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Le capital - 7/10

Par Aelezig

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Un film de Costa Gavras (2012 - France) avec Gad Elmaleh, Gabriel Byrne, Natacha Régnier, Hippolyte Girardot, Bernard Le Coq, Daniel Mesguich, Céline Sallette, Liya Kebede

Cynique, mais pas assez.

L'histoire :  Marc est l'assistant du président d'une grosse banque d'affaires française, la Fénix. Lequel président, Marmande, est atteint d'un cancer et ne "durera" pas longtemps ; ses sbires étudient donc sa succession. L'ambitieux Marc remporte le gros lot et il est prêt à tout. Lorsqu'il apprend que l'un de leurs actionnaires américains a pris le contrôle de Fénix, profitant d'un coup de mou à la Bourse suite à la maladie puis la mort de Marmande, il accepte toutes leurs conditions pour rester à la tête de sa banque. Même s'il faut licencier du monde afin que les actions grimpent (et oui c'est comme ça). Même s'il faut faire incorporer une autre banque, japonaise, dont on sait que 80 % de ses créances sont toxiques... Pas grave, on les rebalancera à d'autres.

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Mon avis : J'adore les thrillers financiers et j'attendais beaucoup de celui-ci. Comme d'hab, j'ai été un peu déçue. Bavard et abstrait. Un peu trop abscons pour les non initiés, pas assez méchant pour ceux qui connaissent le milieu. Ce qu'on voit là n'est qu'un exemple très simpliste, et déjà vu, des pratiques bancaires et boursières. Dans la vraie vie, les banques sont bien plus machiavéliques, bien plus retorses et les opérations autrement plus variées, impactant tout autant l'économie que la politique mondiale. Les banques dirigent le monde, on ne le dit pas assez ; il faudrait un film de ce type par semaine pour que les gens commencent à comprendre qui nous gouverne réellement. On a tous l'impression que nos dirigeants sont mous... Et pour cause. Ils ne font pas ce qu'ils veulent. Ou bien ils sont corrompus.

Le capital est cependant un bon film, il explique au moins une partie des choses et la dénonciation est très violente, même si ce n'est pas encore assez à mon goût. La dernière scène est parfaite et d'un cynisme absolu. Celle-là je l'ai adorée.

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J'ai regretté que Costa Gavras parte parfois dans des directions maladroites et inutiles qui gâchent un peu le sel du film : le coup du mannequin, par exemple. Manipulée et manipulatrice, le personnage est un énorme cliché et la passion que ressent soudain Marc semble bien niaise : un  homme de cette trempe, fréquentant de tels milieux, se laisse rarement piéger par une donzelle de ce genre. Le sentiment n'est pas un trait de caractère très répandu chez ces messieurs. Ils ont une jolie épouse, bien élevée, pour les accompagner dans les dîners, et une ou deux maîtresses à disposition dans des appartements qu'il paie. Donc cette histoire de mannequin est mal fichue. Il aurait mieux valu une maîtresse, établie, ou bien des soirées libertines, et passer rapidement dessus (si je puis me permettre...) afin de ne pas perdre le fil de l'histoire : le jeu d'échecs mondial auquel se livrent les banquiers, juste pour l'argent et pour le fun. 

Gad Elmaleh pâtit d'ailleurs de cette "anecdote". Très bien dans les scènes de boulot, sobre, froid, déterminé, son histoire avec Nassim le décrédibilise totalement. En outre, il est le narrateur, en voix off, et l'on assiste à des flashes... où il revit la scène mais en disant vraiment ce qu'il pense. On sent le gars qui a finalement quelques scrupules. Naïf et moraliste. Alors que ces gars-là n'ont aucune morale et sont froids comme des serpents ! Pour aimer le fric à ce point, il faut un cerveau à part.

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Un bon film cependant, surtout le début et la fin (baisse de régime au milieu)... mais j'attends toujours celui qui appuiera vraiment là où ça fait mal. Je suppose que ça n'arrivera jamais. Qui finance les films, rappelez-moi ?

Enfin, l'intention est là et on ne peut que louer le courage et la sincérité de Costa Gavras. Mais ses films récents n'ont pas le souffle et le mordant d'autrefois. En ce sens, et dans le genre, j'ai préféré Margin Call.

L'affiche par contre, et son slogan, sont magnifiques...


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