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Tu souris, tu accélères, Annie Saumont

Par Fannybleichner

tu souris tu acceleres

Sortir un peu des sentiers battus, pour lire autre chose que les têtes de gondoles. Cette fois-ci, dans la librairie L’Arbre à Lettres, en bas de la rue Monge, c’est le graphisme de cette nouvelle qui m’a attirée. Des gouaches qui jouent plus qu’un rôle d’illustration, elles sont partie prenante de l’oeuvre et livrent leur interprétation propre de l’intrigue. Intrigue que l’on suit à demi-mots, de manière décousue parmi les pensées brouillon d’une femme partie en voiture pour elle-ne-sait-trop-où aux côtés de son mari après qu’il a appris qu’elle avait une liaison avec un de leurs amis, Roberstein. Les souvenirs de leur histoire commune, de leurs secrets individuels, s’immiscent parmi les rêveries de cette femme assise côté passager durant ce long voyage, tout proche de cet homme dont elle semble pourtant très lointaine.

Des heures de voiture, des arrêts dans des hôtels, des nuits passées seule, des rencontres au restaurant, des promenades à deux, et toujours ces images obsédantes : cette petite chaise de paille qui se trouvait dans sa chambre, cet amant qui s’éloigne de la maison, le verre de whisky que son mari a renversé en apprenant la nouvelle. Au long de ce voyage, c’est l’histoire de leur couple banalement imparfait qui se dessine sur le bas-côté de la route. Notamment à travers le personnage énigmatique de cette jeune enfant qui apparaît à plusieurs reprises, fantôme fantasmé des enfants qu’ils n’auront jamais eus.

C’est finalement en rédigeant cet article que je me rends compte que ce livre m’a davantage marquée que ce que je croyais, sans doute parce qu’il ne ressemble pas à ce que j’ai l’habitude de lire : la syntaxe par exemple, tout comme la structure, est assez originale. C’est une façon plutôt novatrice de revoir le triangle amoureux et la notion même d’amour, le tout dans une ambiance assez angoissante. J’ai d’ailleurs été surprise de constater que cette écrivain, que je ne connaissais pas, a presque 90 ans. Ce roman aura également eu l’intérêt de susciter mon intérêt pour Paulina 1880, roman de Jean-Pierre Jouve auquel la narratrice fait constamment référence. Une nouvelle lecture à programmer donc.

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