Antonio Silveira, stéphanois, a croisé la route de Nelson Mandela : il témoigne

Antonio Silveira, stéphanois, a croisé la route de Nelson Mandela : il témoigneAntonio Silveira  a été pendant plusieurs années Secrétaire National de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), en charge des Relations Internationales. Après un passage au Conseil d’Administration du CCFD/Terre solidaire où il avait en charge le Commission des Projets et Programmes. Il a travaillé quelques années à Caritas France, sur les questions de « pauvreté et démocratie participative ».  Aujourd’hui salarié du CIEDEL (Centre Internationale d’Etudes pour le Développement Local) www.ciedel.org , détaché auprès du GIP RESACOOP www.resacoop.org.

A quelle occasion avez vous croisé la route de Nelson Mandela ?

Tonio lors d’un récent événement de solidarité internationale

J’ai rencontré Mandela quand il est venu pour la première fois en France à l’invitation de Danielle Mitterand et du président. C’était quelque mois après sa libération. Nelson Mandela a souhaité rencontrer à la la fondation France Liberté les associations qui luttaient contre l’apartheid. C’était un moment très intense.  Je lui ai remis un pin’s de la joc  en lui disant que la JOC (YCW) d’Afrique du Sud, combattait contre l’apartheid. ( Ndlr : des images du journal télévisé de France 2 existent, mais enregistrées sur K7 VHS, elles sont de piètres qualités). J’étais à côté d’ Harlem Désir, alors président de SOS Racisme. On retrouvait des syndicats, des associations, des partis politiques.  Comme secrétaire aux relations internationale de la JOC, nous avions échangé avec mon homologue sud africain sur l’action de la JOC dans le contexte de l’apartheid . Nous étions en solidarité avec la jeunesse ouvrière d’Afrique du Sud, pas uniquement noir d’ailleurs ! Il y avait en tête de nos luttes, des actions de boycotts contre des produits d’Afrique du sud (orange)s mais aussi U2 et  Dépéche mode. L’ambiance était euphorique. Nelson Mandela est resté une heure environ. Après les discours, il y avait des échanges avec lui dans la salle…il était très impressionnant, par sa taille déjà mais aussi par ce qu’il disait, posément, par la force de sa conviction et je dirais même par l’amour qui se dégageait de ses mots et de son regard : on ne sentait pas de haine envers les blancs, mais une volonté de vivre ensemble

Avez vous gardé des liens  avec ces mouvements et l’Afrique du Sud ?

J’ai gardé des liens avec l’Afrique du Sud jusqu’en 1992, ensuite j’ai terminé mon mandat de Secrétaire nationale et continuer à m’engager en revenant dans la Loire.  Bien entendu j’étais attentif à ce qui se passait par les médias plus particulièrement.  Je viens d’apprendre par un collègue qu’Emmanuel Lafont actuel évêque de Cayenne et ancien aumônier national de la joc d’Afrique du Sud est invité par François Hollande à participer aux obsèques de Mandela.

Que retenez vous de cette figure ?

Nelson Mandela était un homme qui toute sa vie avait un idéal de liberté, de justice et de réconciliation entre les blancs et les noirs de son pays. Au delà du symbole, ce qui me marque c’est comment il a réussi dans un pays qui mettait d’un côté les blanc et les noirs, à dépasser tout cela pour construire une nation « arc en ciel » comme il aimait à le dire….Pour moi c’est aussi un signe d’espoir dans le contexte actuel de racisme et de xénophobie : cela nous montre qu’il est possible de changer les choses.. Avec d’autres comme Desmond Tutu, et des militants, ils se sont engagés pour  faire bouger les mentalités. Nos hommes politiques de gauche et de droite devraient, non pas prendre exemple, mais regarder ce qui a permis tout cela. Cela nous appelle à suivre sa lutte pour un monde ou chacun puisse vivre heureux et digne.