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Félix Vallotton, Le Feu sous la Glace

Publié le 20 janvier 2014 par Elisabeth1

La rétrospective Félix Vallotton (vidéo) Le feu sous la glace, au Grand Palais,
revisite la production de l’artiste sous un angle inédit.

Félix Vallotton

Elle s’articule autour de dix axes aux intitulés évocateurs des motivations esthétiques, sociales et politiques de l’artiste comme de la personnalité complexe de l’homme : Idéalisme et pureté de la ligne – Perspectives aplaties – Refoulement et mensonge – Un regard photographique – « La violence tragique d’une tache noire » – Le double féminin – Erotisme glacé – Opulence de la matière – Mythologies modernes – C’est la Guerre !
Cette présentation été préférée à une banale progression chronologique pour montrer, comme le souligne Isabelle Cahn l’une des commissaires, que « Vallotton a exploré différents thèmes avec un équilibre incroyable dans un théâtre du silence, avec ces gens qui se regardent mais ne se parlent pas. ».

Félix Vallotton, paysage de ruines et d'incendie

À cheval sur deux siècles, sur deux cultures, Félix Vallotton (1865-1925) s’est formé à Paris, à la fameuse Académie Julian, berceau de nombreux artistes post-impressionnistes et nabis. À moins de trente ans, il se taille une renommée internationale grâce à ses gravures sur bois, petites images noir et blanc d’une ironie souvent féroce, avec une maîtrise redoutable de la xylographie, qui  le révèle comme maître absolu de cet art graphique ; il gravera entre 1891 et 1901 plus de 120 planches d’un oeuvre qui en comprend 200. Peu à peu, les blancs s’effacent, pour sublimer les noirs qui dévoreront progressivement la planche.
Avant de conquérir le monde, elles font sensation au sein de l’avant-garde parisienne, valant à Vallotton son admission dans le groupe des Nabis et l’amitié de ses principaux représentants.

Félix Vallotton

À partir de 1899, le graveur cède le pas au peintre, qui laissera plus de 1700 tableaux à sa mort, en 1925. Vallotton, comme ses confrères, brosse à plusieurs reprise le portrait de Misia Sert, à sa coiffeuse, au piano, dans son salon. Misia Sert, dont le mari est à l'époque, le directeur de la publication culturelle et artistique : La Revue blanche, ami des artistes.

Travailleur acharné, Vallotton a traité tous les genres : portrait, nu, paysage, nature morte, et même peinture d’histoire sous la forme de vastes toiles à sujet mythologique ou allégorique, ou encore compositions inspirées par le spectacle de la guerre moderne, en l’occurrence celle de 1914–1918. Son style reconnaissable entre tous se distingue par un aspect lisse, des couleurs raffinées, un dessin précis découpant la forme, des cadrages audacieux, des perspectives aplaties empruntées aux estampes japonaises et à la photographie. On y lit aussi son admiration pour Ingres.

Félix Vallotton Femme nue sur fond violet

Cette lecture transversale met en lumière la progression opiniâtre du peintre vers l’édification pas à pas d’un mode d’expression résolument personnel et moderne, mais se réclamant de la tradition séculaire de l’art.
Dans la toile de l'homme poignardé, je ne peux m'empêcher de voir la référence, au Christ mort de Holbein du Kunstmuseum de Bâle, ou de celui de Jean Jacques Henner, du musée des Beaux Arts de Lille.

Felix Vallotton l'homme poignardé

Dans cette perspective, l’exposition présente au public non seulement les chefs-d’oeuvre les plus connus de Vallotton, mais aussi des tableaux rarement ou même jamais exposés auparavant. Elle le doit à la richesse de la collection du musée d’Orsay mais aussi aux prêts exceptionnels consentis par les musées suisses, à la générosité des principaux
musées américains et européens, ainsi qu’à celle de nombreux collectionneurs privés, grâce à l’entremise de la Fondation Félix Vallotton, à Lausanne.

Felix Vallotton

Il s’agit de la première rétrospective consacrée à l’artiste par un musée national à Paris depuis près d’un demi-siècle, puisque la dernière, à cet échelon, a eu lieu au Musée national d’art moderne en 1966. Dans l’intervalle Paris a hébergé une rétrospective présentée en 1979 au Petit Palais et une exposition monographique, de nus uniquement, au musée Maillol en 1997. En France, la dernière exposition remonte à 2001. Elle s’est tenue au musée des beaux-arts de Lyon et au musée Cantini, à Marseille, sous le titre « Le très singulier Vallotton ».

Félix Wallotton, le repos des modèles

Commissaires : Isabelle Cahn, conservateur en chef au musée d’Orsay, Guy Cogeval, Président des musées d’Orsay et de l’Orangerie, la Fondation Félix Vallotton à Lausanne représentée par Marina Ducrey et Katia Poletti, conservateurs scénographie : Sylvain Roca et Nicolas Groult.
L’exposition est également présentée du 14 février au 1er juin 2014 au Van Gogh Museum d’Amsterdam, puis du 14 juin au 23 septembre 2014 au Mitsubishi Ichigokan Museum de Tokyo.
www.grandpalais.fr

dernier jour 20 janvier 2014

les photos étaient autorisées, sauf mention spéciale


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