Après Gatsby le Magnifique, le film que j’attendais avec beaucoup d’impatience était Yves Saint Laurent. Alors je précise tout de suite ( pour ceux et celles qui ne l’ont pas encore vu ), il ne s’agit pas d’un film sur la mode mais sur l’histoire d’amour fusionnelle, passionnée, parfois perverse et douloureuse, de deux hommes : Yves Saint Laurent, génie maniaco-dépressif qui révolutionna la mode en créant les codes de la femme moderne ( le trench coat, le smoking, la saharienne … ) , et Pierre Bergé, l’homme d’affaires ambitieux et amoureux.
Personnellement, bien que ce soit un film qui révèle tout particulièrement son côté sombre et torturé et sa descente aux enfers, j’ai été hypnotisée dès les premières minutes, dès les premiers mots de Pierre Niney qui incarne de façon magistrale un Yves Saint Laurent plus vrai que nature, maladivement timide, sage, très bourgeois au début de sa très jeune carrière, et avec son phrasé tellement particulier, mais surtout j’étais hypnotisé parce que je savais que tout était vrai : le réalisateur Jalil Laspert, avec l’aval de Pierre Bergé, a eu accès aux archives de la maison et aux nombreux témoignages de proches de la famille, de collaborateurs et d’amis … C’est donc très émouvant de découvrir cette histoire tournée sur les vrais lieux, avec les vraies robes de Saint Laurent, avec ses croquis, avec son cher jardin de Majorelle à Marrakesh qui l’inspira tant, de côtoyer les seconds rôles tels que sa muse et collaboratrice Loulou de la Falaise et Karl Lagerfeld jeune ( déjà très bavard ! ) … et que dire des dernières images qui nous présente un défilé de ses superbes robes, illustrée par une musique classique ensorcelante … Tellement poignant et bouleversant que j’ai versé quelques larmes …
Du coup, pour les modesques qui pourraient se sentir frustrées, je vous conseille d’aller vous promener dans les archives de Saint Laurent, mises en ligne grâce à Pierre Bergé qui souhaite rendre accessible le patrimoine de travail et d’inspirations du couturier, ses croquis de costumes de théatre et de cinéma , ses dessins de robe, ses paper dolls ( toutes première réalisations de Saint Laurent alors adolescent ) …
Et j’espère un jour pouvoir m’offrir le livre « L’oeuvre intégral », 1283 planches de ses collections Haute Couture, véritable mise en image de chaque défilé avec croquis, morceaux de tissus, noms des mannequins et ordre de passage des robes.
Un vrai trésor que je rêve de poser dans ma bibliothèque un jour !
En attendant, je vous laisse avec quelques vidéos du dernier défilé d’Yves Saint Laurent, qui s’était déroulé le 22 janvier 2002, au Centre Pompidou de Paris, un défilé-rétrospective avec ses plus belles robes pour évoquer ses 40 ans de mode … Un défilé éblouissant et extrêmement émouvant que j’ai eu la chance de voir il y a quelques mois dans un documentaire sur Arte ( j’ai fini en larmes d’ailleurs quand il est apparu sur le podium pour le final, soutenu par Catherine Deneuve et Leticia Casta (part4)… Oui, vous aurez noté que Saint Laurent me fait beaucoup pleuré ! )
« Les plus beaux paradis sont ceux qu’on a perdus. Pourtant j’ai choisi aujourd’hui de dire adieu à ce métier que j’ai tant aimé. Je veux vous remercier, vous qui êtes ici et ceux qui n’y sont pas, d’avoir été fidèles aux rendez-vous que je vous ai donnés depuis tant d’années. De m’avoir soutenu, compris, aimé. Je ne vous oublierai pas. » Extraits du discours d’Yves Saint Laurent lors de son départ (Libération du 8 janvier 2002)
photos utilisées avec l’aimable autorisation de la fondation Pierre bergé-Yves Saint Laurent
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