© Emmanuelle (Histoires de voir)
Lunettes roses et guirlandes en cœur, voici venue la semaine la plus redoutée des célibataires. Et particulièrement des femmes, semble t-il, pour qui la moindre vue d’un bouquet de fleurs ou d’une boite de chocolats rappelle à quel point elles sont seules et désabusées. Cristallisant la peur originelle de "finir vieille fille", chaque Saint-Valentin passée devant un plateau télé enfonce le couteau (à défaut de la flèche) un peu plus dans la plaie. Dans cette poitrine que Cupidon vise toujours mal, la faute au champagne.
"Je hais la Saint-Valentin". A l’heure où tant de blogs crachent leur venin en boycottant ces festivités "commerciales et cucul", il serait plus utile à mon sens de se demander pourquoi la solitude s’apparente aujourd’hui à une terrible tare. Une situation subie, rarement choisie, qu’il faudrait même justifier socialement. Au bord de la détresse, n’importe qui ferait l’affaire pour sauver les apparences le soir du 14 : plutôt se coltiner un affreux goujat que de jalouser l’idylle affichée par les autres couples. Pétillants de bonheur, la bouche en coeur, rien ne gâche leur plaisir. À deux c’est mieux dit-on, et tant pis si c’est uniquement pour le pire. Le comble du bonheur conjugal.
Détrompez-vous Mesdames, vous qui êtes seules : dégainez votre plus beau sourire et mettez ces Messieurs au défi de vous le rendre. Que les amants se dévorent en cette fête comme on croquerait dans le fruit interdit : sans modération, et même à grands renforts de niaiseries commerciales. Une fois par an n’est pas coutume, pourquoi se priver d’un plaisir régressif ? Si votre cœur est à prendre, le meilleur reste à venir car personne ne l’a encore mérité. N’est-ce pas une belle manière de célébrer ce jour qu’en commençant par s’aimer soi-même avec sincérité ? Trêve de lamentations, à défaut d’avoir trouvé la moitié convoitée, faites vous doublement plaisir.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble