Magazine Cinéma

Robocop (2014)

Publié le 10 février 2014 par Cinephileamateur
Robocop (2014) De : José Padilha.
Avec : Joel Kinnaman, Gary Oldman, Michael Keaton, Abbie Cornish, Jackie Earle Haley, Michael K. Williams, Jennifer Ehle, Jay Baruchel, Marianne Jean-Baptiste, Samuel L. Jackson, Zach Grenier, John Paul Ruttan...
Genre : Policier - Fantastique.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 57.
Date de sortie : 5 février 2014.
Synopsis : Les services de police inventent une nouvelle arme infaillible, Robocop, mi-homme, mi-robot, policier électronique de chair et d'acier qui a pour mission de sauvegarder la tranquillité de la ville. Mais ce cyborg a aussi une âme...
Bande annonce française
"Merci de votre collaboration."
3.5
Robocop (2014)
A titre personnel, je n'ai rien contre les remakes. A une époque où on crache même souvent à la figure de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un remake ou à une préquel, de mon côté j'y voit là, la chance de peut être y découvrir une relecture intéressante et si ce n'est pas le cas, d'avoir au moins l'envie de découvrir ou redécouvrir le film d'origine. Grand amateur du film de Paul Verhoeven dans le cas présent, j'avais en tout cas de nombreuses craintes malgré tout sur ce projet de "Robocop" et tous les mauvais échos qui accompagnais ce long métrage n'était pas là pour me rassurer. Cependant, c'est sans trop d'hésitation que je me suis diriger vers mon cinéma pour le voir.
Est ce parce que justement j'en avais de grandes craintes ou est ce juste le fait que le film à su sauver les meubles et remplir son cahier des charges ? Je n'en sais trop rien mais en tout cas j'ai plutôt apprécié ce remake. Autant le dire tout de suite, cette nouvelle aventure n'égale en rien le film de 1988 (qui vieilli toujours bien je trouve) mais ce scénario écrit par Joshua Zetumer et Nick Schenk à au moins le mérite de tenir un minimum la route en gardant à l'esprit son aîné mais en partant aussi vers une autre direction afin de nous offrir quelque chose d'un peu différent.
Pas de gros bouleversement, la trame reste sensiblement la même et l'ensemble est assez gros pour que l'on ne soit pas non plus beaucoup surpris mais c'est une bonne chose je trouve que malgré des limites posés par les studios, des limites visibles à l'écran dans le fond et dans la forme, que les scénaristes ait su donner un semblant d'âme à cette œuvre. Ici, on s'intéresse alors un peu plus à Alex Murphy. La trame sécuritaire, le pouvoir des grosses sociétés, l’appât de l'argent, la manipulation médiatique... On traite toujours de ses différents sujets mais c'est surtout à Alex Murphy et l'homme qu'il est devenu, ce qu'il ressens auquel on va s'intéresser.
Oui, du coup, le film perds un peu de son impact et on ressens encore plus la classification PG-13 américaine mais j'ai trouvé ça assez intelligent pour rendre le film tous publics d'aborder cette histoire de ce point de vue. Qu'est ce qui fait de nous un Homme ou non ? Qu'est ce que l'on peut contrôler ou pas chez un être humain ? Qu'est ce qui nous pousse à nous battre ? Pas de grandes révélations mais une approche sympathique qui tient la route à mes yeux et qui m'as permis de passer un bon moment devant ce divertissement.
Je regrette toujours un peu que les sujets forts ne soient plus trop présent ou du moins aient moins de force mai j'ai quand même apprécié malgré tout comme je le dis un peu plus haut de les retrouvé même dans une version édulcorée. Certes, ça rend le film moins fort, moins percutant mais il reste ainsi respectueux je trouve de l'original même si l'on sens que l'on à pas réussi à nous donner totalement le film que l'on voulait avoir. Dépourvu de sa violence visuelle, le long métrage pourrait même ressembler à un énième film d'action assez classique mais avec l'aura de son ainé, il s'en sorts en tout cas plutôt bien.
Et comme l'ensemble apparait moins puissant, c'est sûr que l'on se rend un peu plus compte des différentes facilités scénaristiques qui sont empruntés mais en toute honnêteté, je trouve quand même que ce n'est pas le désastre annoncé et je trouve ainsi certaines critiques assez dure. Ce remake était il utile ? Sans doute pas mais il divertit bien en gardant toujours son pouvoir de nous faire réfléchir sur notre société qui à tendance à vouloir choisir pour nous ce qui est bon ou pas. Ce film possède en lui un fond que l'on sens honnête en tout cas je trouve. On ressens cette envie de vouloir faire quelque chose de bien même si cela apparait maladroit et inabouti parfois (là encore, les studios décisionnaires ont sans doute joué un rôle je pense). Le mélange action - humour - drame est en tout cas assez homogène pour nous proposer un spectacle correct.
Dans le rôle titre, j'étais aussi sceptique du choix de Joel Kinnaman en Alex Murphy - Robocop. J'avais déjà croiser vite fait l'acteur dans d'autres longs métrages mais je n'en avais pas vu suffisamment assez pour me faire une idée et j'avais un peu peur qu'il n'est pas les épaules assez large pour me convaincre. Au final, ça passe quand même. Certes il ne possède pas à mes yeux le charisme et la force que pouvait avoir Peter Weller (ce dernier faisant un travail nettement plus intense surtout au niveau du regard) mais Joel Kinnaman réussi quand même à donner vie à son personnage et le fait qu'on s'intéresse un peu plus à lui aide aussi à le rendre sympathique. C'est pas le Robocop imposant que j'aime mais l'acteur livre quand même une prestation correct malgré le fait qu'il ne réussi jamais à nous faire oublier son prédécesseur.
Derrière, on à le droit à un casting assez intéressant je trouve avec des noms qui font office de valeur sûre pour moi comme Gary Oldman dans la peau du Docteur Norton. Le comédien ne trouve pas là le meilleur rôle de sa carrière son personnage étant d'ailleurs peut être un peu trop lisse et prévisible mais lui aussi joue quand même bien le jeu. On arrive à avoir de la sympathie pour lui et la complicité "paternel" qu'il va essayer d'avoir avec Robocop fonctionne bien, Gary Oldman faisant un bon duo avec Joel Kinnaman. Son personnage aurait peut être gagné à être un peu plus sombre mais l'acteur l'incarne bien malgré tout.
Quel plaisir aussi de retrouver Michael Keaton en Raymond Sellars. C'est un acteur talentueux que j'affectionne énormément, que je regrette de ne pas voir plus au cinéma et qui n'as pas toujours eu la carrière qu'il mérité je trouve. Ici, il est en tout cas très bon. A l'image du scénario, son personnage ne révèle pas trop de surprises, on devine ses intentions et son côté manipulateur (même si là encore ça ne vaut pas le patron d'origine d'Omnicorp dans le film de Paul Verhoeven) mais Michael Keaton s'impose bien dans le rôle de ce patron qui veut le contrôle, qui aime le pouvoir et qui fait tout pour tirer des bénéfices. J'ai aussi apprécié ses collaborateur comme Jennifer Ehle assez bonne dans la peau de la froide Liz Kline mais aussi Jay Baruchel en Pope, excellent agent marketing pensant uniquement produit et argent.
Nancy Allen en Anne Lewis était très sympathique dans le film d'origine. Elle apportait une touche féminine pas déplaisante en offrant autre chose que le côté belle plante. Cette fois ci, le coéquipier de Murphy c'est l'Officier Jack Lewis (petit clin d’œil, on change de sexe mais on garde le même nom de famille). Ce dernier est bien incarné par Michael K. Williams. On aurait pu en voir un peu plus mais le film essayant d'avoir une autre approche, c'est au final assez logique qu'on s'en éloigne et avec le recul c'est peut être pas plus mal son personnage n'ayant pas zone d'ombres non plus. Par moment j'ai quand même eu la sensation qu'on voulait (sans le pouvoir) le développer un peu plus mais en tout cas l'acteur forme lui aussi un bon duo avec Joel Kinnaman qu'il aurait pu être sympathique de voir davantage.
Le rôle de la belle plante cette fois ci est donc tenu par Abbie Cornish en Ellen Murphy. On s'intéresse plus à l'homme qu'au flic donc exit la coéquipière et bonjour à la femme aimante et dévoué quoiqu'il arrive. Apparaissant juste en flashback dans le film d'origine, son personnage est ici plus développé donc mais n'as clairement pas la même force que pouvait avoir le rôle de Nancy Allen par le passé. C'est pas vraiment la faute de l'actrice qui fait ce qu'on lui demande mais ça reste quand même très lisse en surface au point que l'on manque peut être un peu de force émotionnel dans ce couple qui ne fonctionne pas toujours sans pour autant me choquer dans la vue de ce divertissement. J'ai limite trouvé le jeune John Paul Ruttan en David Murphy plus intéressant et ayant une complicité avec son père plus prononcé et plus juste en émotions.
Avant de rentrer dans ma salle je n'avais pas fait attention qu'il faisait parti de cette distribution, j'ai donc pris du plaisir aussi à retrouver à l'écran Jackie Earle Haley que je trouve toujours aussi excellent. Il surjoue à fond son personnage de Maddox ce qui le rend encore plus jouissif mais l'acteur m'as vraiment beaucoup plu. Toujours charismatique, il sais marquer de sa présence l'écran sans jamais trop devoir en faire ni même voler la vedette. Il à un rôle secondaire mais il réussit à lui donner de l'importance dans son interprétation en faisant un bon salaud de service.
Le reste du casting fait le job sinon. L'ensemble est parfaitement homogène et chaque comédien fait ce qu'il à a faire. J'ai pas ressenti de fausses notes ou d'interprétations douteuses qui aurait pu me faire sortir du long métrage. J'ai par exemple bien aimé Marianne Jean-Baptiste en Karen Dean que l'on aurait là encore pu développer un peu plus ou encore Samuel L. Jackson qui cabotine à fond en Pat Novak pour bien accentuer la manipulation et le pouvoir des médias (c'est pas très fin ni subtil mais c'est efficace). Zach Grenier en Sénateur Dreyfuss est lui aussi très bon je trouve. On le voit juste quand il le faut et apporte un contre poids pas novateur mais indispensable à la vision du monde de Raymond Sellars.
Premier long métrage que je découvre de José Padilha, j'avais quelques craintes aussi à son sujet (j'ai pas toujours entendu de bons échos concernant son travail) mais elles ont été assez vite balayés lorsque j'ai vu le résultat convaincant à l'écran. J'ai un peu de mal à avoir un avis sur son travail car j'ai vraiment eu la sensation que le film ne lui appartenait pas. Plus qu'un film de commande, j'avais la désagréable sensation que c'était le studio qui était derrière la caméra et même si en terme de divertissement je n'ai pas trouvé ça détestable, cette sensation qu'on l'ait bridé dans son travail avec les bonnes idées que le film semblait vouloir développer m'embête un peu quand même. Le réalisateur confie d'ailleurs lui même de son propre aveu que 9 de ses idées sur 10 étaient refusés...
Malgré tout à l'écran on en as pour notre argent. J'ai parfois eu un peu de mal avec les scènes d'actions surtout au début où la caméra embarqué bouge un peu trop à mon goût mais dans l'ensemble ça reste quand même bien lisible le tout avec un montage assez dynamique qui fait que l'on ne s'ennuie jamais. Édulcoré de toute forme de violences et voulant faire propre dans les coins la mise en scène n'as pas la même puissance que celle de Paul Verhoeven mais honnêtement, je m'attendais vraiment à pire. J'avais vraiment très peur du résultat visuel et j'ai donc été globalement surpris de voir que si l'impact sur moi n'est pas très fort, le film fonctionne malgré tout.
Et c'est le cas aussi pour le costume de Robocop. Les premières photos que j'avais vu m'intrigué et me remplissait de craintes mais le film à su habillement l'insérer dans son récit tout en faisant un pont avec l'ancien costume de notre héros. Là encore, on sens l'hommage tout en voulant faire autre chose même si le noir fait un peu déjà vu après la trilogie Batman de Christopher Nolan. J'ai pas été gêné en tout cas par ce costume (ni par les autres d'ailleurs) tout comme j'ai bien aimé les différents décors. Seul bémol, là encore à vouloir faire trop lisse et trop propre pour attirer le plus de spectateur, je regrette que Detroit n'apparaisse plus vraiment comme une ville sale à l'abandon des pouvoirs publics qui donnait un petit côté far west au film de 1988.
Après visuellement, c'est pas détestable. Les effets spéciaux sont plutôt correct, j'ai pas été dérangé plus que ça et j'ai même passé un très bon moment. Il y à peut être juste les traits rouge en haut et en bas de l'écran que l'on nous mets pour nous faire comprendre que l'on aborde le point de vue de Robocop que j'ai trouvé un peu ridicule surtout que ça accentue les faiblesses visuelles que ce projet pouvait avoir mais ça reste un détail. La photographie reste bonne à côté et le long métrage est très agréable à visualiser.
Quant à la bande originale composée par Pedro Bromfman, elle est assez agréable à entendre aussi. Ça colle bien au récit, les notes s'excitent que lorsque c'est nécessaire et même si la partition n'as rien d'exceptionnel, elle a l'avantage de remplir elle aussi son cahier des charges sans jamais nous choquer à défauts d'être vraiment original. La vraie bonne idée réside dans l'utilisation du thème phare du film de 1988 composée par Basil Poledouris. On l'entends juste à quelques reprises mais ça reste particulièrement jouissif pour que je prenne mon pied tout en aimant encore le clin d’œil voulu vis à vis du film de Paul Verhoeven.
Pour résumer, "Robocop" version 2014 est loin d'être le désastre annoncé. Parfait film de commande limité par des studios qui ont un peu trop pris le pouvoir au détriment de l'artistique, le long métrage de José Padilha se laisse quand même suivre de façon très agréable. Meilleur que le troisième opus de la franchise, ce remake réussi à se mettre au niveau du deuxième film je trouve (et encore je le préfère peut être même au deuxième volet mais il faudrait que je le revois pour en être sûr). Quoiqu'il en soit, le film de Paul Verhoeven est loin d'être égalé mais ici on sens quand même l'hommage voulu et la volonté de vouloir proposer une alternative à cette histoire. Très maladroit, le film réussi en tout cas malgré ses défauts à m'avoir fait passer un très bon moment de cinéma sans que j'ai besoin de me prendre la tête. Je regrette que l'on perds une nouvelle fois la force et l'impact du film de 1988 mais en tout cas je reverrais volontiers cette version 2014 en le prenant pour ce qu'il est à savoir un divertissement grand spectacle plutôt plaisant pour s'amuser. A mes yeux, on a en tout cas limité la casse. J'en prendrais pas pour un dollar mais pour 50 cents, ça fera l'affaire ;-) .
Liens divers :

Robocop (2014)
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