Magazine Cinéma

La Guadeloupe, Soufflant sur les braises

Par Epastol

La grève contre la vie chère qui sévit en Guadeloupe depuis le 20 janvier – date historique de l’investiture du premier président noir américain Barak Obama- entre aujourd’hui dans son deuxième mois de bras de fer.

Alors que les politiques de tous couleurs essayent de récupérer la crise– l’altermondialiste José Bové parle d’une « économie de comptoir » colonial au profit de la grande distribution, tandis qu’Olivier Besancenot et Ségolène Royale ne freinent pas devant des critiques farouches contre le mutisme du gouvernement, celui-ci ne leur répond qu’une simple demande au sang-froid. Quant au chef de l’Etat, réveillé enfin de son silence inhabituel, il se rendra finalement au Guadeloupe en avril « quand le calme sera revenu ».

En attendant, les négociations entre les partenaires sociaux patinent. La pomme de discorde se situant autour d’une augmentation de 200 euros pour les bas salaires, revendiqués par le LKP (Lien contre la profitation et meneur de la grève).

Mais comme a constaté Yves Jégo, le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, les patrons ne sont pas prêts à lâcher du lest. Lui, pourtant a cédé trop facilement. Le%208%20f%C3%A9vrier%20il%20serait%20engag%C3%A9%20sur%20les%20fameux%20200%20euros%20avant%20d%E2%80%99y%20renoncer%20Le%208%20f%C3%A9vrier%20il%20serait%20engag%C3%A9%20sur%20les%20fameux%20200%20euros%20avant%20d%E2%80%99y%20renoncer%20Le%208%20f%C3%A9vrier%20il%20serait%20engag%C3%A9%20sur%20les%20fameux%20200%20euros%20avant%20d%E2%80%99y%20renoncer%20
Guadeloupe Elie Domota LKP dénonce Jégo [news] Fr3 130209
envoyé par ReadyHdFull

Suscitant ainsi les foudres de Matignon et au passage Total après ses critiques contre la Sara, compagnie pétrolière locale.

Impossible à entendre parler d’une augmentation de salaire en métropole à la veille du sommet social sur l’emploi et le pouvoir d’achat (le 18 février). De quoi fait rêver les ambitions faramineuses des syndicats d’un montant de 6 milliards d’euros pour les ménages modestes alors que l’Etat ne veut que consacrer 2,6 milliards d’euros.

Il aurait fallu un mort…

Mais la mort d’un syndicaliste Jacques Bino, le 17 février a changé la donne. Désormais Nicolas Sarkozy est obligé de s’emparer du dossier. Il admet que ce « n’est plus un conflit social » mais qu’on est « face à des voyous, des délinquants ». Pour une population malmenée où le coût de vie est supérieur d’un tiers à ce qu’il est en métropole, ces remarques ne renforcent que le mépris dont elle estime victime.

Sarkozy tente de faire marche arrière et débloque 580 millions d’euros pour ses « chers compatriotes d’outre-mer », le 20 février.
Pourtant la crise guadeloupéenne n’est pas tant une crise économique que celle structurelle qui nécessite un véritable politique d’engagement au lieu de pirouettes. Jamais l’Etat n’a joué son rôle d’autorité de régulation sur les groupes monopolistiques qui tiennent l’économie insulaire de l’île, souvent aux mains des békés (descendants des colons). Tandis qu’il y a bien des causettes sur des voyous et des délinquants. Comme d’habitude le chef de l’Etat ne voit pas au-delà de son nombril et stigmatise les mauvais gens. Le renforcement des policiers sur l’île depuis la mort de Jacques Bino rappelle aux émeutes de banlieue de 2005, où l’Etat en voulant éteindre le feu a été pyromane.
 
 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Epastol 28 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte