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Peut-être une route moins périlleuse pour Curiosity

Publié le 04 février 2014 par Pyxmalion @pyxmalion
PanoramaWestDingoGapPanoramaWestDingoGap

Panorama photographié par la caméra du mât de Curiosity (MastCam) lors sol 528 – au premier-plan : le site nommé « Dingo Gap », petit passage vers l’ouest entre deux dunes d’un mètre de hauteur – image traitée en éclairage terrestre – téléchargez l’image en très haute résolution ici (4,7 Mb)

Sur sa route qui le conduit vers les premiers contreforts du Mont Sharp, Curiosity traverse des paysages jonchés de cailloux et de rochers qui menacent ses roues. Un passage dans une petite dune constitue un chemin moins tumultueux pour le rover en direction de l’ouest.

En bientôt 18 mois et quelque 530 sols (jours martiens) d’exploration, Curiosity a déjà parcouru 4,89 kilomètres à travers les paysages désolés de l’immense cratère Gale (155 km de diamètre). Jonchées d’innombrables cailloux et de roches de toutes tailles, parfois très acérées, les roues en aluminium du rover essuient, depuis les trois derniers mois de 2013, un nombre croissant de coups, petits trous et autres égratignures superficiels. Souhaitant éviter des dommages plus importants sinon la casse, les ingénieurs examinent les cartes de la région réalisées avec les images aériennes capturées avec la sonde spatiale Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), afin d’esquisser de nouvelles pistes, beaucoup moins périlleuses qui le conduiront, à terme, vers les premiers contreforts du Mont Sharp, encore distant de plusieurs kilomètres.

À présent, Curiosity se dirige vers le prochain site candidat à forer nommé « KMS-9 » que les scientifiques ont sélectionné d’après ses caractéristiques géologiques identifiées avec les spectromètres de l’orbiteur. « À KMS-9, nous observons trois types de terrains exposés dont les surfaces sont relativement peu poussiéreuses » explique Katie Stack, membre de l’équipe scientifique de la California Institute of Technology. « Cette région est attirante car nous pouvons voir des unités de terrains différents de ce que Curiosity a visité jusqu’à présent. L’une d’elles présente des stries tout orientées dans la même direction. Une autre est lisse, sans stries » ajoutant que « nous ne savons pas encore ce que c’est ». Mais le chemin n’est pas de tout repos pour les ingénieurs.

Curiosity, qui a progressé de 264,7 mètres depuis le début de la nouvelle année, est actuellement confronté à un dilemme. Suivre, en dépit des terrains rocailleux, la route initialement prévue ou tenter une voie secondaire qui parait plus sereine et lisse. En effet, constatant, sur son chemin, l’existence de ce qui ressemble à un passage entre deux masses rocheuses — petits monticules — d’une hauteur estimée à un mètre, le rover s’est arrêté plusieurs jours, piqué par la curiosité. Baptisé « Dingo Gap », ce creux est une véritable tentation pour toute l’équipe, mais avant de prendre une décision « il vaut mieux aller vérifier de plus prés » prévient Jim Erickson, chef du projet Curiosity au JPL. « Nous allons jeter un coup d’œil par-dessus la dune dans la vallée immédiatement à l’ouest pour voir si le terrain est aussi bien que les analyses des images orbitales le laissent entendre ».

Parcours de Curiosity depuis dans le cratère Gale le 6 août 2012
Parcours de Curiosity depuis dans le cratère Gale le 6 août 2012

Parcours de Curiosity dans le cratère Gale depuis le 6 août 2012 – à présent, quelques kilomètres le séparent de la base du Mont Sharp (5 500 m. d’altitude) – images capturées par la Mars Reconnaissance Orbiter (MRO)

Survolés régulièrement par MRO, ingénieurs et scientifiques de la mission Mars Science Laboratory (MSL) disposent en appui de nombreuses images en haute-résolution capturées avec la caméra HiRISE (High Resolution Imaging Science Experiment) de toute la région du grand cratère d’impact. Soit une mosaïque de 140 quadrants de 1,5 kilomètre de large chacun. Déposé le 6 août 2012 dans l’aire dite de « Yellowknife », le rover a depuis traversé celles de « Mawson » et « Coeymans ». Il progresse désormais dans celle de « Kimberley » où le site « KMS-9 » attire l’attention.

Culminant à 5 500 mètres au-dessus du plancher poussiéreux et rocailleux que sillonne le rover, le Mont Sharp — Aeolis Mons — et ses empilements de couches géologiques sont sa destination ultime pour mener ses investigations. En attendant, plusieurs tests exécutés sur Terre par le double de Curiosity veillent à vérifier toutes ses possibilités de forages. « Ces tests nous mettent en confiance pour les opérations que nous sommes susceptibles de réaliser lorsque Curiosity sera sur les pentes du Mont Sharp » commente Daniel Limonadi, ingénieur en chef des systèmes d’échantillonnages du bras du robot. Parallèlement, des solutions aux problèmes posés par les six roues motrices sont activement recherchées et expérimentées pour minimiser l’usure.

À l’autre bout de la planète, non loin aussi de la ligne équatoriale, le vaillant Opportunity (Mars Exploration Rover), qui vient de fêter ses 10 ans d’exploration et prés de 40 kilomètres de parcourus sur Mars, continue de travailler sur un site très intéressant où affleurent des roches riches en minéraux hydratés comme la smectite ferrique, sur le rebord du cratère Endeavour. Quant au caillou apparu, non sans surprise, à ses côtés il quelques semaines, sa nature très différente des roches observées jusque là par les scientifiques intrigue encore.

Crédit photo : NASA/JPL/MSSS.

Article également publié sur Futura-Sciences.

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