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Syrie: la réconciliation impossible

Publié le 22 janvier 2014 par Juan
Une conférence de paix vaut toujours mieux que la poursuite aveugle des combats.
"Des "protagonistes du conflit syrien se retrouvent à Montreux en Suisse depuis ce mercredi. "130 000 morts en 3 ans de guerre, 8 millions de civils déplacés, un PIB en chute de 40%", rappelait ce matin Brice Couturier sur France Culture.
En France, nous avons largement compris qu'il s'agit d'une guerre protéiforme: une révolte de citoyens pour plus de liberté contre une dictature sanglante; une guerre de religion intra-islamistes (Sunnites contre Chiites), une lutte d'influences entre l'Iran, les pays du Golfe et la Turquie.
Qu'il y a des exactions de toutes parts, que les rebelles sont aussi parfois de dangereux fanatiques; que l'opposition n'est pas unie; que Bachar el Assad avait des armes chimiques et qu'il s'en est servi à plusieurs reprises.
Que personne en Europe ne souhaite accueillir de réfugiés syriens (tiens, on a oublié que le pays fut un protectorat occidental jusque vers la moitié du siècle d'avant).
"l’Europe n’a été capable que de s’engager à accueillir quatorze mille personnes, onze mille pour l’Allemagne seule. Donc, sur les 28 pays membres de l’UE, 17 n’accueillent aucun réfugié. Zéro.” Salil Shetty, le secrétaire général d’Amnesty international.

On a tous largement compris que les présentations binaires sont impossibles pour comprendre ce qui s'y passe. Mais nous avons aussi compris que nos propres interventions ne peuvent être que binaires pour satisfaire ou rassurer une opinion publique désorientée: "pour le Bien", "contre le Mal", "contre le Terrorisme", "pour la Démocratie", etc.
La France, quand il y eut "l'exaction de trop", ce massacre chimique du 21 août 2013, était partisane d'une sanction militaire contre celui jugé responsable. On a pu voir à l'époque, il y a 6 mois, combien la complexité de la situation (et la paranoïa ambiante) avait effrayé la quasi-totalité de la classe politique.
Le pays semble si malade, agité, faible ou affaibli qu'il préfère l'abstentionnisme diplomatique tant que le monde ne nous "offre" pas des situations simples et binaires. De gauche à droite, Hollande ne reçut donc que des hostilités de principe jusqu'à ce que les retraites britannique et américain ne sonnent l'échec de la solution française.
A Montreux, nous risquons d'être déçus. Le (mauvais) compromis obtenu par les Russes à l'automne dernier, avec le concours des Américains pour forcer les autorités officielles syriennes à venir négocier quelque chose et, au passage, promettre leur désarmement chimique, ne débouchera sans doute sur pas grand chose.
Car il manque quelque chose, un changement dans le rapport des forces. Depuis l'automne, rien n'a changé.
Pire, Bachar el Assad a été "réinstallé". 
A peine arrivé en Suisse, Walid Mouallem, le ministre des affaires étrangères syriennes a ouvert son propos, ce mercredi, en qualifiant les représentants de l'opposition assis en face de lui de "traîtres" et d'"agents à la solde des ennemis" de la Syrie.
Belle entrée en matière.

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