Magazine Beaux Arts

De la photographie Hongroise

Publié le 23 janvier 2014 par Pantalaskas @chapeau_noir

« L'image sensible »

Etude avec une fourchette 1928  André Kertész

Etude avec une fourchette 1928 André Kertész

Lorsque l'on replace la photographie Hongroise dans un contexte Français, c'est historiquement le nom d' André Kertész (1894-1985) qui apparaît aussitôt. Brassaï, arrivé en France à l'âge de trois ans, peut difficilement y être associé malgré sa naissance à Brașov. Quand, dans les années Vingt, le jeune André Kertész, désargenté et malade, vivant dans une chambre minuscule de Marais à Paris, se décide à photographier les objets apparemment insignifiants plutôt que les monuments, quand il prend conscience qu'il vaut mieux cadrer l’ombre d’une chaise que le Sacré Coeur, ce sont le prémisses d’une carrière à succès. Par ailleurs, il  va devenir le témoin privilégié de l’avant-garde parisienne : Brassaï, Colette, Michel Seuphor qui lui fait rencontrer Mondrian.

Beysno
Le  Jeu de Paume consacrait cette présence parisienne du photographe dans une grande exposition en 2011. Le même Jeu de Paume rendit hommage en 2012 à  un autre photographe d'origine hongroise, Eva Besnyö (1910-2003) qui, après son apprentissage à Budapest, vécut à Berlin  avant de fuir aux Pays-Bas, contrainte par la chasse aux juifs menée par les national-socialistes allemands. Sous l' intitulé de « L'image sensible », le Jeu de Paume proposait une rétrospective sur les différents aspects de son travail.

A l'époque de ses début à Paris, lors d'une exposition de ses photographies dans une petite galerie parisienne, Paul Dermée dédia à André Kertész un poème : « Kertész, Des yeux d’enfant dont chaque regard est le premier".

Affiche cocons
Cette approche intimiste de la photographie prend, chez les jeunes photographes Hongrois, des couleurs et propose une nouvelle approche à l'occasion de l'exposition "Le cocon familial" à l'Institut Hongrois de Paris.

"Le cocon familial"

" L’exposition intitulée " Le cocon familial" présente un parcours autour de la photographie contemporaine hongroise qui, loin d’être guidé par un fil conducteur thématique ou stylistique, a pour point de départ le simple fait que les modèles de ces œuvres sont des membres, fictifs ou réels, de la famille du photographe. Cette sélection de clichés analyse la manière dont les artistes utilisent, dans ce contexte particulier de création, le lien particulier qui les relie à leurs proches. ."
Ce qui fait la spécificité de ce regroupement de photographes tient, en effet, à cette sorte de trompe-l’œil : nous de sommes pas dans une approche strictement réaliste de l'univers familial des photographes mais davantage dans un espace incertain entre réel fiction qui peut même engendrer parfois un  malaise, une relative gêne en face de situations peut-être réelles, peut-être mises en scène.
Ce jeu subtil se déroule dans cet entre-deux aux frontières mal définies entre réalité et imaginaire. Si bien que se pose, sous-jacente, la question de la vérité en photographie. Nous ne sommes pas dans la déontologie du photo-journalisme mais dans l'expression personnelle d'un artiste qui nous entraine dans cette ambiguïtés des scènes, dans le malaise que peut engendrer une situation sans savoir véritablement si elle est réelle ou non. Près d'un siècle après les débuts d'André Kertész, la responsabilité du photographe semble toujours engagée par le regard qu'il porte sur le monde qui l'entoure, par la façon d'en restituer un certain réel,  de nous en raconter une certaine histoire. D' André Kertész à la jeune génération, cette préoccupation, comme chez beaucoup d'autres artistes, semble encore aujourd'hui constituer le fil rouge de la photographie Hongroise.

"Le cocon familial"
Avec Szabolcs Barakonyi, Ágnes Eperjesi, Krisztina Erdei, Marcell Esterházy, Viola Fátyol, Zsolt Fekete, Ildi Hermann, Gábor Arion Kudász, Balázs Telek, Viktor Váradi
Commissaire d'exposition: Sári Stenczer
16 janvier - 28 mars
Institut hongrois
92, rue Bonaparte
75006 Paris


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pantalaskas 3071 partages Voir son profil
Voir son blog

Dossiers Paperblog