Magazine Cinéma

Spring breakers - 0/10

Par Aelezig

z01

Un film de Harmony Korine (2013 - USA) avec Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson, Rachel Korine, James Franco

Déprimant. Et c'est quoi le message ?

L'histoire : Quatre copines veulent aller fêter le Spring Break (une semaine de vacances où les étudiants - du moins une partie - partent se "reposer" dans un endroit chaud de préférence) en Floride, mais n'ont pas assez d'argent. Trois d'entre elles organisent le braquage d'une cafét' et hop, en route vers le soleil. Fête à tout va, alcool à flot, drogues de toutes sortes, seins à l'air et provocations à tous les étages... c'est super cool ! Ah ouais ?

Mon avis : J'ai détesté. Trop de drogue, trop d'alcool, trop de fesses et de seins, trop de sexe (simulé, façon Miley Cyrus ou Britney Spears) et aucune histoire tangible. Racoleur au possible. Les messieurs ont dû se régaler de voir tous ces jeunes popotins se trémousser sous leurs yeux façon lap dance ! Bravo pour l'image de la femme, bravo pour l'image de la jeunesse... j'espère qu'ils ne deviendront pas tous comme ça. C'est la fin de la civilisation occidentale, la décadence, l'autodestruction !

z02

Jusqu'ici, tout va bien...

J'ai l'impression d'être une vieille mamie en parlant comme ça, puritaine et conservatrice. C'est pourtant loin d'être le cas ; je passe auprès de mes amis pour une dingue, à contre-courant, communiste et progressiste ! Mais franchement, la vie de ces jeunes, qui semblent n'avoir qu'un but dans la vie : "s'éclater", ça m'insupporte ! Surtout quand on sait que le vocable contient drogue, alcool, sexe.

Je sais que le chemin de nos jeunes n'est hélas pas semé d'herbes folles et de petits lutins charmants. La mondialisation engendre une triple crise : financière, économique et sociétale. L'occident s'effondre, après avoir bien profité du gâteau sur le dos des pauvres gens, lesquels aujourd'hui, rebaptisés pays émergents, nous imposent à leur tour leur pouvoir et le déclin de nos propres sociétés. Ce n'est que le juste retour du bâton.

z03

Mais si au moins nous avions pu inculquer à nos jeunes de vraies valeurs : le respect d'autrui, le respect de soi, la foi en l'avenir, l'envie d'avancer, l'envie de faire bien, le goût du travail bien fait... Car ce sont nous les grands fautifs. Comment avons-nous éduqué nos enfants ? Pourquoi un tel échec ?  Avons-nous été trop laxistes ? Que s'est-il passé ? On n'a rien vu venir... Maintenant on torture un jeune handicapé ou bien un chat, et on passe ça sur Internet "pour se marrer".

En ce sens, Harmony Korine dénonce. Mais dénonce-t-il vraiment ? On ne sait pas du tout quel est son point de vue : est-il désolé ou trouve-t-il ça rigolo ? On connaît son goût pour l'étrange, le non conventionnel, les paumés de l'existence... Il y a là une intention louable de montrer, mais qui n'est pas toujours immédiatement compréhensible et fait surtout place à un étalage voyeuriste et racoleur.

J'aime pas. J'ai vu Gummo autrefois ; à l'époque il m'avait fasciné, je n'avais jamais imaginé qu'on puisse faire un truc pareil, avec des vrais gens ! Maintenant, il faudrait que je le revoie, au regard de l'expérience personnelle, et cinématographique, que j'ai acquise depuis.

z05

Sur le plan technique, toutes ces images qui se percutent, s'entrechoquent, ces couleurs, ces flous... ça donne mal au coeur. On devrait voir les mômes vomir d'ailleurs : avec tout ce qu'ils ingurgitent, tant qu'à faire dans le réel, il fallait aussi montrer ça ! C'est un mensonge que de voiler les conséquences néfastes sur les organismes.

Et puis l'histoire, si on peut appeler ça une histoire, est totalement inintéressante et inconsistante.

James Franco ? On a beaucoup entendu parler de sa prestation. Je ne l'ai pas beaucoup vu car j'ai décroché au bout d'une heure et il n'arrive que tardivement dans le film. Il avait l'air bien, à l'opposé de ses rôles de beau gosse habituels. Mais pour moi, il reste noyé dans ce flot de personnages sordides.

On notera au passage qu'il y a de la fille à moitié à poil dans toutes les scènes. Au mieux, elles sont en bikini, mais roulent sans cesse du popotin, bien aguicheuses. Ces messieurs, par contre, consomment allègrement... sans dévoiler leurs atouts. Ca m'énerve !!! Korine est un sale misogyne.

Beurk.

La nausée.

z04

ET POURTANT... la majorité des critiques a adoré ! Ils aiment la caméra débridée de Korine et sa dénonciation des travers de notre époque. Les intellos de base, donc. D'ailleurs, même les Cahiers du Cinéma ont aimé, c'est dire...

Dans les quelques rares articles contre, celui de Télérama résume assez bien ce que j'ai ressenti : "Harmony Korine n'a rien à dire et filme très mal. Sur l'écran (...) : un long clip chichiteux et répétitif. Extrêmement déplaisant, qui plus est : car le cinéaste semble regarder de haut les crétins qu'il filme. Et les rendre de plus en plus débiles pour les mépriser davantage. Ce moralisme rampant est navrant." C'est ce côté voyeur malsain, et sans empathie pour ces gosses paumés, qui m'a en effet le plus choquée. Je me suis d'ailleurs fait cette réflexion : j'ai eu l'impression que Korine avait fait exprès de prendre les jeunes actrices roudoudou de chez Disney, pour leur faire croire qu'elles allaient trouver là le rôle de leur vie, à contre emploi... pour mieux se f... de leur g...

Le public, lui, a été beaucoup moins enthousiaste que les bobos parisiens.

A noter que les photos présentées ici sont très soft. Le film est interdit aux -16 ans.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aelezig 127315 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines