Magazine Culture

DANS LA NUIT, LA LIBERTE NOUS ECOUTE, BD de Maximilien LE ROY

Par Geybuss

http://www.lelombard.com/images/serie/dans-nuit-liberte-nous-ecoute-336-l325-h456-c.jpgBD - Editions Le Lombard - 185 pages - 25.50 €

Parution en septembre 2011

L'histoire : Celle biographique d'Albert Clavier... Jeune homme qui, après la deuxième Guerre Mondiale, s'engage dans l'armée pour s'éloigner de la misère familiale et "faire de beau voyage"... Il est alors envoyé en Indochine, où il découvre l'envers du décors.... et réalise qu'il est amené à se battre en opposition totale avec ses idéaux... Il rejoindra alors les rangs du Vietminh

Tentation : Curiosité

Fournisseur : La bib

étoile3etdemi

 Mon humble avis : Et une BD très intéressante culturellement, et historiquement de plus. La nuit, la liberté nous écoute m'a permi de me pencher sur le destin d'homme à qui je n'avais jamais pensé, sans peut-être même me douter qu'il existait. Les militaires qui, quelque part, se retrouve "objecteurs de conscience" une fois sur le terrain. C''est la cas d'Albert Clavier... La bateau qui le mène en Indochine fait escale à Djibouti. Le jeune homme est estomacqué par la pauvreté "des indigènes" et l'opulence des colons. Il ira ainsi de surprises ou mauvaises surprises. Dans son unité, il sera le seul à s'interesser à la culture locale, à aller vers les habitants et à partager quelques pans de leur vie. C'est ainsi qu'il rencontrera un membre du Vietminh.... Au fil des mois et des années, pourtant condamné à mort par l'Armée Française, Albert deviendra un membre important de la résistance Viet et du parti communiste local... Avant de réaliser, à nouveau, certaines contradictions du système.

En fait, à l'époque, nombre de jeunes engagés partaient en Indochine pensant combattre pour la liberté et la sécurité du peuple Français. Ils ignoraient qu'en fait, le combat était contre un peuple qui souhaitait récupérer sa souveraineté. Ainsi, ils se trouvaient en porte à faut par rapport à leurs propres idées. De même, les bien faits de la colonisation ne leur sautait pas aux yeux une fois sur place. Ils réalisaient l'injustice, l'inégalité entre colons et locaux, mise à mort culturelle etc. Les absurdités ne manquaient pas.... les petits Vietnamiens apprenaient à l'école "nos ancêtres les Gaulois"...

Cette BD revient donc sur une époque douloureuse tant pour la France que pour le Vietnam, avec une vision jamais exposée dans les manuels scolaires ou les gouvernements successifs. Elle permet de s'interroger sur la "légitimité" du colonialisme et de l'impérialisme, mais aussi sur la fidélité à la patrie. Est-ce être traitre lorsqu'on quitte les rangs d'une armée qui renie elle même ses principes, qui se comporte de façon aussi barbare que l'ennemi des années précédentes, l'Allemagne. Non, c'est être fidèle à un pays qui ne l'est plus à lui même.

Multiples réflexions ici, tant sur les guerres d'indépendances que sur les gouvernements résultant de ces indépendances... Ici, le cas de l'Indochine, avec Ho Chi Minh, qui deviendra un tyran rouge aux yeux du monde, mais bien moins aux yeux de son peuple.

Mon bémol va, comme souvent, aux dessins. Bicolors blancs et verts, avec des traits de crayons noirs. Mais pas pas toujours très clairs, des personnages que l'on a parfois du mal à distinguer les uns des autres.

Un prologue explique la genèse de cet album, et une postface la conclue par une interview très intéressante  d'Alain Ruscio, sur "Les plaies impérialistes". Alain Ruscio est notamment spécialiste de l'Histoire Contemporaine du Vietnam et du Colonialisme. Je me demande si cette interview n'est pas un  peu orientée politiquement, mais, humainement, elle ne l'est pas. J'y ai appris moult choses.... reste à savoir ce que je retiendrai !!! Ah, je me désespère !

http://www.actuabd.com/IMG/jpg/Resize_of_Dans_la_nuit.jpg


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Geybuss 1558 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines