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Le mur mitoyen de Catherine Leroux

Par Venise19 @VeniseLandry
Le mur mitoyen de Catherine LerouxJ’en ai entendu tellement de bien ; la blogosphère exulte devant ce titre. Dangereux. Pour moi, en tout cas. La découvreuse de trésors que j'aime être sur la glace, j’ai entamé ma lecture.
Mon intérêt a démarré lentement, presque laborieusement. Plusieurs histoires et entre elles, je percevais un mur, et pas vraiment mitoyen. J’ai tout d’abord eu l’impression de lire des nouvelles, et les nouvelles et moi, c’est deux, avec ma tendance à m’égarer. Faut dire aussi que j’aimais tellement Madeleine, voulais toujours revenir à elle, ma préférée. Je tentais de toucher à son mystère. Ses relations le sont aussi, mystérieuses. Il y a celle avec son fils, Édouard, si indépendant qu’il semble se balancer complètement de sa mère et Madeleine, si indépendante dans sa relation amoureuse avec son voisin, qu’elle semble s’en balancer complètement. S’ajoutent deux satellites : la blonde d’Édouard et une visiteuse, une aidante naturelle sans lien de sang.
Ma deuxième favorite est l’histoire du politicien et de sa femme, un couple en symbiose, rarissime dans la romance moderne, surtout dans le cas de relations durables. La fusion n’est pas à la mode, on peut s’aimer un et l’autre passionnément, en autant que l’on reste convaincu que l’on peut vivre sans l’autre. Tellement de surprises attendent le lecteur dans cette histoire hors du commun !
Simon et Carmen, face à leur mère à l’agonie, m’ont laissé sur mon quant-à-soi. J’aurais aimé connaître cette mère dans la fleur de l’âge, elle semblait tout un numéro, tandis que les enfants, par contraste, m’apparaissaient banals. L’histoire des deux petites filles est celle qui m’a le plus égarée, j’avais à chaque fois de la difficulté à me remettre dans cette ambiance où je sentais une menace planer.
Autrement dit, il y a assez de substance dans les deux premières histoires pour les développer en un roman complet, tandis que les deux autres peuvent se contenter d’être des nouvelles.
Ceci dit, des perspectives et angles inusités, s’articulant derrière les personnages nourrissent grassement le roman, et plus l’intrigue se développe, plus on en aperçoit la trame. Le style de Catherine Leroux attache solidement le tout, dégageant un rare naturel dans autant d’assurance, on peut même parler de sérénité. Si jamais j’apprenais que l’auteure est rongée de doute, je serais étonnée. Ce qui me fait conclure qu’elle a l’art de s’effacer derrière ses histoires et ses personnages.
Un roman respirant l’incongruité, à mille lieux des clichés, mené par une auteur qui sait où elle s’en va et si, à certains moments, le lecteur perd momentanément son chemin, lorsque qu’il le retrouve, c’est l’allégresse.

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