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Les Brasiers de la Colère - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

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L'autre versant du rêve américain mis en scène brillamment pour un rendu bouleversant !

Second long-métrage de Scott Cooper (Crazy heart), Les Brasiers de la colère, c'est l'histoire de deux frères. L'un, Russell Baze (Christian Bale) qui a décidé de suivre le voie tracée par son père, l'autre, Rodney (Casey Aflleck), écorché vif qui préférera partir en tant que soldat pour l'Irak. Suite à la rencontre de Rodney avec un malfrat local, DeGroat (Woody Harrelson), leur destin va basculer...
Les-Brasiers-de-la-Colere-Photo-Woody-Harrelson-01Le(s) plus

Dès la scène d'ouverture, crue et violente, le ton est donné !

Outre le fait qu'on retrouve à la production de ce film des grosses pointures comme Ridley Scott ou encore Leonardo Di Caprio, le casting est tout simplement incroyable.
Christian Bale interprète avec une certaine colère contenue et de l'émotion, le frère qui a choisi « le droit chemin », celui de l'usine, tout comme son père avant lui. Il défend des valeurs telle que la famille, les traditions, le travail, le courage, la loyauté. Son frère, joué par Casey Affleck, est un écorché vif qui refuse les conventions et le travail à l'usine « pour gagner sa vie ». Il est revenu traumatisé par l'Irak et veut vivre, pas survivre. Peut-on lui en vouloir ? Il a développé une certaine haine contre le système américain. Il véhicule l'idée du rêve américain, il ne veut pas tomber aussi bas que son frère et son père, travailler dans une usine qui lui déplait et se contenter de la vie misérable que ce travail lui offrirait. Mais, son impulsivité et ses ambitions vont lui jouer des tours. Quant à Woody Harrelson, il est tout simplement effrayant en malfrat junkie, complètement imprévisible et d'une violence très crue.

Et que dire des seconds rôles... Willem Dafoe, brillant, joue un truand au grand cœur, et office de figure paternelle pour le jeune Rodney, et Zoé Saldana est touchante et émouvante en maîtresse d'école qui n'a qu'un rêve, avoir un mari et des enfants.

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Mais Les Brasiers de la colère, ce n'est pas qu'un casting excellent, c'est aussi une atmosphère, et une histoire, bien que classique, qui bouleverse par son réalisme et sa simplicité. Et l'atmosphère pesante de cette ville industrielle de Braddock, située en pleine « Rust Bell » près de Pittsburgh, est illustrée par la photographie de Masanobu Takayanagi. Ici, on retrouve un contraste saisissant entre l'extérieur, tantôt de magnifiques paysages de montagnes, lumineux et naturels, tantôt la ville de Braddock, aux câbles et cheminées d'usines apparents, aux maisons noircies et aux lignes chemins de fers peu ragoutantes, et l'intérieur vieillot des maisons has been et délabrées, des usines froides... A noter, que toutes les scènes ont été filmées en décors naturels.

Cette ambiance particulière est aussi mise en avant avec la bande-son. Excepté « Release » réécrit par Eddie Vedder (chanteur du groupe Pearl Jam) pour l'occasion, qui revient de façon lancinante, la musique est composée par Dickon Hinchliffe. Les scènes sont sublimement accompagnées par cette douce musique, teintée de guitares acoustiques contrastée par les guitares électriques, de piano, et même d'instruments à cordes... Le tout conférant beaucoup de force au film.

Le(s) moins

Le scénario, écrit par Scott Cooper et Brad Ingelsby, reste assez classique, et la fin manque d'un petit je ne sais quoi qui enlève de la force au film. On parle ici de brasiers, on pourrait donc s'attendre à s'enflammer, mais la violence reste contenue pour le héros.

Le rythme peut paraître un peu lent à certains moments.

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Conclusion

Au final, Les Brasiers de la colère est un film au casting incroyable, techniquement très réussi, qui nous prend par sa sincérité et sa simplicité. On s'attache aux personnages, émouvant sans jamais en faire trop.
Scott Cooper nous dépeint une Amérique sans fioritures, une sorte de rêve américain déchu...

Ma note: 8/10


Les Brasiers de la Colère

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Synopsis : "À Braddock, une banlieue ouvrière américaine, la seule chose dont on hérite de ses parents, c'est la misère. Comme son père, Russell Baze travaille à l'usine, mais son jeune frère Rodney a préféré s'engager dans l'armée, en espérant s'en sortir mieux. Pourtant, après quatre missions difficiles en Irak, Rodney revient brisé émotionnellement et physiquement. Lorsqu'un sale coup envoie Russell en prison, son frère cadet tente de survivre en pariant aux courses et en se vendant dans des combats de boxe. Endetté jusqu'au cou, Rodney se retrouve mêlé aux activités douteuses d'Harlan DeGroat, un caïd local sociopathe et vicieux. Peu après la libération de Russell, Rodney disparaît. Pour tenter de le sauver, Russell va devoir affronter DeGroat et sa bande. Il n'a pas peur. Il sait quoi faire. Et il va le faire, par amour pour son frère, pour sa famille, parce que c'est juste. Et tant pis si cela peut lui coûter la vie."
Réalisé par: Scott Cooper / Avec: Christian Bale, Woody Harrelson, Casey Affleck, Forest Whitaker, Willem Dafoe, Zoë Saldana et Sam Shepard / Genre: Drame, Thriller / Nationalité: Américain / Titre original: Out Of The Furnace / Distributeur: Metropolitan FilmExport
Durée: 1h56min / Date de sortie: 15 janvier 2014
Public: Interdit aux moins de 12 ans

Plus d'informations !

  • Les Anecdotes !


    Leonardo DiCaprio a longtemps été considéré pour le rôle principal des Brasiers de la Colère, mais c'est finalement à Christian Bale qu'il a été attribué. DiCaprio est resté cependant attaché au projet puisqu'il fait partie des producteurs du film.

    Le réalisateur de Crazy Heart (2009), Scott Cooper, est à la tête des Brasiers de la Colère qui est donc son deuxième film en tant que metteur en scène. Il a rejoint le projet une fois que le réalisateur d'origine Rupert Sanders ait abandonné la production.

    Tony Scott, célèbre réalisateur et frère de Ridley Scott, est crédité comme producteur des Brasiers de la Colère. Décédé en août 2012, il s'agit du dernier film qu'il a produit entièrement avant le tragique évènement.

    Après Crazy Heart (2009), le réalisateur et scénariste Scott Cooper dépeint de nouveau un portrait de la classe populaire américaine dans Les Brasiers de la Colère. Pour lui, c'est important d'aborder ce genre d'histoire au cinéma : "Le cinéma contemporain met souvent en scène des super-héros affublés d'étranges costumes, mais à mes yeux, les vrais héros, ce sont les Américains de la classe ouvrière. Ici, Christian Bale n'a aucun des superpouvoirs de Batman. (...) Aujourd'hui, on voit sur les écrans davantage de gens avec des capes et des pouvoirs surhumains que de vraies personnes avec des sentiments."

    Dans son nouveau film, Scott Cooper a choisi de parler de la "Rust Belt", qui, selon lui, n'est pas assez évoquée au cinéma. La "Rust Belt" (autrement dit "La Ceinture de la Rouille" en français) est une zone des Etats-Unis qui réunit une partie importante des industries lourdes du pays. Appelée "Manufacturing Belt" (La Ceinture des Usines) jusque dans les années 1970, elle a changé son nom après le déclin économique des industries lourdes qui a vu de nombreuses villes de la zone se dépeupler avec le temps. Elle s'étend de la ville de Chicago jusqu'à la côte Atlantique du pays.

    La ville témoin des évènements du film Les Brasiers de la Colère est Braddock, une ville industrielle de Pennsylvanie qui se trouve en plein coeur de la "Rust Belt". Le réalisateur Scott Cooper a d'ailleurs tenu à poser ses caméras dans la ville même afin de tourner. Le producteur Leonardo DiCaprio raconte : "La ville a servi l'histoire au-delà de tout ce que nous aurions pu imaginer. Tourner en décors réels était très important pour Scott, et par conséquent, pour nous aussi."

    Pour les besoins des Brasiers de la Colère, le chanteur Eddie Vedder (du groupe Pearl Jam) interprète Release, une chanson tirée du premier album de son groupe. La version entendue dans le film est un réenregistrement du chanteur et non la chanson prise telle quelle dans l'album (elle est également utilisée dans la bande-annonce du film).

    L'histoire des Brasiers de la Colère se situe dans un passé proche. C'est en 2008 que le scénario se déroule, alors qu'une importante crise économique fait rage : "L'histoire fait écho à une triste réalité. La vie de Rodney est déterminée par ses obligations envers l'armée. Il rentre aux États-Unis et découvre que l'économie du pays s'est effondrée. Après avoir servi dans l'armée, de nombreux jeunes soldats ont découvert que l'Amérique n'avait plus rien à leur offrir. Rodney n'a pas vraiment d'alternative", explique le coproducteur Michael Ireland.

    Trois ans après Fighter (2010) de David O. Russell, Christian Bale retrouve dans Les Brasiers de la Colère un frère adepte de la boxe. Dans le premier film, il s'agit de Mark Wahlberg qui joue son demi-frère jeune boxeur. Dans le second, Casey Affleck incarne un ancien soldat qui se retrouve dans des combats de boxe clandestins après être rentré d'Irak.

    Pour les besoins d'une scène où le personnage de Woody Harrelson sort dans la rue afin de regarder autour de lui si personne ne l'observe, Christian Bale est resté dans la voiture garée plus loin et ce même si Harrelson ne pouvait le voir de cette distance (et que Bale n'apparaît pas à l'écran !). Harrelson se souvient : "Christian est resté assis dans cette bagnole pendant plus d'une heure, simplement pour m'aider à me représenter cette présence invisible. C'est l'une des choses les plus impressionnantes qu'un autre acteur ait faites pour moi."

    Tourné en décors réels dans la ville de Braddock, les comédiens des Brasiers de la Colère ont pu approcher la population environnante - de nombreux habitants de la ville ayant été engagés pour la figuration - afin de parfaire leurs personnages et les rendre plus authentiques. Le réalisateur Scott Cooper se souvient : "Cette authenticité du lieu a nourri le jeu de chacun et la mise en scène. L'esprit de ces gens, qui travaillent dur, qui ont de vraies valeurs, transpire dans le film."

    C'est lors de la tournée promotionnelle pour son premier film Crazy Heart (2009) que Scott Cooper a eu envie de choisir Braddock, ville dans laquelle il passait, comme lieu de tournage pour son prochain film. Considérée comme une "ville en détresse", l'autrefois dynamique Braddock comptait alors de plus en plus de maisons abandonnées, ce qui a convaincu le réalisateur de tourner ici.

Et vous qu'avez-vous pensé du film Les Brasiers de la Colère ?

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