Magazine Beaux Arts

"Peinture et photographie": un livre clé de Dominique de Font-Réaulx

Publié le 27 janvier 2014 par Alexia Guggémos @alexia_guggemos

Quelle conjonction lie peinture et photographie dans la création d'un artiste? C'est la question que s'est posée Dominique de Font-Réaulx, conservatrice en chef au Musée du Louvre, ancienne responsable de la collection de photographies au Musée d'Orsay. Avec intelligence, érudition et clarté, elle y répond à travers Peinture et Photographie, aux éditions Flammarion, un ouvrage de 320 pages à l'attention de tous les vrais amateurs d'art.

"J'ai voulu montrer qu'il y avait eu une rencontre entre la peinture et la photographie", explique Dominique de Font-Réaulx. Et le pari est réussi. Le duo est livré à toute sa complexité. Pour comprendre les liaisons conjuguées, l'auteur nous plonge tout d'abord dans les innovations de l'Exposition universelle de 1855, dans cette deuxième moitié du XIXe siècle où la photographie s'invente, révèle le réel de manière différente. L'auteur dit tout de ces allers-retours et inspirations croisées.

Souvent, les peintres ne disaient rien des images photographiques à l'origine de certaines de leurs toiles afin de garder le mystère de la création. L'auteur pointe les correspondances et en dévoile les coulisses. À Ornans, Courbet a besoin d'un nu. Et c'est son marchand qui lui fournit la photographie du modèle favori du peintre. En comparant les deux visuels, on se rend compte de la puissance de la chair magnifiée par le pinceau. Pour répondre à la demande des peintres de modèles féminins, le photographe Félix-Jacques Moulin ouvre un studio et réalise des daguerréotypes de jeunes filles âgées de 14 à 16 ans. Il est condamné à 1 mois de prison et 100 francs d'amende pour images licencieuses... Des débuts difficiles racontés de façon illustrée. Autre usage de la photographie pour un peintre: la trace. Ingres fait reproduire par le daguerréotype une de ses œuvres qu'il détruit par la suite. Tandis que les cadrages photographiques deviennent des référents. (Ci-contre, une photographie du peintre Pierre Bonnard)

Le XIXème inaugure une nouvelle approche du regard. Dominique de Font-Réaulx nous fait aimer ce siècle où surgissent des réalités poétiques nouvelles saisies par "l'emprise du merveilleux". La photographie se positionne elle-même à ce carrefour dans sa capacité à "faire naître une émotion, une surprise". Inversement, la photographie s'est aussi nourrie de l'œuvre de certains peintres. Une réflexion inédite sur l'essence des médiums et leurs influences.

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
 

Suivre Alexia Guggémos sur Twitter: www.twitter.com/@deliredelart


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Alexia Guggémos 8155 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte