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Une histoire vraie

Publié le 08 janvier 2014 par Olivier Walmacq

Un vieil homme part voir son frère malade... en tondeuse à gazon. L'occasion de faire un voyage hors du commun...

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La critique incroyable mais vraie de Borat

David Lynch fait un film distribué par Disney. Dans le genre improbable, voilà quelque chose qui se pose là et pourtant c'est arrivé une fois. D'ailleurs, il y a quelques années quand j'avais vu l'affiche dans les bas-fonds de mon Kinépolis (le bar, auquel je vais boire avec mes amis, était autrefois un espace-vide avec plein d'affiches placardées comme Résurrection avec Totof Lambert ou Gladiator), je m'étais demandé qu'est-ce que c'était que ce truc complètement obscur avec "Une histoire vraie" placardé en grand et un léger rayon de lumière avec une tondeuse à gazon. Après quand j'ai vu que c'était de Lynch et alors que je ne le connaissais encore pas bien (j'ai largement fait mon éducation lynchienne ces deux derniers mois grâce à la bibliothèque de mon campus), je me demandais franchement ce qu'il venait faire là. Revenons alors au contexte initial. Lynch revient de Lost Highway cité comme l'un de ses films les plus complexes avec Eraserhead et Inland Empire (je ne citerais pas Mulholland Drive que j'évoquerais bientôt). Une histoire vraie est une sorte de récréation pour le réalisateur et Alain Sarde et Studio Canal se voient intéressés par le film, en plus de Disney qui le distribue massivement.

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Comme le titre l'informe, il s'agit d'un fait datant de 1994 racontant le trajet d'un vieil homme en tracteur pour aller voir son frère mourant et dont il s'était brouillé des années auparavant. Une histoire traitée avec un minimaliste qui déconcertera plus d'un fan du réalisateur. Ne vous attendez donc pas à voir un bébé improbable comme dans Eraserhead, Nicolas Cage chantant Love me tender comme dans Sailor et Lula ou une oreille sur le gazon comme dans Blue Velvet. A vrai dire, son style ne saute jamais aux yeux et pourtant il s'agit de son cru le plus humain et le plus accessible (ce qui n'est franchement pas dur). Une simplicité d'accès qui se confirme par le personnage principal. Alvin est un vieil homme tout ce qu'il y a de plus normal, le genre à la retraite depuis un moment et qui prend des bains de soleil en compagnie de sa fille (incarnée par Sissi Spacek). Il reçoit alors une lettre lui disant que son frère est mourrant. Il ne l'a pas vu des années et ce sera peut être l'occasion de se réconcilier avec lui. Le film prend alors une portée totalement initiatique.

Alvin n'a pas le permis mais n'en a pas besoin pour prendre sa tondeuse à gazon et décide donc d'opter pour cet engin qui roule à 4 km/h avec caravane à l'appui! Totalement improbable mais il s'avère que tout ceci est vrai et c'est ce qui impressionne le plus. Cette aventure humaine est dévoilée de fond en comble, dévoilant un long périple aussi improbable que beau qui ne part que d'une bonne intention. Il va à la découverte de gens, traverse le pays ce qui ne l'empêchera pas d'attirer les claxons. Au niveau de la réalisation, pas de grand effet, Lynch restant dans le buddy movie simple et sans fioriture. Le film se voit comme un feel good movie sans autre chose pour le contredire. Le réalisateur peut aussi être aidé par la partition de Richard Farnsworth, alors atteint d'un cancer lors du début du tournage. Un dernier rôle fraccassant qui lui permis une certaine notoriété avant de finir tragiquement. L'acteur est d'un certain naturel, confondant de bonomie avec son modèle. Un beau cadeau que cette admirable fin de carrière. 

Un beau road movie mais qui ne plaira pas forcément aux fans du réalisateurs.

Note: 16.5/20


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