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Socialiste, choisis ton camp : alors, l’aile gauche, ou la cuisse droite ?

Publié le 10 février 2014 par Mister Gdec

1040_1Je ne croyais pas si bien dire hier… Cette fois, effectivement, ce n’est pas Nouvelle Donne qui va sauver ce PS fracturé de part en part, et je suis heureux que les faits donnent raison à mon analyse d’autrefois sur le caractère idéologiquement dichotomique de cette formation politique, qui a trahi ses origines historiques et politiques. On ne pourra plus dire à présent que la gauche d’opposition serait un ramassis d’ignares et de marginaux qui ne savent pas de quoi ils parlent et ne font que râler sans vouloir gouverner. Cette fois, en effet, c’est près d’un tiers des socialistes dont les courants sont en outre représentés au gouvernement qui s’opposent publiquement à la politique libérale menée par Hollande et saluée par le Medef, en totale opposition avec les promesses d’antan de lutter contre la finance, pour seul exemple.

Outre qu’ils appellent à un rapprochement  qu’ils jugent indispensable avec le Front de gauche, les acteurs de l’aile gauche du PS qui s’expriment aujourd’hui dans le courrier publié par le Monde ne disent rien d’autre que ce que nous reprochons à Hollande depuis le début. Gauchistes qui me lisez, comme à mon habitude, jugez en par vous mêmes et débattons… Extraits :

« IL N’Y A PAS QU’UNE SEULE POLITIQUE POSSIBLE »

La période est instable. De l’extrême droite qui se rassemble derrière des slogans racistes et antisémites à la droite radicalisée qui remet en cause la légitimité du Président de la République à gouverner, un front des conservatismes se constitue. Cette situation appelle une réaction forte. Une réaction essentielle pour reprendre la main, faire reculer le chômage et s’engager pleinement la transition écologique. Et ne pas donner l’impression que, malgré l’arrivée de la gauche au pouvoir, les droites et leurs « valeurs » sont en dynamique.

Hollande a, à juste titre, pointé la responsabilité historique du monde de la finance dans les difficultés que traversent notre pays et notre continent. Il avait porté haut et fort l’exigence d’une réorientation de la construction européenne, en dénonçant le caractère néfaste des politiques d’austérité.

Nous ne nous reconnaissons pas dans le discours qui tend à faire de la baisse des « charges »et du « coût du travail » la condition d’un retour de la croissance. Il n’y a pas de « charges » mais des cotisations sociales qui sont en réalité du salaire différé. Et nous sommes inquiets

quand nous découvrons que la baisse des cotisations promise aux entreprises s’accompagne d’une réduction de 50 milliards d’euros des dépenses publiques en trois ans, sans même savoir quels sont ceux qui en supporteront les conséquences. Ce qui risque de rogner sur le modèle social français dont les grands principes ont été établis à la Libération adaptée.

on ne peut que constater la victoire de la finance sur la production

alors que 10 % de la population concentre 60 % du patrimoine, les banques imposent aux entreprises des règles qui donnent la priorité à l’accroissement systématique des marges. Dès lors, il ne faut pas s’étonner du mouvement de concentration du capital (les quatre premières banques françaises ont un bilan équivalent à 400 % du PIB) et de financiarisation de l’économie.

Salaires, embauches, réduction et partage du temps de travail, droits des salariés, contrôle des licenciements abusifs, modalités de remboursement des aides en cas de non-respect des engagements, politique de redistribution des dividendes : dans tous ces domaines nous devons porter des exigences fortes.

Sachons nous désintoxiquer des institutions de la Vème République. Tout ne peut procéder d’un seul homme. Les débats politiques ne se règlent pas en brandissant la menace de mesures disciplinaires ou en mettant les parlementaires au pied du mur.

Si seulement les signataires de ce texte fort pouvaient être entendus, l’unité de la gauche serait alors bien plus facile à opérer sur de telles bases politiques, bien plus claires (pas difficile…) que celles imposées sans aucune concertation par un gouvernement de plus en plus isolé à gauche… pour de vrai !

Oui, un autre monde est possible. Et éminemment nécessaire.

 

 


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