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La droite en désarroi, c'est la faute à Sarko ?

Publié le 05 février 2014 par Juan
La droite en désarroi, c'est la faute à Sarko ? Coup sur coup, coup après coup, la droite classique se cherche sans se trouver. Les nouvelles s'accumulent et elles sont mauvaises. Alors que l'équipe Hollande peine dans tous les sondages, la droite dite de gouvernement est confrontée à l'une des plus graves crises de son existence.
Revue des derniers évènements.
1. Les "street parties", nouvelle appellation à la mode dans les commentaires politiques, désignent ces manifestations "spontanées" tels Jour de Colère ou la manif pour tous qui débordent le cadre normal des formations politiques. La gauche politique a l'habitude d'un "compagnonnage" syndical ou social. Elle est parfois également débordée par des mouvements sociaux ou sociétaux. Mais cela fait partie de son histoire. A droite, le camp prétendument de "l'ordre", la discipline a semble-t-il explosée. Cette "droite de rue", réactionnaire à souhait, risque de "Tea-partiser" l'UMP à contre-courant des évolutions de la société. Depuis bientôt un an, les signaux se multiplient.
Même au Parlement européen, la droite classique se déchire sur les sujets sociétaux, comme récemment sur la lutte contre les discriminations homophobes. L'UMP a refusé de voter le texte pourtant non contraignant...
2. Sans vouloir en rajouter sur le quinquennat précédent, force est de constater que même du point de vue de la droite, Nicolas Sarkozy porte une évidente responsabilité dans ce bordel ambiant à droite. De la part de son propre premier ministre de l'époque, Nicolas Sarkozy ne fut pas le "grand réformateur" qu'il prétendait être. François Fillon l'accuse à mots couverts ou à découvert de s'être couché sur nombre de sujets fondateurs tels l'abrogation des trente-cinq heures ou la réforme des retraites. Il n'y a qu'à lire les premières idées programmatiques développées au sein de l'UMP, d'une violence ultra-libérale assez inouïes pour un pays comme la France, pour s'en convaincre.
3. Pire, Nicolas Sarkozy a quand même patiemment, obstinément, cassé nombre de digues idéologiques qui séparaient la droite de l'extrême droite. Ses surenchères sécuritaires, qui n'ont finalement pas réussi à masquer son échec à lutter contre l'insécurité, ou son instrumentalisation systématique du moindre faits divers ont acclimaté une large frange de son électorat que "tout était possible" dans l'outrance réactionnaire. La campagne ratée et frauduleuse de 2012, qui suivait une ligne qualifiée de "Buissonnienne" ont achevé le mythe d'un Sarkozy capable de rassembler au-delà de "la droite de la droite." Il suffisait d'écouter Henri Guaino, l'ancien conseiller spécial de l'ancien monarque, complètement paumé par ces dérèglements outranciers à droite, dégoûté par des slogans qu'il qualifie de "racistes, antisémites et homophobes" du Jour de colère. Et d'ajouter: "tout le monde joue avec le feu".
4. L'UMP a abandonné le souverainisme économique au Front national. Ce dernier est le seul à porter la proposition ultime de sortir de l'euro, et, plus largement, de casser l'Europe politique telle qu'elle existe. Les ex-courants séguinistes ont disparu des prises de paroles de l'UMP sur l'Europe et la mondialisation.
5. L'UMP comme le centre-droit sont aussi triangulés sur leur gauche par un gouvernement Hollande qui n'hésite pas à brandir la politique de l'offre, le soutien à la compétitivité des entreprises et même la baisse des impôts (après, il est vrai, un "rééquilibrage" fiscal d'une ampleur inédite fin 2012 puis fin 2013).
Du coup, l'UDI rabibochée avec le MODEM est en phase d'asphyxie, et l'UMP reléguée plus à droite encore. Hollande leur a tout piqué !


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