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Sommeil de rue

Publié le 18 janvier 2014 par Severine @NativeduMonde

Sommeil de rue
Mercredi, en terrasse, plein soleil, à déguster une glace à l'italienne avec des copines...Et puis mon regard se pose sur un homme, la trentaine passée, assis par terre, une casquette retournée devant lui.Un SDF quoi.

Bien sûr, je sais que ça existe, les gens qui dorment dans la rue. Et même que j'y pense des fois.L'hiver.Mais, je ne sais pas pourquoi, parfois les mêmes choses me touchent plus à certains moments qu'à d'autres.Un peu comme ces gens victimes de la guerre ou de catastrophes naturelles, vus et revus à la tv, qui, de temps en temps, m'émeuvent....

Alors cette fois-ci, mercredi, j'ai été touchée par cet homme.Souriant, avenant, au capital sympathique.Cet homme qui dort dans la rue.

Dormir dans la rue...Mais comment fait-on?

Comment commencer le processus d'endormissement, l'état hypnagogique pour les connaisseurs, quand on est dans la rue?On sait tous que pour s'endormir sereinement, il faut lâcher prise, accepter que la vie continue pendant notre sommeil. On sait aussi, par expérience, que pour s'endormir, il faut se sentir en confiance, tant dans le lieu qu'avec les gens.Mais comment l'être, quand notre espace sommeil appartient à tous?Comment fermer les yeux dans un environnement insécurisant?Comment faire abstraction du bruit ambiant?Je pourrais aussi parler de la faim... Mais en 2014, personne ne meurt de faim.Je pourrais aussi parler de l'hygiène... Mais la santé, c'est secondaire.Je pourrais aussi parler de l'indifférence des autres... Mais ce n'est pas le plus important après tout.Évidemment que si, c'est le plus important.J'ai vite compris que je ne pouvais pas sauver la planète de tous ses maux.Mais j'ai aussi vite compris que je pouvais interagir sur mon environnement proche, que le tiercé "un regard, un sourire, un bonjour", vaut de l'or, quelque soit l'endroit du monde où nous nous trouvons.Je suis convaincue que parfois, ce sont les petites choses qui changent tout et qui nous aident à rebondir, à être résilient.Et quand on nous considère en notant notre présence physique avec un regard (parce qu'on est un être humain, pas un lampadaire), quand on nous transmet sa bienveillance avec un sourire, quand on nous adresse la parole avec un bonjour, on nous reconnaît comme n'importe qui d'autre.Et, en vrai, c'est déjà bien d'avoir les mêmes considérations que n'importe qui d'autre.Et, en vrai, ça peut donner envie d'aller pousser des portes, pour ne plus dormir dans la rue.  _______________________________

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