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Le centre de la tentaculaire nébuleuse de la Tarentule dépeint par Hubble

Publié le 13 janvier 2014 par Pyxmalion @pyxmalion

Paysage cosmique flamboyant de la nébuleuse de la Tarentule dépeint dans le proche infrarouge par le télescope spatial Hubble.

Ce n’est pas dans notre galaxie, la Voie Lactée, que se trouve la plus grande et active région HII de l’univers local, mais dans la petite communauté stellaire voisine du Grand Nuage de Magellan (Large Magellanic Cloud, LMC). La nébuleuse de la Tarentule tisse son immense toile de gaz ionisé à environ 163 000 années-lumière de chez nous, au sein de la galaxie naine.

Désignée également 30 Doradus (et NGC 2070), elle recèle une multitude d’étoiles massives, jeunes et très chaudes, qui sculptent ses entrailles avec leurs rayonnements ultraviolets. Étendu sur plus de 3 000 années-lumière (ce qui représente plus de 75 fois la nébuleuse d’Orion !), le nuage d’hydrogène ionisé est une immense pièce d’étoffes cousues de pierres précieuses… La plus impressionnante de toutes. Sa masse totale est évaluée à 1 million de fois celle de notre Soleil !

Parmi tous ses précieux trésors cachés, il y a l’amas R136. Confondu dans un premier temps avec une seule et unique étoile, les recherches ont montré qu’il s’agit en réalité d’un incroyable amas ouvert, riche des plus importants joyaux de la galaxie ! Des « poids lourds » qui illuminent toute la région ! La plupart de ses membres stellaires sont de type O et B soit d’ardentes étoiles extrêmement massives. Au centre de cette grappe que les astronomes considèrent désormais comme un Super Amas Ouvert (Super Star Clusters, SSC), où plus d’une centaine d’étoiles massives sont concentrées dans un espace relativement restreint de 15 années-lumière, l’étoile Melnick 34, avec une copieuse masse 133 fois supérieure à celle du Soleil, pulvérise les records ! A long terme, R136 est pressentie pour garder son port dense et arrondi et accéder ainsi au titre d’amas globulaire (vénérable concentration de dizaines de milliers d’étoiles en mouvement autour du centre de leur galaxie).

Passée au peigne fin par les astrophysiciens qui la déshabille dans les rayonnements visibles et proches infrarouges, 30 Doradus révèle des traces d’un passé violent. Pas moins de 40 restes de supernova ont été identifiés. Tous ces événements ont aiguillonné ce paysage ébouriffant depuis environ 10 000 ans. Le plus récent n’étant autre que celui observé en 1987 connu sous le nom SN 1987a.

Bien qu’imagée à plusieurs reprises par le télescope spatial Hubble — toujours des chefs-d’œuvre : 2004, 2010, 2011 et 2012 —, cette dernière mouture capturée dans le proche infrarouge par les caméras WFC3 et ACS, est la plus profonde et détaillée jamais réalisée. Elle fait partie du programme Hubble Tarantula Treasury Project (HTTP) qui vise à cartographier et caractériser cet extraordinaire paysage cosmique. L’image composite ci-dessus présentée le 9 janvier lors des 223 ème rencontres de l’American Astronomical Society à Washington, ne dévoile que la partie la plus lumineuse du nuage tentaculaire.

Cette image capturée par Hubble est une des pièces du livre interactif (e-book)  » Reach for the Stars : Touch, Look, Listen, Learn » à paraître courant 2014. Ses auteurs ont souhaité raconter la vie des étoiles aux non-voyants et s’adressent à tous également par sa démarche didactique.

Crédit photo : NASA/ESA/E. Sabbi (STScI).

Simulation des naissances d'étoiles massives au sein de 30 Doradus

http://youtu.be/3UqAQv41GVY

La nébuleuse de la Tarentule dans son ensemble (photo Digital Sky Survey 2)

Wide-field view of the Tarantula Nebula and its surroundings (ground-based image)
Le centre de la tentaculaire nébuleuse de la Tarentule dépeint par Hubble
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