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Burn out parental (maternel ou paternel, c'est équivalent)

Publié le 03 janvier 2014 par Juliette Conboudu @Conboudu_Blog
Burn out parental (maternel ou paternel, c'est équivalent)

Le burn out professionnel est encore difficile à dénoncer.

Le burn out maternel ou paternel quant à lui tabou... Pourtant il existe et il répond aux mêmes critères que le professionnel.


Pourquoi parler de ça ?

Tout simplement parce que j'ai vécu un burn out professionnel intense et qu'en devenant maman, il y a quelques temps, j'avais commencé a ressentir les mêmes malaises.

Je me suis donc posée, j'ai pensé, réfléchi, écris...

Vous devez vous dire que je suis certainement cinglée de penser que le burn out s'applique à la parentalité...

Je vais vous expliquer pourquoi j'en suis venue a me poser des questions sur le sujet.

Ce billet est simplement un témoignage et ne reprend en rien des données internet, c'est juste mon expérience en toute transparence et simplicité.

Être parent est une profession à plein temps.

Nous sommes parents 24h / 24, 365 jours par an et il nous ai impossible de démissionner de cet emploi.

Le burn out parental nous fait vivre tout un tas de débordements avec nos enfants qui, en temps normal, n'arriveraient pas.

  • Ces débordements sur nos enfants peuvent être :

- un cri,

- une colère,

- un poing dans un mur,

- une fessée,

- une crise de nerf,

- une envie de secouer son enfant pour qu'il se taise,

- parfois un fait divers,

- etc...

  • Les causes peuvent être diverses et je les ai toutes vécues :

- épuisement physique,
- épuisement moral,
- perturbation hormonale,
- inconscient / histoire personnelle,
- maladie (même sans être grave),
- causes sociales / professionnelles...

  • Les sentiments que nous pouvons ressentir, que j'ai ressentis :

- l'imprévisibilité (qui m'épuisait et m'exaspérait),

- le sentiment de travail incomplet, inachevé,

- rien avoir fait de sa journée,

- pas de récompense,

- pas droit erreur,

- nous sommes en perpétuel recommencement de tâches ingrates, non gratifiantes,

- l'isolement,

- la déprime,

- de devoir être parfait et de plaire / satisfaire tout le monde,

- etc...



Dans ce cas, il est important de se recentrer et de faire un travail sur soi pour nous, pour notre bien être et pour que nos enfants s'épanouissent au mieux et qu'ils comprennent que cet épuisement et donc nos comportements qui en découlent ne sont en rien en lien avec eux et que notre amour pour eux n'est pas impacté.

  • Il est important je pense de se poser les bonnes questions et de s'interroger :

- "Pourquoi ais-je crié ?

- "Est-ce vraiment à cause de bébé que je suis dans cet état ?"

- "N'est-ce pas plutôt parce que je suis mal en ce moment ?"

- "Pourquoi je me sens si mal et suis dans cet état ? "

- "De quoi j'ai vraiment envie ? Besoin ? "

- "C'est une situation latente au boulot ? Mon conjoint qui ne me désire plus (ou ce que je pense) ? La belle-mère qui m'emmerde ? Le fait que mes droits à Pôle Emploi se terminent ? Des souvenirs d'enfance qui remontent en voyant mon enfant et qui sont désagréables ? "...

Un panel de questions sur différentes causes peuvent être posées en fonction de votre propre histoire.

Burn out parental (maternel ou paternel, c'est équivalent)
Google image
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Pour ma petite histoire.

J'ai fait un burn out professionnel suite au harcèlement moral que j'ai vécu pendant des années. J'ai été licenciée le 22 novembre 2012 car j'ai refusé d'avorter de mininous. Enfin ma grossesse était le souci principal mais d'autres causes se sont greffées à cette souffrance au travail.

J'ai osé décidé et "imposer" mon allaitement en reprenant mon poste selon la loi. Mes collègues et employeurs ont tout fait pour que je n'allaite pas, jusqu'à m'obliger de démissionner sous peine de représailles".

J'ai osé me syndiquer et j'ai fait tout ce qu'on attendait de moi, voir plus car justement il était inconcevable de perdre mon emploi étant donné que je gagnais le plus. Mais bon, le sort en a décidé autrement, mon syndicat m'a lâchement laissé tomber, mon assureur refuse de prendre en charge mon dossier, mes employeurs ont été forcés de me licencier et ils ont fait des faux documents pour réduire mes indemnités. 

Aujourd'hui, cela fait donc plus d'un an que je recherche un emploi mais personne ne souhaite me donner ma chance car j'ai travaillé pour des pointures qui font peur et parce que mon histoire fait peur, parce que j'ose me défendre et donc mon statut de salariée qui se défend pour ses droits fait peur...

Bref, une très longue histoire qui fera l'objet de différents billets par la suite, peut être...

Donc, pour en revenir au burn out parental, en restant à la maison car au chômage, je me suis aperçue que, plus mininous grandissait, plus je devais gérer de choses, plus les imprévus sociaux et émotionnels faisaient partis du quotidien, plus je m'enfonçais dans la peur, l'isolement, la souffrance...

Je commençais à me sentir mal, épuisée, à bout de tout.

Insomnie était mon amie de nuit, épuisement physique était mon ami de jour.

Puis le moral chute, le sentiment d'être envahie et dépassée grandi, je me faisais des montagnes de tout... Et cela en arrivait que j'étais exécrable au quotidien.


Je comprenais ce que je vivais et il fallait que j'agisse mais pas évident. J'ai donc décidé d'en parler à mon homme, j'étais déjà suivie par mon médecin suite au burn out professionnel.


J'en avais plus qu'assez d'être sur les nerfs en permanence et ce, sans véritable raison au final.

Très peu de mamans osent dire qu'elles se sentent dépassées, qu'elles ne supportent pas leurs enfants voir même qu'elles ne les aiment pas. Les réponses que nous entendons sont du style :

- N'importe quoi, tu es juste fatiguée,

- Tu les as voulu tes gosses alors assumes,

- Mais si tu les aimes mais à ta façon et tu es une excellente maman.

etc...

Alors stop !

  • Déjà, cette situation peut tout à fait s'appliquer aux papas tout comme aux mamans car nous sommes égaux face à la parentalité, j'en suis convaincue.
  • La seule chose que les femmes ont en plus c'est le biberon intégré et encore là quand nous donnons le sein, même si nous adorons ça, vous autres, vous êtes libre de vaquer à vos occupations...
  • Il est important de recevoir des compliments et les félicitations suite au ménage que nous avons effectué, au linge qui est rangé, aux activités faites avec les enfants, aux papiers administratifs qui sont classés...

Personnellement voici ce que je vis :

C'est assez ingrat de ressentir ce sentiment et de se dire :

"je suis maman, c'est logique de faire toutes ces tâches répétitives."

Mais qui me félicite ? Qui m'encourage ?

Ici je vais tenter d'expliquer et justifier mes choix bien que je pense ne pas avoir à le faire !

  • Oui je reste à la maison mais pour plusieurs raisons :

1. Je suis chez pôle emploi,

2. Personne ne souhaite m'embaucher en voyant mes références que je ne peux supprimer de mon CV car j'aurais un trou de 5 ans,

3. Je suis enceinte de minibout,

4. Etant enceinte c'est une raison supplémentaire qui repousse les employeurs.

Conclusion :

Quand j'entends les gens me dire ou pire, le dire dans mon dos :

"elle est à la maison et met sa fille chez une nourrice franchement c'est abusé, elle pourrait s'en occuper..."

Euh comment vous dire que j'ai bien envie de vous mettre mon point dans la gueule et vous dire que je vous emmerde !!!

Idem au passage pour l'allaitement, oui j'ai allaité 19 mois et j'ai arrêté enceinte de 3 mois, et alors ?

(Désolée pour la vulgarité que je me défends le plus souvent mais vous comprenez mieux ainsi mon agacement)
  • Voici les raisons qui me pousse à mettre mininous chez la nounou :

1. Je souhaite que ma fille soit en contact avec d'autres enfants,

2. Mininous apprendra davantage de choses avec des intervenants différents,

3. J'ai choisi cette nourrice car elle répondait à mes critères pendant que je travaillais à mi-temps tout en étant chez pôle emploi,

4. Mininous est une enfant en demande continuelle d'attention et à l'affût de tout,

5. J'ai besoin de temps pour gérer la maison et pour faire des recherches d'emplois,

6. Je monte un dossier prud'hommes et il me faut du temps et de l'attention ainsi que du silence,

7, J'ai des RDV et il est très difficile de les honorer avec un bébé,

8. J'ai 2 activités VDI en plus de tout que j'essaie de mener de front,

9. J'ai besoin de temps pour MOI, quand c'est possible entre tout si je ne m'endors pas à 21h30 !

Bref...Tout cela pour dire qu'être maman et tout simplement parent est un métier est que le burn out professionnel peut arriver !!!

Burn out parental (maternel ou paternel, c'est équivalent)
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Enfin, j'ai compris assez vite que ce n'est pas les enfants qui nous épuisent mais bien la gestion du quotidien, les règles que nous nous imposons, le fait de vouloir tout mener de front, les dictâtes de la société, le passé de nos parents et nos grand-parents, le regard des autres...


Arrêtons de vouloir être un "parent parfait", nous ne le pouvons pas.

Soyons nous-même.


Si nos enfants arrivent dans notre famille, s'ils nous ont choisis comme parent, c'est parce qu'ils savaient que nous serions pour eux les meilleurs parents du monde et que nous sommes les seuls à pouvoir leur apporter ce dont ils ont besoin pour grandir, s'épanouir et se construire.

Merci pour votre attention, j'espère que ce billet vous aura plu malgré la longueur.


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