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[Critique] American Bluff

Par Wolvy128 @Wolvy128

4-étoiles

Affiche fr american hustle
Retour aujourd’hui sur American Bluff (American Hustle en VO), un film de David O. Russell nous plongeant dans l’univers fascinant de l’un des plus extraordinaires scandales qui ait secoué l’Amérique dans les années 70. Un escroc particulièrement brillant, Irving Rosenfeld (Christian Bale), et sa belle complice, Sydney Prosser (Amy Adams), se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso (Bradley Cooper), de nager dans les eaux troubles de la mafia et du pouvoir pour piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito (Jeremy Renner). Le piège est risqué, d’autant que l’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn (Jennifer Lawrence), pourrait bien tous les conduire à leur perte…

Après les excellents Fighter et Happiness Therapy, je dois dire que j’attendais avec impatience le dernier film de David O. Russell. Et globalement, je n’ai vraiment pas été déçu par le résultat. Certes, American Bluff s’avère qualitativement un brin en dessous des deux précédentes réalisations du cinéaste américain, mais il n’en demeure pas moins un long-métrage fascinant et parfaitement maîtrisé. De plus, il peut compter sur un casting absolument fabuleux pour emporter le spectateur. Effectivement, de Christian Bale à Amy Adams en passant par Bradley Cooper et Jennifer Lawrence, tous livrent une prestation en tous points remarquable. Même Jeremy Renner que je craignais personnellement de voir un peu en retrait par rapport au quatuor principal est au niveau. Du coup, difficile d’en sortir un du lot tant ils parviennent tous en finalité à s’approprier leur personnage. On retiendra toutefois principalement l’interprétation étonnante et charismatique de Jennifer Lawrence qui poursuit avec ce film son parcours sans faute à Hollywood. Aux côtés d’acteurs expérimentés, et dans un rôle plus discret qu’à l’accoutumée, elle est en effet loin d’être transparente. Au contraire, elle marque même les esprits à chacune de ses apparitions.

Photo american hustle
Mais si les acteurs peuvent à ce point exprimer leur talent, c’est aussi car les personnages qu’ils incarnent jouissent tous d’une magnifique écriture. Tantôt émouvants, tantôt désopilants, ils résident en eux une humanité sincère qui les rend immédiatement crédibles et attachants. Une des caractéristiques que j’apprécie d’ailleurs le plus dans le cinéma de David O. Russell. Sans compter que l’on ressent également à l’écran une direction d’acteurs méticuleuse et un souci du détail presque permanent. Dès lors, chaque mimique ou intonation est réfléchie et prend tout son sens avec la mise en scène. Une mise en scène pas spécialement impressionnante mais qui a le mérite d’être efficace. Ajoutez à cela une époque parfaitement retranscrite (que ce soit visuellement ou avec la bande son), des touches d’humour régulières et des dialogues percutants, et vous obtenez un thriller divertissant et drôle. Malgré tout, le film n’est pas sans faille et n’évite pas quelques longueurs frustrantes. Avec une durée de près de 2h20, c’est évidemment presque inévitable mais pour le coup, je pense que l’ensemble aurait tout de même pu être légèrement raccourci et/ou davantage rythmé. Enfin, la multiplicité des narrateurs prête parfois un peu à confusion et ne se justifie pas forcément pour un tel projet.

Bref, vous l’aurez compris, American Bluff n’est donc certainement pas le meilleur film de David O. Russell mais il se révèle tout de même très bon en définitive. Peut-être un poil trop long, il peut néanmoins s’appuyer sur un casting exceptionnel et des personnages formidablement bien écrits pour susciter l’adhésion du public. En outre, sans être nécessairement complexe, l’histoire est captivante et réserve un twist final qui vaut le détour.



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