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Le premier jour du reste de ta vie

Publié le 11 janvier 2014 par Cinephileamateur
Le premier jour du reste de ta vie De : Rémi Bezançon.
Avec : Jacques Gamblin, Zabou Breitman, Marc-André Grondin, Pio Marmai, Déborah François, Roger Dumas, Cécile Cassel, Sarah Cohen-Hadria, Gilles Lellouche, François-Xavier Demaison, Camille de Pazzis, Nina Rodriguez...
Genre : Comédie - Drame.
Origine : France.
Durée : 1 heure 54.
Date de sortie : 23 juillet 2008.
Synopsis : Marie-Jeanne et Robert Duval ont trois enfants : Albert, Raphaël et Fleur. Le portrait de leur famille s'esquisse sur une douzaine d'années, à travers cinq journées particulières.
Le premier jour du reste de ta vie, ou cinq jours décisifs dans la vie d'une famille de cinq personnes, cinq jours plus importants que d'autres où plus rien ne sera jamais pareil le lendemain.
Bande annonce française
"Je me souviens d’un commentaire d’un de tes professeurs sur ton carnet de note : « A touché le fond... mais creuse encore ! »"
5.0
Le premier jour du reste de ta vie
Je me souviens encore de la claque que je m'étais prise la première fois que j'ai eu la chance de voir "Le premier jour du reste de ta vie". Ne l'ayant pas revu depuis un moment maintenant et ayant en tête depuis quelque jour ce film ainsi que sa chanson phare chanté par Etienne Daho, j'ai ainsi eu le désir de revoir ce long métrage et c'est donc sans hésiter que je me suis acheter le Blu-ray afin de me le revisionner.
Et je dois dire que le plaisir est toujours aussi intact. J'ai toujours autant adoré ce scénario écrit par Rémi Bezançon. Le bonhomme m'avait déjà beaucoup plu dans son précédent long métrage "Ma vie en l'air" mais ici, il semble gravir un nouveau échelon avec ce film d'une force et d'une intensité que je trouve assez incroyable. Sur le papier pourtant, il n'y à rien de bien exceptionnel. On suit le destin d'une famille sur plusieurs années avec tout ce qui va avec. L'amour, la peine, la joie, la tristesse, le partage, la découverte, l'adolescence, la famille, la relation père-fils / mère-fille... la vie tout simplement.
Et c'est pour ça justement que le film réussit à nous toucher car au delà de sa simplicité, cette histoire nous touche en plein cœur. On sens le vécu. Le vécu de celui qui raconte mais aussi le vécu de celui qui suis cette aventure assez universel. La vie est peut être un film après tout dont nous écrivons nous même chaque jour notre scénario avec nos expériences, nos découvertes et c'est ainsi que je suis toujours autant passionné à chaque fois que je vois cette œuvre qui mélange habillement un humour assez frais, assez subtil, très pétillant le tout avec une tristesse et une émotion qui ne nous laisse pas indifférent.
D'ailleurs, même si ce qu'il faut retenir c'est que la vie continue toujours son chemin quoiqu'il arrive, alors que le film s'inscrit dans une succession de passage assez savoureux malgré les obstacles que cette famille peut rencontrer, le film finit sur une note assez triste qui ne peut nous laisser indifférent. La scène finale de Zabou Breitman par exemple (dont j'éviterai de trop parler pour ceux qui n'ont pas encore vu le film), est un crève cœur à elle toute seule même si juste après la scène avec Déborah François tente de nous remonter le moral et d'apporter de l'espoir.
On aura alors de cesse d'osciller entre ses deux sentiments qu'est la joie et la tristesse, chacun y trouvant son compte, chacun y trouvant une part de sa propre vie en quelque sorte et démontrant que parfois, c'est aussi dans les histoires les plus simples que l'ont peut véhiculer le plus de sensations. L'ensemble est en tout cas bien aidé par des dialogues et des répliques saisissante dont j'ai beaucoup aimé la finesse. Dans l'humour, on ne tombe jamais dans le graveleux, le gratuit, le lourd... C'est au contraire toujours très subtile, très raffiné même lorsque l'on va loin. Il en va de même dans le drame qui ne tombe jamais dans le pathos ou la guimauve sans saveur... C'est au contraire bien amené avec force et tendresse et c'est aussi pour cela que nous sommes touchés par cette famille.
On la suis dans ses joies, dans ses peines et lorsque la tagline sur l'affiche nous annonce que cette famille c’est un peu la notre, et bien il y à un peu de vrai là dedans, du moins c'est ainsi que je l'ai ressenti pour ma part, cette histoire continuant d'ailleurs de se bonifier en moi au fur et à mesure de mes visionnages. J'aime toujours autant cette douceur dans les différentes situations que l'on nous présente, cette multitude de caractère bien opposés avec ses qualités et ses défauts mais qui pourtant sont très complémentaires. J'aime également ce schéma qui nous montre les liens qui nous unit, ses choses qui nous rapproche les uns des autres... Un instant de vie qui nous fait aimer encore plus la vie. Ce genre de long métrage, même dans son drame, qui me fait aimer encore un peu plus la vie et me donne envie de profiter de chaque instant me plait toujours énormément.
Et si on se sens proche de cette famille, c'est pas seulement à cause de cette histoire touchante, c'est aussi grâce à son excellente distribution où chaque acteurs à su se mettre au service de son personnage et le faire évoluer. A travers le temps, à travers les flashbacks, c'est un réel plaisir que de voir ses différents comédiens évolués sous nos yeux, voir leurs personnages respectifs murir, grandir, avancer en fonction de leurs choix, de leurs actes, de leurs caractères. Au delà de la direction d'acteurs qui est parfaite, le choix de ce casting s'avère très vite judicieux.
C'est le cas par exemple de Jacques Gamblin dans la peau de Robert. J'ai toujours adoré cet acteur sans pour autant le suivre particulièrement mais il trouve ici l'un de ses plus beaux rôles je trouve. Figure emblématique de cette famille, dans le rôle du patriarche, il s'en sors à merveille. Il sais rester en retrait quand il le faut et en même temps, il possède un charisme fou qui fait qu'il s'impose très facilement dans le rôle du père, le seul capable de prendre volontairement l'ascendant sur lui restant Roger Dumas très bon au passage dans la peau de Pierre, ce qui est logique puisque ce dernier n'est autre que le père de Robert dans le film. J'ai énormément apprécié en tout cas la prestation de Jacques Gamblin, sa façon de nous regarder, de regarder la vie, de regarder sa famille et de s'imposer sans pour autant avoir besoin d'en faire des tonnes.
A ses côtés, j'ai beaucoup aimé aussi la douceur de Zabou Breitman qui est très touchante dans le rôle de Marie-Jeanne. la comédienne est pourtant par moment un peu en retrait (même si chaque membre de cette famille à son heure de gloire dans le film) mais elle dégage une certaine tendresse qui fait que l'on est ému pour elle lorsqu'elle sens sa famille se dissoudre ou bien au contraire se rapprocher. J'ai beaucoup aimer aussi avec quelle finesse on nous à montrer ses fêlures en tant que femme avec ses besoins, ses envies nous rappelant à quel point une mère est avant tout une femme avec ses propres désirs.
Dans le rôle des enfants, celui dont je me suis senti le plus proche, celui que j'ai le plus apprécié (même si encore une fois ils sont tous très bons), c'est Marc-André Grondin dans la peau de Raphaël. Ce dernier est vraiment excellent. J'ai beaucoup aimé son évolution, sa façon de se chercher un peu et d'être aussi l'enfant le moins problématique mais avec toujours quand même sa quête de soi. Très drôle, j'apprécie beaucoup l'acteur et dans ce film il nous offre une prestation que j'ai grandement apprécié sans jamais avoir à en rajouter lui non plus.
Autre acteur que j'affectionne particulièrement et dont j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver dans cette distribution, c'est Pio Marmai en Albert. Pourtant son personnage n'est pas spécialement facile à cerner je trouve car il joue avec quelques stéréotypes sans pour autant trop en abuser mais j'ai bien aimer la façon dont on traite son personnage et la relation qu'il peut avoir avec son père assez ironique lorsque l'on voit la relation de son père avec son grand père. Quoiqu'il en soit, le comédien m'as convaincu et m'as paru très crédible dans son rôle.
J'ai un peu moins aimé Déborah François en Fleur. J'ai rien contre l'actrice elle joue d'ailleurs très bien elle aussi dans ce film, c'est juste je pense que son personnage m'as le moins touché. Pourtant, elle à elle aussi son lot de joie et de malheur mais c'est le personnage dans lequel je me reconnais le moins. Après, j'ai trouvé que dans le rôle de l'adolescente rebelle qui découvre l'amour elle jouait avec pas mal de clichés mais ça ne m'as pas dérangé plus que cela bien au contraire, il y à même des moments que j'ai trouvé excellent comme ce passage à l'âge adulte lorsque Fleur adolescente se retrouve face à Fleur enfant - très bonne Nina Rodriguez - avant de totalement refermé une porte (une scène parmi tant d'autres hautement symbolique et très intelligente je trouve).
Concernant le reste du casting, chacun joue bien son jeu, j'ai pas eu d'affinités avec Cécile Cassel en Prune mais elle m'as quand même bien fait rire et Sarah Cohen-Hadria en Clara est elle aussi très sympathique même si on la voit peu. Camille de Pazzis en Moira m'as elle aussi beaucoup plu. Tout comme Raphaël, j'ai été charmé par ce personnage que j'aurais bien aimé voir un peu plus même si la vie c'est aussi ça, des rencontres furtives. Je vais retenir aussi les excellentes apparitions de Gilles Lellouche en rasta blanc et François-Xavier Demaison en Docteur Marcaurel dans des scènes très drôles.
Et avec un scénario et un casting d'exception, le film finit de nous emporter avec une réalisation de Rémi Bezançon que je trouve brillante. Dès sa scène d'ouverture avec ses clichés où il nous fait rentrer dans cette famille jusqu'à la scène finale qui m'as beaucoup ému, le metteur en scène m'as totalement transporté dans son univers. Avec une succession de plans riches et très intelligent, le cinéaste nous offre une œuvre que je trouve visuellement parfaite et qui démontre que le cinéma français peut être capable de prouesse quand il porte attention à son sujet.
Cette idée de chapitrage par rapport aux différentes époques et aux différents membres de la famille est une excellente idée qui apporte un dynamisme fou au film. Avec un montage très bien ficelé, on se retrouve jamais perdu même lorsque nous faisons des allers-retours dans le temps où que l'on dispose de très grandes ellipses. C'est loin d'être simplement linéaire ce qui apporte à ce divertissement son identité propre et fait de lui un film bien à part, loin des comédies dramatique française que l'on peut avoir l'habitude de voir.
L'ambiance est fraîche et sympathique même lors des moments les plus dramatiques. C'est là aussi d'ailleurs que l'on ressens l'intelligence de la mise en scène capable de nous faire vivre quasiment une vie en presque deux heures seulement, deux heures qu'on ne voit pas passer tant le temps passe vite sous nos yeux. On passe de l'humour au drame tout en douceur et sans trop s'attarder pour autant ce qui permet aussi à cette histoire de ne pas être trop lourde ou étouffante tout en nous laissant nous remettre de nos différentes émotions.
Autre point fort, les différents décors et les costumes que j'ai trouvé très bien exploités. Ils nous font passés les époques sans jamais nous choquer et en s'inscrivant toujours dans l'ère de son temps. L'ensemble est bien mis en avant aussi par une photographie et une lumière que j'ai trouvé éblouissante et juste sans jamais avoir à en rajouter dans les effets de style. Aussi simple que son scénario, cette réalisation va à l'essentiel et c'est aussi pour ça que cela fonctionne sur moi et pour ça que ça m'as autant touché je pense.
Quant à la bande originale composée par Sinclair, c'est un parfait sans faute pour moi, une bande originale parfaite qui non seulement colle très bien avec le film mais que je pourrais en plus écouter très facilement indépendamment du film. Les thèmes musicaux choisis sont bien pensés et les différentes chansons m'ont eux aussi énormément plu au delà du simple thème phare que l'on à en tête d'Etienne Daho. Personnage important dans cette famille, la musique nous aide aussi à bien passer d'une époque à une autre. Elle nous aide dans la transition, dans les changements de décors, d'univers, d'ambiance, ce qui fait aussi qu'on est jamais choqué par ses bouts de vie bien choisis.
Pour résumer, c'est vraiment avec un énorme plaisir que je me suis revu "Le premier jour du reste de ta vie". Cette comédie dramatique qui ne cesse d'osciller entre humour et drame nous fait vivre des instants de vie qui peuvent nous toucher, sentir le vécu et on rentre aisément dans cette famille avec une facilité déconcertante. Le scénario vise juste, le casting est exceptionnel, la mise en scène éblouissante et la bande originale emballe l'ensemble pour ce qui reste l'un de mes films français que je peux revoir sans me lasser avec cette façon d'aimer la vie et de se dire que même dans le malheur, la vie continue toujours. Un film qui nous fait nous rappeler les choses essentielles et qui nous replonge aussi avec parfois un peu de nostalgie dans notre propre vécu. Ce long métrage prouve en tout cas que le cinéma français peut continuer d'être excellent et qu'en regardant bien, on peut y trouver quelques pépites cinématographiques. Dans son genre, ce film en est une en tout cas. C'est un film que je recommande très chaleureusement et que je reverrais de nouveau toujours avec beaucoup de plaisir.
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