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Barbe Bleue :Du (très) bon Nothomb!!

Par Filou49 @blog_bazart
13 février 2014

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Avec la sélection du coup de coeur des blogueurs du Livre de Poche du mois de janvier (j'accuse un peu de retard à l'allumage ce mois ci, mais je devrais me rattraper avec le prochain), j'ai choisi un roman d'un auteur belge qui fait parler d'elle tous les ans et qui continue, avec une bien belle constance, à truster les tops de vente à chacune de ses parutions, je veux bien sûr parler d'Amélie Nothomb.

Amélie Nothomb, j'ai beaucoup aimé ses 2-3 premiers romans, notamment son tout premier "Hygiène de l'assassin". J'étais, comme beaucoup d'autres, charmé par son univers baroque et déjanté si reconnaissable entre tous, mais après, je vous avouerai que je m'en suis assez vite et assez fortement lassé, trouvant que la machine tournait vachement à vide, et que le personnage médiatique (ses chapeaux, ses fruits pourris, son coté foldingue et trop excentrique) l'emportait sur l'écrivain.

Et, du coup, je ne prenais meme plus la peine d'aller voir ce qu'elle écrivait, alors même qu'à chaque rentrée littéraire, sa nouvelle cuvée affolait les fans et laissait de marbre les autres, dont je faisais assurément partie.

Avec Barbe bleue (cuvée rentrée de septembre 2012), Nothomb nous livre sa vision toute personnelle du fameux conte de Charles Perrault, un conte que j'ai revu au théatre dans une version pour les enfants dans un théatre des Pentes de la Croix Rousse quelques semaines seulement avant de lire ce roman. 

Dans le "Barbe bleue revisité par Nothomb, on y trouve un aristocrate espagnol, ce Don Elemirio Nibal y Milcar, qui sous-loue une vaste chambre de son hôtel particulier. Le livre commence lorsque affluent de nombreuses femmes attirées par la réputation sulfureuse du propriétaire, les huit précédentes colocataires ayant mystérieusement disparu, mais c’est Saturnine Puissant, vingt-cinq ans, ignorant tout de la situation, qui est choisie pour cohabiter avec ce Barbe Bleue moderne dans ce roman qui ne dépassera pas, bon point pour moi, les 150 pages...

Et, outre la brieveté de ce livre, qui se lit durant un trajet de métro (bon un aller retour quand même, un trajet dans le métro lyonnais n'a pas la durée du parisien), ce Barbe Bleue version Nothomb se dévore avec un vrai plaisir jubilatoire, pas bien éloigné du plaisir que j'avais éprouvé avec ses premiers romans.

On retrouve avec pas mal d'appétence la  "Nothombs' touch" que j'aimais bien il y a une vingtaine d'années, notamment de par ces choix si particuliers de prénoms des personnages principaux : Saturnine, Don Elemirio Nibal y Milcar, Proserpine, Incarnadine, des prénoms qui accentuent le coté fable, presque onirique de l'histoire.

Et la patte de Nothomb se ressent aussi et surtout dans la pétulance et l'intelligence des  dialogues, puisque le livre n'est rien  d'aytre qu'une joute, plutôt un ping-pong verbal entre les deux protagonistes qui se renvoient la balle avec délectation, sous fond de références artistiques et littéraires pour le moins élitistes.


J'aime bien en général les jeux du chat et de la souris et celui ci, ou l'on se balance des  demi-vérités de façon plus ou moins cinglante est quand même assez délectable .

Barbe Bleue :Du (très) bon Nothomb!!

On est quand même assez proche d'une pièce de théatre, et certes,  l'intrigue ne sortira jamais de cet appartement (ou simplement pour aller acheter du champagne, car on boit pas mal de champagne, et on mange du homard  dans cette histoire:o)).

Mais, sous la virtuosité des dialogues et ce dispositif théatral qui pourrait être un peu artificiel, Nothomb n'oublie pas de nous livrer  un peu plus de profondeur, avec quelques réflexions sur la relation conjugales, et notamment ce besoin de cultiver son jardin secret pour que la flamme demeure.

Alors, sans doute, la fin parait un peu bâclée ( il faut bien qu'Amélie pense à son bouquin d'après) et peut laisser un peu sur notre faim (ou sur notre fin si vous préférez), mais cette relecture du conte de Perrault version Nothomb m'a fait passer un très bon oment et m'a donné envie de surveiller de plus près ses prochaines moissons.

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