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Haikyū!! : premières impressions et premiers smashs

Publié le 16 janvier 2014 par Paoru

Haikyuu

Cette semaine, on continue les découvertes : après les 3 premiers volumes convaincants de Tokyo Ghoul, j’avais envie de partager mes premières impressions sur Haikyū !! de Haruichi Furudate dont le premier tome vient de paraître aux éditions Kazé Manga.

Ce manga représente un nouvel essai de l’éditeur dans le shônen sportif, après Kuroko’s Basket il y a 2 ans. Cette fois-ci c’est le volley-ball masculin, un sport aussi populaire au Japon qu’en France, qui est mis à l’honneur. Ce manga a débuté en février 2012 dans les pages du célèbre hebdomadaire Weekly Shônen Jump (One Piece, Naruto, Bleach,…) de la Shueisha. La série compte déjà 9 volumes au Japon et le premier tome, sortie chez nous le 3 janvier, sera immédiatement suivi d’un second à la fin du mois (le 29 normalement). Noté qu’il est aussi disponible en version numérique chez Izneo.

Haikyu tome 1
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Le mangaka, Haruichi Furudate, est assez jeune dans le métier. Né en 1982, l’homme a débuté sa carrière en 2009 avec la série Kiben Gakuha, Yotsuya Senpai ni Kaidan, un titre mélangeant horreur et mystère souvent comparé à Neuro. Il a ensuite publié le pilote de Haikyū sous la forme d’un one-shot dans le Jump NEXT !. La série connait depuis un bon succès et s’est classée l’an dernier à la 22e position dans le classement Oricon, avec 2.06 millions d’exemplaires vendus. Suite logique du succès : une adaptation en anime prévue pour le printemps 2014, par les studios I.G. A noter qu’un roman en deux volumes existe aussi au Japon. Enfin, en 2012, Furudate a également réalisé un one-shot du nom de Nisekyuu!!, un cross-over avec la série Nisekoi.

Les présentations étant faites, voici maintenant les débuts de cette histoire… En route pour la critique !

Devant moi se dresse… un mur immense

Haikyu
Le jeune Shôyô rêve de devenir, un jour, comme son modèle : le « petit géant », un joueur de volleyball plus petit que la moyenne qui a pourtant réussi à trouver sa place dans le haut niveau du volley-ball lycéen. Avec ses 1m63, Shôyô est encore plus petit que son idole mais il est au moins aussi motivé. Pour compenser sa petite taille, il peut compter sur sa grande vitesse de réaction et surtout une incroyable détente qui lui permet de bondir sur tous les ballons.

Seulement, voilà, le volley-ball est un sport d’équipe. Alors que sa dernière année de collège touche à sa fin, il n’a trouvé personne pour le faire réellement progresser ni d’équipe digne de ce nom pour atteindre les sommets. Tout reste donc à faire lorsqu’il arrive au lycée Karasuno, celui où a brillé le fameux petit géant. Mais depuis que la dream team de l’époque s’en est allée l’équipe de volley-ball est sur le déclin et s’est trouvé affublée du sobriquet de « corbeaux sans ailes ». Tout semble à rebâtir.

Shôyô ne demande pas mieux mais sa première épreuve est de réussir à s’entendre avec une autre nouvelle recrue : Tobio. A l’inverse de notre petit rêveur, Tobio a déjà fait partie d’une équipe de volley-ball durant le collège et a participé à plusieurs compétitions. Il était, sans nul doute, le meilleur élément de son équipe et peu de passeur de son âge sont arrivés à son niveau… Malheureusement, obsédé par le volley-ball et sa propre réussite, Tobio s’est toujours comporté comme un solitaire et un dictateur sur le terrain, vociférant après les joueurs qui n’arrivent pas à le suivre. Ses capacités et son attitude lui ont valu un surnom à double sens : « Le roi du terrain », au dessus des autres mais seul sur son trône.

S’ils veulent poursuivre leur passion pour le volley-ball, Shôyô et Tobio vont devoir jouer ensemble désormais. S’ils parviennent à former un vrai duo, qui pourra les arrêter ?

Aaaaaaattack !

Je suis un bon client des shônens sportifs sans les lire tous pour autant, de manière aveugle s’entend. Ce qui m’a attiré chez Haikyū peut se résumer en deux points : le volley-ball et le graphisme.

Le volley-ball, d’abord, est un sport que je pratique à l’occasion et qui a pas mal d’adeptes en France (environ 100 000 licenciés de souvenir). Au Japon c’est le volley-ball féminin qui est le plus populaire, l’équipe nationale étant classée au 3e rang mondial. Le volley masculin est, quand à lui, aussi populaire qu’en France et les nations sont d’ailleurs au coude à coude au classement mondial (16e et 17e). J’apprécie aussi que ce sport à la notoriété discrète ne se soit pas encore « starisé » même si, pour autant, tous les joueurs ne sont pas interchangeables.

Le premier tome de Haikyū introduit les postes clés de ce sport : le receveur, le passeur et l’attaquant avant d’évoquer, en fin de volume, les bloqueurs. Entre deux chapitres, des fiches de personnages présentent les différents protagonistes avec leurs caractéristiques de volleyeur : force, détente, rapidité, endurance, technique et intelligence de jeu. Sans noyer le lecteur sous un jargon technique, ce manga devrait progressivement l’initier aux bases du jeu puis, progressivement, à ses techniques et à ses subtilités.

Haikyu

C’est donc une immersion des plus plaisantes dans ce sport rarement dépeint dans les mangas et qui ne faisait quasiment plus parler de lui depuis le mythique anime Jeanne et Serge dans les années 80. Le shôjô Crimson Prince a bien tenté l’aventure mais le volley-ball n’y était qu’anecdotique alors qu’il occupe ici le cœur de l’histoire.

Comme je le disais plus haut c’est le coup de crayon de Haruichi Furudate qui m’a conforté dans l’achat du premier tome. Pour un shônen sportif réussi, l’aspect visuel ne peut pas être négligé : on doit ressentir pleinement les phases d’accélération, la rapidité de certains joueurs, la puissance d’autres et le chara design doit permettre aux protagonistes de se démarquer les uns des autres pour en faire des personnages marquants au sein de l’équipe.

Sur ces deux points Haruichi Furudate démarre bien sa série : les quelques phases de jeu du premier volume sont parfaitement lisibles, la vitesse bien rendue, les smashs et services particulièrement percutants. Furudate force sur ses ombres et ses noirs lors des moments clés pour décupler leur poids et les rendre plus intenses. Afin de représenter la détermination de ses joueurs, il n’hésite pas non plus à jouer avec les perspectives pour donner l’impression que le joueur est prêt à tout donner pour attraper le ballon ou frapper dedans.

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Ajoutez à tout ceci un chara-design assez ovoïde, avec des têtes un peu inspirées par les masques traditionnels japonais, et on obtient un univers graphique qui a déjà sa propre identité, même s’il a encore une marge de progression dans les proportions de l’anatomie. J’ai essayé de trouver des points de comparaison pour le rendu visuel mais en dehors de petites touches de Eye Shield 21 pour la force des scènes sportives et d’Ohba / Obata pour le menton en pointe ou les coupes de cheveux. Furudate créé donc un style qui lui est propre.

Haikyū !! : la naissance d’un duo

Tobio
Si le rendu visuel et le thème m’ont poussé à ouvrir le premier tome, j’y ai aussi trouvé quelque chose qui m’incite à continuer la série : l’importance de l’esprit d’équipe. Dans ce premier tome, une citation de l’entraineur de l’équipe nationale du Brésil, l’une des meilleurs au monde, en dit long sur l’état d’esprit de l’auteur : « Les joueurs ne sont pas des solistes, mais les membres d’un orchestre. Si un seul d’entre eux pense qu’il est spécial, c’est foutu. »

Le principe du volley-ball avec ses 3 touches et ses 3 temps (réception, passe et smash) font qu’il est contre-nature pour un joueur d’effectuer une action individuelle et qu’il est inutile de chercher à briller pour soi-même. L’importance du jeu collectif est incarnée par l’échec de Tobio, qui s’est isolé dans son désir de jeu millimétré, qui cherche la perfection du geste avant la réussite de la passe… et qui hurle sur les joueurs incapables de suivre son timing. Tobio peut être à tous les postes mais s’il continue à vouloir faire tout par lui-même, il finira par ne rien faire. C’est ainsi que, malgré son talent, aucun lycée de haut niveau en volley ne l’accepte dans ses rangs et qu’il arrive au lycée Karasuno.

C’est là qu’il va se heurter à Shôyô. Ce gamin possède comme lui une détermination solide mais il ne semble jouer que pour le plaisir. Il est à la recherche de partenaires de jeu qui lui permettront de s’éclater sur le terrain et de balancer des smashs à tout va, pour devenir un jour ce fameux « petit géant » qu’il idolâtre, sans se rendre bien compte du travail qui se cache derrière. D’ailleurs, en dehors des smashs, Shôyô est complètement à la ramasse sur le plan technique et n’est pas intéressé par les entrainements qui consistent à répéter le même geste jusqu’à la perfection. Cela dit, c’est tout l’intérêt de l’histoire : si Shôyô maitrisait déjà le volley-ball de A à Z, que resterait-il ?

Shoyo-tobio

Shôyô et Tobi forme donc un duo qui se complète, le premier devant apprendre les bases du volley-ball et le second devant s’ouvrir aux autres et au jeu d’équipe. Haikyū, c’est donc la naissance d’un duo qui sera surement complété dans les prochains volumes par d’autres joueurs qui nous restent encore à découvrir !

Fiche descriptive

Haikyu tome 1
Titre : Haikyū!! Les As du volley
Auteur : Haruichi Furudate
Date de parution du dernier tome : 2 janvier 2014
Éditeurs fr/jp : Kazé Manga/ Shueisha
Nombre de pages : 192 n&b
Prix de vente : 6.79 €
Nombre de volumes : 1/9

Visuels : HAIKYU!! © 2012 By Haruichi Furudate / SHUEISHA Inc.

 Pour vous faire une idée par vous-même, les premières pages du tome 1 sont disponibles ici. Il existe aussi un site internet pour la série, en japonais, et un compte Twitter. On finit avec le trailer encore très mystérieux de l’anime :


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