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Critique Ciné : Dallas Buyers Club, film à la performance

Par Delromainzika @cabreakingnews

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Dallas Buyers Club // De Jean-Marc Vallée. Avec Matthew McConaughey, Jared Leto et Jennifer Garner.


Jean-Marc Vallée, réalisateur du très surprenant C.R.A.Z.Y. mais du très mauvais Café de Flore est de retour sur le devant de scène avec Dallas Buyers Club, un film racontant les aventures d’un homme qui, par tous les moyens, a tenté de se sauver d’une maladie pour laquelle il n’y a pas encore de vaccin. Dallas Buyers Club reprend les problèmes de stigmatisation des homosexuels, des gens atteint du VIH, etc. dans un monde macho puisque notre héros est un cow-boy pro du rodéo. L’histoire ne manque pas de rebondissements et d’humour dans un univers particulièrement difficile car l’enrobage de ce film est tout de même très dramatique. Le casting de ce film est sélectionné au poil, délivrant une vraie performance d’artiste comme on en voit finalement que rarement au cinéma. Je suis de plus en plus surpris par Matthew McConaughey au cinéma. Cet acteur que j’avais connu dans des rôles de macho insipide est en train de montrer depuis quelques années maintenant qu’il a un jeu beaucoup plus intéressant à mettre en avant que celui de ses abdos. Car pour son rôle dans Dallas Buyers Club il a tout de même accepté de perdre tous ses muscles.
1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison : le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause… et pour sa propre vie.
L’histoire n’est pas parfaite, le film en lui même n’est pas parfait mais j’ai été emporté par cette aventure qui se déroule sur plusieurs années. Les relations qui se tissent entre les personnages sont suffisamment fortes pour que le spectateur soit ému. Je pense notamment à la relation entre Ron et Rayon. Les deux forment un duo de choc que l’on n’attend pas forcément. Mais Matthew McConaughey, méconnaissable et impressionnant, parvient à avoir un rôle de plus en plus attachant alors qu’il va comprendre au travers de sa maladie que ce n’est pas facile d’être homosexuel dans les années 80 en pleine pandémie. Car Ron était homophobe au début, par machisme, et puis petit à petit il va comprendre que ce n’est pas facile et qu’il a peut-être plus de chances que les autres. C’est en étant pris pour homosexuel finalement qu’il va avoir une prise de conscience. Jared Leto est lui aussi méconnaissable et époustouflant. Ce serait un crime de ne pas le récompenser d’un Oscar lors de la prochaine cérémonie tant il le mérite amplement.
Je sais que pour celui du meilleur rôle, le coeur des fans balance entre McConaughey (déjà récompensé d’un Golden Globe comme Jared Leto) et Leonardo DiCaprio (pour Le Loup de Wall Street). Pour en revenir à Dallas Buyers Club, Jean Marc Vallée, tente de mettre en scène cette histoire dramatique de façon très ensoleillée. Il ne veut pas que l’on s’apitoie sur le sort de ces personnages mais simplement que l’on comprenne à quel point cette maladie est terrible et qu’il faut toujours tenter de vivre sa vie malgré les problèmes du VIH. Ensuite c’est aussi l’histoire d’un combat, celui d’un homme contre la FDA. Ce n’est pas un combat facile mais le film tente de le mener à bien avec une certaine efficacité. C’est sobrement fait et quoi de mieux pour un tel film. Il ne fallait pas trop en faire au risque de tomber dans les clichés. Ecrit par Melisa Wallack (Blanche Neige) et Craig Borten soignent plutôt bien leur truc malgré quelques facilités qui au fond ont leur charme et font le charme du film.
Note : 8.5/10. En bref, deux très belles prestations dans un joli film.


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