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Anti-social Network

Publié le 08 février 2014 par Polinacide @polinacide

Victime de son propre succès, Facebook n’attire plus grand monde. Adulé au départ par quelques « branchouilles » initiées, le Social Network le plus populaire du monde voit désormais son heure de gloire écoulée. Phénomène bien courant du "buzz internet" éphémère. S’il fallait presque se justifier d’être aux abonnés absents il y a six mois – au risque de passer pour un ermite aigri – voilà que même le "réseauteur" aguéri ne supporte plus l’idée d’être devenu la cible d’espionnages commerciaux et autres publicitaires. Comprenez qu’avec ses 800 amis et ses 2 000 Likes à la clé, il n’avait pas vu le coup venir. Se croyant déjà devenu « quelqu’un », en haut de l’affiche, son profil ne serait en fait qu’un vulgaire outil prêt à exploiter, à portée de clic. La claque.

© Emmanuelle (Histoires de voir)

© Emmanuelle (Histoires de voir)

À titre personnel, je n’ai jamais aimé Facebook, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Cédant à l’euphorie sociale et par simple curiosité, j’ai fini par m’y inscrire il y a trois ans. Résultat : l’expérience a duré moins d’un mois, jusqu’à ce que je sois las de ne plus rien trouver de croustillant à me mettre sous la dent. J’ai des canines à affûter, quand même. Si Facebook a ce pouvoir d’exacerber nos travers et pousser à la procrastination, il fait même pire en ôtant la dimension humaine propre au relationnel. Le comble pour un réseau dit "social". Pourquoi se donner la peine de prendre des nouvelles si l’on a accès aux informations nécessaires en cliquant simplement sur une page ? À quoi bon passer un coup de fil quand il suffit d’apposer un "Like" en guise de "coucou" ? Aussi nombreuses qu’elles soient, ces interactions virtuelles sont vides. Il est loin le temps où l’on comptait ses vrais amis sur les doigts d’une seule main : l’époque veut que l’individu se donne en vitrine pour afficher fièrement ses nombreuses mais superficielles relations. Plus y en a, mieux c’est, et tant pis si on ne les reverra plus jamais. Quel intérêt d’ailleurs, puisque l’amitié se veut utilitaire. À l’origine, Facebook avait la noble mission d’aider ses membres à rester en contact, aujourd’hui il sert plutôt à l’entretien de leur propre ego. À arroser tous les deux jours, a minima, histoire que la base de données serve grassement les stratégies marketing. Je ne crache pas pour autant sur le Social Network : on n’est jamais à l’abri de changer d’avis. Mais si un « poke » ne remplacera pas l’éclat d’un sourire, dites-moi plutôt pourquoi je devrais m’y inscrire.


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