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Tant qu'il y aura des hommes

Publié le 18 janvier 2014 par Picotcamille @PicotCamille

Rien que le titre est beau.

From Here to Eternity en original.

Nous sommes en 1941. Hawaï, ses casernes pleines de soldats, ses bordels, ses clubs et ses bars. Nous arrivons en même temps que Prewitt (Montgomery Clift), simple soldat. Impropre aux honneurs des grades car trop fier, trop honnête et trop têtu. Il était boxeur, il ne veut plus boxer. Son capitaine, qui pense pouvoir gagner du galon en gagnant le championnat de boxe de l'armée, lui souligne l'importance de sa présence sur le ring, entre carotte et fouet. Prewitt s'en fout. C'est l'idéal du beau gosse rebelle qui croit en ces idées, il a son code d'honneur et il s'y fit. Du coup pour son refus de coopérer au championnat, il essuie corvée sur corvée et humiliations constance. Il a pour ami Angelo (Frank Sinatra), italien gouailleur et sympathique. Il lui montrera Hawaï et ses sorties de perm, durant lesquelles il rencontrera Lorène (Donna Reed), girl de club dont Prewitt tombera amoureux avec la même conviction qu'il a pour ses choix.

source: http://www.doctormacro.com/movie%20star%20pages/Clift,%20Montgomery-Annex.htm

Il y a aussi une histoire parallèle. Celle de Milton Warden, sergent-chef de Prewitt. C'est un homme très différent de ce dernier. Il est comme lui droit et bosseur, mais admet l'amoralité du monde dans lequel il vit. En faisant tout le travail de son supérieur (le passionné de boxe) par exemple, sans posé de question sur ces fréquents allées et venues en ville, le couvrant auprès de sa femme qui n'est pas dupe. C'est justement de cette femme qu'il tombe amoureux, Karen (Deborah Kerr) la glaciale et triste.

Prewitt et Warden ont beau être opposés, ils s'estiment tous deux énormément.

Nous suivons leur vie, leurs rencontres, leurs amours, les brimades et les bagarres de ces hommes et femmes. Jusqu'au 7 décembre 1941, lors de l'attaque japonaise de Pearl Harbor.

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Karen- Vous me prenez pour une grue.

Milton- Pourrais-je penser une chose pareille?

Karen- N'essayez pas d'être galant. Si vous pensez qu'on commet une erreur...dites-le.

Je n'ai plus qu'à rentrer, n'est-ce pas?

Milton- Q'y a-t-il?

Comment tout cela à commencé?

Serais-je ici si j'étais persuadé que c'est une erreur?

Risquerais-je vingt ans de prison pour un flirt avec la femme du capitaine? 

J'ai été subjuguée. Par tout. D'abord les plans. Des plans à la construction parfaite. Par exemple, a un moment on a un gros plan sur le couple Karen-Milton. Les visages collés l'un contre l'autre. Le bonheur se lit sur leurs visages. Puis on s'attarde sur l'objet brillant que Karen porte à son doigt, son alliance. Et en deux seconde un plan d'amour basique, devient tragique. Et ça je trouve ça super classe. Rien n'est fait par hasard. Et on ne prend pas le spectateur pour un sac de biftons bête et rentable. I like it. Il y a de nombreux plans comme ça dans le film. J'ai surtout remarqué sur la fin, les petits indices sur le temps, la date et l'heure. Un calendrier, une horloge sur un mur, un journal, tout ces repères qui nous prépare (car nous le savons déjà) à l'arrivé des japonais. Il y a pleins de ces plans magnifiques qui mériterai de faire pause à chaque minute pour écrire une page dessus. Un autre exemple, celui de Warden qui travaille, seul, dans le bureau de son capitaine. Sur ce bureau le portrait de Karen, comme une obsession qui ressort d'autant plus car seule figure sympathique et clair, dans ce bureau pleins de ligne droites et de boxeur en position de combat.

Les acteurs sont juste incroyables. Montgomery Clift et Burt Lancaster ont une présence animale de dingue. Il y a peu d'acteur qui ont cette essence aujourd'hui, ce truc "à la Brando", cette sensualité entre force et fragilité. Les actrices sont chouettes aussi, moins impressionnantes car moins au centre (nerveux) de l'action mais elles rendent leurs personnages crédibles. Chacune à ses objectifs, ses fêlures et son parcours tracée. Ce que j'ai aimé c'est que les femmes du films n'ont pas "besoin" des hommes dont elles tombent amoureuses. Ce serai même le contraire. Karen, pourrait très bien continuer sa vie de femme malheureuse, mais prend les devants et se débrouille au final seule pour quitter son mari. Et Lorène, dans son rôle de girl, collectionne les hommes dans le seul but de vivre décemment, de retourner chez elle et d'acheter une maison pour elle et sa mère, de devenir une femme convenable. A aucun moment il n'est question de l'aide d'un homme pour la sortir de son statut. Elle gagnera seule ses galons, et trouvera le mari après.

source: http://doctormacro.com/Movie%20Star%20Pages/Lancaster,%20Burt-Annex.htm

Tant qu'il y aura des hommes est un classique à voir. Parce que c'est un superbe film, avant d'être juste un classique. Un vrai Flash Love.

Milton- Vous n'allez pas pleurer.

Karen- Non si je peux m'en empêcher.


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