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Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

Publié le 09 février 2014 par Chatquilouche @chatquilouche

Comment envisagez-vous de célébrer la Saint-Valentin cette année ?

Êtes-vous de ceux qui, tels d’éternels grognons, cassent la tête à tous les passants en répétant le même

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refrain annuellement contre cette fête commerciale ?  Ouais, je vous connais.  J’ai fait partie de votre confrérie à une époque.  Mais je crois que l’amour, c’est beau, et il faut le célébrer.  On oublie si fréquemment de le mettre en premier plan que chaque année on doit nous tordre un peu l’oreille pour que l’on consente à dévoiler en tout ou en partie son cœur.  Pourtant, ça ne peut être que bénéfique.   Non ?

En lien avec la Saint-Valentin, voici quelques histoires d’amour inusitées qui m’ont énormément plu, et que j’ai vues pour la première fois très récemment.  Des histoires en images, pour ces petits moments passés devant le petit écran avec l’être aimé, et qui vous changeront des très populaires Ghost, Love Actually et The Notebook.

Les Enfants du Paradis (Marcel Carné, 1945, France)

Tourné sous l’Occupation allemande, ce film de plus de trois heures est l’une des plus belles œuvres cinématographiques qui soient.  Il s’agit d’une romance qui se situe au 19e siècle, entre plusieurs personnages issus (ou tournant autour du) du monde du théâtre et du spectacle.  Garance, femme libre, aux mœurs légères, mais possédant un grand cœur, attire le regard de Frédérick, acteur talentueux, imbu de lui-même, ainsi que celui de Baptiste, mime génial au caractère simple et romantique.  Les deux hommes entrent en compétition avec le riche comte de Montray qui, à son tour, s’amourache de la femme ensorcelante et lui propose de l’épouser.

Le tourment de Baptiste, joué avec brio par Jean-Louis Barrault – dont le talent d’acteur est universellement reconnu –, m’a touché profondément.  Son jeu, son visage, son récit : tout chez ce personnage, ainsi que chez l’acteur, fascine.  À la fois coquine et très émouvante, Arletty nous séduit.  Et puis Pierre Brasseur est en même temps charmeur, vantard, et extrêmement expressif.

Ce classique, qui m’avait échappé jusqu’à présent, se hisse maintenant dans mon palmarès personnel au niveau des plus beaux films romantiques que j’ai vus.  Gâtez-vous et (re)voyez ce magnifique chef-d’œuvre !

La Strada (Fellini, 1954, Italie)

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Dans toute l’histoire du cinéma, je crois sincèrement qu’il y a eu peu de visages aussi fascinants que celui de Giulietta Masina.  Sous la direction de son mari, l’actrice joue ici une jeune femme inusitée, indéfinissable.  Ni folle ni « normale », extra sensible à tout ce qui l’entoure et à ce qu’elle ressent, Gelsomina est achetée par l’artiste Zampano et devient son assistante dans ses spectacles ambulants.  Il se l’approprie de toutes les manières, jusque dans le lit.  Le grand rustre la malmène, mais la jeune femme s’accroche.  Pourquoi ?  On n’en sait rien, et du même coup on le devine.

C’est une étrange histoire d’amour.  Cruelle, belle, émouvante, inhabituelle.  On en sort touché, un peu malmené, meurtri.  L’amour n’est pas toujours exprimé de la bonne manière.  Dans ce film, c’est cru rêche, mais également pur et sincère.  Un amour innocent et indescriptible.  Un film envoûtant.

Orange is the New Black (série télé, 2013, États-Unis)

Inspirée d’un livre autobiographique qui raconte le séjour de Piper Kerman, jeune Américaine blanche et

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bourgeoise, dans une prison pour femmes, la première saison de cette série (13 épisodes) est tout à fait délicieuse.

Créée par Jenji Kohan, celle qui nous avait donné l’excellente Weeds, cette nouvelle série mêle habilement la comédie et le drame.  Avec ses personnages stéréotypés, mais aux multiples dimensions, elle nous fait découvrir un milieu méconnu, avec tout ce qu’il y a de beau et de laid.

Son personnage principal, Piper Chapman, doit purger une peine pour un méfait commis il y a plusieurs années, alors qu’elle vivait une relation lesbienne.  Fait qu’elle ignore, son ancienne amoureuse se trouve dans la même prison qu’elle, ce qui causera des flammèches, surtout que Piper est aujourd’hui en couple avec un homme, Larry, à qui elle est fiancée.

Explorant donc les mésaventures d’une femme à la vie amoureuse confuse, et diverses autres relations au sein de l’univers carcéral, Orange is the New Black sait nous émouvoir de multiples façons.  C’est beau, cruel, drôle, et très émouvant.  Et c’est extrêmement addictif !

Bonne Saint-Valentin !

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et

Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…
decinéma. Ila fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


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