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Bouquetins du Bargy, le massacre continue

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

La chaîne du Bargy est un chaînon montagneux du massif des Bornes en Haute-Savoie. (communes :  Mont-Saxonnex, Petit-Bornand-les-Glières, Grand-Bornand , Le Reposoir).

La chaîne du Bargy en arrière-plan La chaîne du Bargy en arrière-plan

Sur son blog "Le bruit du vent", Matthieu Stelvio a écrit le 17 décembre 2013 un remarquable dossier synthèse sur l'abbatage des bouquetions sur le massif du Bargy pour cause de brucellose. Je vous invite à la lire en entier et à consulter les références et annexes, ne reprenant ici que la conclusion et bien sûr à

Signer la pétition pour arrêter le massacre des bouquetins du Bargy

par Matthieu Stelvio

L’abattage total des bouquetins de cinq ans et plus est une mesure totalement disproportionnée. Rationnellement, il y a, à peu près, autant de raisons d’abattre les bouquetins du Bargy (pour lutter contre la brucellose) que

  • d’abattre les chats (pour lutter contre la toxoplasmose congénitale),
  • les chiens (pour lutter contre les septicémies),
  • les renards (pour lutter contre l’échinococcose)
  • ou que de déverser des tonnes de chlore dans les étangs (pour lutter contre les parasitoses).

Les rapports de l’ANSES, agence d’experts pluralistes et indépendants, indiquent que la probabilité de transmission de la brucellose du bouquetin aux autres espèces est extrêmement faible. L’infection est circonscrite aux bouquetins. Le risque économico-sanitaire est minime et maîtrisable.

Bouquetins du Bargy : le massacre continue
Bouquetins du Bargy : le massacre continue

Dans sa conclusion, l’ANSES « insiste sur l’importance d’un temps scientifique avant la mise en œuvre de mesures de gestion » et regrette « que cette saisine [lui] ait été confiée assortie d’un délai très court conjugué à un contexte d’incertitudes épidémiologiques ». L’ANSES conclut que son « analyse ne permet pas de confirmer la nécessité de mettre en œuvre dans l’urgence les actions d’abattage envisagées ». Le « paysage de connaissances [étant encore] très incomplet », il n’y avait pas d’urgence à agir dès 2013, il fallait recueillir de nouvelles données et formuler de nouvelles réflexions avant de prendre une décision.

Contre l’avis du Conseil National de Protection de la Nature, l’Etat a déjà abattu plus de 220 bouquetins dont un grand nombre d’animaux non contaminés, et pourrait décider d’éradiquer tous les bouquetins du massif dès le printemps prochain ; et ce, alors que cette espèce emblématique des Alpes est protégée et interdite de chasse.

Il y avait des alternatives à l’abattage massif à l’aveugle. Occultant la question de l’éthique, l’Etat a choisi la solution la moins onéreuse (les vaccins sont toutefois peu chers), et surtout la plus expéditive. À défaut d’avoir obtenu une consultation publique (comme la loi l’impose), les citoyens ont encore le droit de s’exprimer ; et si certains contribuables préfèrent que leurs impôts servent à sauver des bouquetins plutôt qu’à les massacrer ou à financer d’autres projets, libre à eux de se faire entendre !
À l’heure actuelle, les tirs continuent.

La FRAPNA, la LPO, des accompagnateurs en montagne et des citoyens se mobilisent pour recueillir des observations sur les bouquetins du Bargy, et pour sauver le noyau de bouquetins restants. Toute nouvelle aide peut s’avérer cruciale.

Une pétition a été lancée en octobre 2013 sur Internet. Début décembre, plus de 14.000 citoyens ont apporté leur soutien à cette pétition. (NDLB: 14.686 le 21/12/13 à 09:51)

Les signataires  :

  1. demandent l’arrêt de l’abattage systématique des bouquetins du Bargy de plus de cinq ans,
  2. expriment leur désaccord avec toute décision ultérieure d’abattage de bouquetins dont le statut sérologique est soit inconnu soit négatif à la brucellose.
  3. expriment leur attachement à la conservation du statut de protection des bouquetins, espèce interdite de chasse.

Accéder à la pétition que plusieurs associations appellent à signer

Le texte de la présente synthèse et les positions qu’il formule ont reçu le soutien des associations reconnues d’utilité publique FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature) et LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), tant au niveau départemental en Haute-Savoie qu’au niveau de la région Rhône-Alpes. (Lire le dossier en entier) 

Matthieu Stelvio
17 décembre 2013


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