Le taux de bancarisation n’est pas significatif en Algérie, comme l’ont montré plusieurs études. L’Algérie est loin derrière la Tunisie et le Maroc, pour ne citer que ces deux pays voisins.
La Banque extérieure d’Algérie (BEA) a décidé d’étoffer son réseau commercial en lançant dix nouvelles agences bancaires pour l’année 2014. Elle compte réaliser « un programme d’ouverture, de transfert et de délocalisation de 26 agences d’ici à 2015 », selon un encart publié dans la presse. La BEA, qui escompte une diversification « originale de ses implantations tant au plan géographique que professionnel », est spécialisée dans le financement des activités des hydrocarbures, de la sidérurgie, des matériaux de construction et dispose aujourd’hui de 92 agences réparties à travers le territoire national, dont des agences sur sites industriels. L’ouverture de nouvelles succursales par les principales banques, bien qu’elle obéit souvent à des paramètres de rentabilité, permet d’arriver à un niveau de bancarisation satisfaisant qui facilite le recours aux nouveaux moyens de paiement, comme la carte de paiement électronique. Mais le taux de bancarisation n’est pas significatif en Algérie comme l’ont montré plusieurs études. L’Algérie est loin derrière la Tunisie et le Maroc pour ne citer que ces deux pays voisins. En effet, alors que la Tunisie enregistre un taux de couverture d’une agence bancaire pour 9.530 personnes, le Maroc arrive à la seconde place, avec une agence bancaire pour 12.540 habitants. L’Algérie ne disposerait que d’une agence pour 25.000 habitants. La norme mondiale serait d’une agence pour 8.000 habitants. Selon une étude réalisée par l’Union des banques maghrébines, l’Algérie serait en deuxième position pour ce qui est du nombre d’agences ouvertes, qui était de 1.131 en 2013 contre 1.102 pour la Tunisie. A cela s’ajoute aussi le nombre de banques activant dans chaque pays. A fin 2011, l’Algérie comptait 27 banques et établissements financiers selon un rapport de la Banque d’Algérie. En 2012, deux nouvelles sociétés de leasing, Ijar Leasing Algérie et El Djazaïr Ijar ont été agréées. Le secteur des banques en Algérie a « beaucoup évolué ces dix dernières années », constate l’étude en question, notamment avec l’ouverture du secteur bancaire au privé. Il reste cependant — et c’est un autre débat — que l’efficience du secteur bancaire s’apprécie beaucoup plus par rapport à la question de la qualité du service, de la célérité dans l’octroi des crédits et de l’accompagnement des investisseurs dans la concrétisation de leurs projets.
K. Daghefli