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[Critique] Short Term 12

Par Wolvy128 @Wolvy128

4-étoiles

Affiche us short term 12
Première réalisation de Destin Cretton, Short Term 12 est un film indépendant américain réunissant notamment à l’écran Brie Larson (Don Jon), John Gallagher Jr. (The Newsroom) et Rami Malek (The Master). L’histoire s’intéresse à Grace (interprétée par Brie Larson), une jeune femme sensible et déterminée qui est à la tête d’un foyer californien d’adolescents en difficulté. Dans son équipe de formateurs, tous aussi jeunes qu’elle, tout le monde n’a pas la même expérience mais, face aux problèmes des ados, la solidarité et le bon esprit sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre, bouscule le groupe et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine.

Que dire sur ce film si ce n’est que depuis ses passages remarqués dans bon nombre de festivals l’année dernière, j’avais hâte de pouvoir le découvrir. Et au final, je dois bien avouer qu’il m’a complètement conquis ! Il n’est pourtant pas démesurément ambitieux dans sa forme, dans les sujets qu’il aborde où même dans son traitement narratif, mais sa poésie et son style bien à lui en font une œuvre particulièrement émouvante. Avec un naturel assez désarmant, le film s’attache à décrire le quotidien de Grace au sein du foyer pour jeunes dans lequel elle travaille, en insistant sur les relations qu’elle entretient avec ses amis, le directeur du centre et les enfants qu’elle encadre. Et si cela fonctionne aussi bien, c’est avant tout car les personnages sont extrêmement crédibles. Tout comme les situations d’ailleurs. Bien sûr, le scénario n’évite pas quelques ficelles narratives un peu faciles et les personnages peuvent parfois paraître un brin stéréotypés mais le film n’en souffre jamais selon moi car, au bout du compte, on se laisse totalement emporter par les événements. Des événements qui n’ont rien d’exceptionnels en soi mais dont la justesse et la sincérité laissent difficilement insensible.

Photo short term 12
Et si les personnages sont aussi crédibles, c’est assurément car tous les jeunes acteurs livrent une performance particulièrement touchante. En effet, bien que peu expérimenté ou habitué aux seconds rôles, le casting ne manque pas de talent et relève le défi haut la main. En particulier Brie Larson qui est certainement la grosse révélation du film tant elle le porte sur ses (frêles) épaules. Aussi à l’aise dans le registre dramatique que comique, elle donne énormément de vie et de nuances à son personnage. Du coup, on est en empathie permanente avec elle et chaque scène ou dialogue où elle intervient provoque l’effet escompté. A ses côtés, John Gallagher Jr. suscite exactement la même adhésion, même si son personnage est forcément un peu plus en retrait. Côté enfant en difficulté, on retiendra en revanche surtout la prestation convaincante de Keith Stanfield qui, pour un premier film, est plutôt impressionnant dans la peau de Marcus. Sans forcément être de tous les plans, les quelques scènes où il apparaît sont souvent très impactantes. Enfin, à l’instar de la mise en scène, la bande son se révèle elle aussi relativement sobre et efficace. Sans être omniprésente, elle rythme plutôt de belle façon les différentes séquences, jusqu’à la superbe scène finale qui, en bouclant la boucle, fait magnifiquement écho au début du film et à tout ce qu’on vient de voir.

Pour toutes ces raisons, Short Term 12 constitue donc pour moi un véritable coup de cœur. Au-delà de la fabuleuse interprétation des acteurs, la justesse et l’émotion qui se dégage de cette authentique tranche de vie confèrent au film une aura poétique assez particulière. Et rien que pour ça, il mérite largement d’être vu !



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