvres chronologiquement, ici le choix a été en faveur d’un accrochage thématique. De plus, si vous vous attendez à vous retrouver devant des œuvres accrochées simplement à vue d’œil sur des murs blancs éclairés par une lumière blanche, encore une fois vous serez surpris ! Les œuvres sont partout, des murs au plafond, elles envahissent l’espace et sont parfois dans des espaces sombres ! D’autre part, alors que la majorité des expositions sont divisées entre 5 et 6 salles, "Théâtre du Monde" est organisée en 17 parties ! Enfin, cette exposition, dont le commissaire n’est nul autre que Jean-Hubert Martin (commissaire de la célèbre exposition "Magiciens de la Terre" en 1989), telle un cabinet de curiosité, mêle à la fois des œuvres d’art contemporain, des céramiques chinoises, des tapas, des antiquités, des reliefs égyptiens, etc ce qui offre une diversité rare.

   C’est dans le cadre d’une politique d’accueil de collections privées que la Maison Rouge a, pour la dixième fois, ouvert sa porte a un collectionneur. Cette fois-ci, ce fut au tour de David Walsh, un collectionneur australien, fondateur du MONA (Museum of Old and New Art) en Tasmanie et de la Tasmanian Museum and Art Gallery. Il a choisit de confier l’exposition d’une partie de sa collection à Jean-Hubert Martin après avoir vu son travail singulier. Ce dernier est effectivement connu pour sa volonté de bousculer les conventions muséologiques et pour son habilité à faire dialoguer des œuvres a priori éloignées. A la Maison Rouge, il applique donc son idée de "musée des charmes" qu’il définit comme étant un musée qui "se veut avant tout visuel, [faisant] appel à la sensibilité et aux émotions [et reléguant] au second rang le discours érudit et pédagogiques." Et c’est certainement cela qui est le plus perturbant dans cette exposition. Le visiteur n’est pas là pour apprendre mais pour ressentir. Or, nous sommes tellement habitués à la présence de panneaux explicatifs et de cartels qui nous expliquent la nature de ce que l’on voit, que sans eux, nous sommes perdus.

   En résumé, l’exposition "Théâtre du Monde" vaut vraiment la peine d’être vu. Elle va certainement vous bousculer, peut-être même vous laisser un peu perplexe, mais ce qui est sûr c’est qu’elle mérite d’être expérimentée. "Théatre du Monde" est une exposition à vivre. Loin des conventions habituelles, elle propose de porter un autre regard sur l’art: moins cérébrale et plus sensible. Et comme c’est bien cela le but de l’art, nous faire ressentir des choses, elle s’impose dans le paysage parisien comme une des expositions marquantes de l’année. (Mention spéciale à la salle Majesté qui se trouve en fin de parcours et est à couper le souffle).

[Les vues de l'exposition proviennent du dossier de presse réalisé par la Maison Rouge]


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