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Belle Époque, d'Elizabeth Ross

Publié le 17 février 2014 par Clarabel

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“Belle Époque” est un très beau roman, écrit avec simplicité et dégageant beaucoup de charme et d'élégance. L'histoire est somme toute banale : une jeune bretonne débarque à Paris et rêve de grandeur, mais se retrouve employée dans une agence de “repoussoirs” (des jeunes femmes sans attrait sont louées pour mettre une autre en valeur). Maude a rangé son orgueil dans sa poche car elle n'arrive plus à joindre les deux bouts. Rapidement, ce métier lui fait côtoyer les fastes de la vie bourgeoise. Elle se laisse étourdir par les flonflons et les dentelles des bals et des repas guindés, elle noue de nouvelles amitiés mais s'approche un peu trop près des rayons du soleil. Elle va se brûler les ailes, on s'en doute.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, qui se déguste confortablement. Toutefois, l'histoire est convenue, artificielle et simpliste. Tout est trop facile, engoncé dans des clichés. C'est de la belle ouvrage, certes, c'est propre mais trop lisse. L'auteur aborde un sujet sensible, sur les classes sociales, la séduction, les apparences, le rôle de la femme. Et pourtant, il m'a semblé que les personnages traversent la trame romanesque comme de simples figurants. Ils rouspètent une ou deux fois, sans quoi ils ne sont guère malmenés par les aléas de l'intrigue. Seule Marie-Josée, une autre “repoussoir”, à la personnalité forte et gouailleuse, aurait pu prétendre gratouiller cette couche de vernis... en vain.
Ce n'est pas une déception non plus, cela reste juste une lecture très ancrée dans son identité jeunesse et qui pourra peut-être inciter les lecteurs à découvrir Zola (auteur de la nouvelle dont Elizabeth Ross s'est librement inspirée). Je m'attendais probablement à plus de matière, finalement la lecture aura été à l'image de sa couverture, séduisante et affriolante, le reste n'est que futilité et sans grande consistance.

Le roman est suivi de la nouvelle « Les Repoussoirs » d'Emile Zola.
Robert Laffont, coll. R, novembre 2013 - traduit par Madeleine Nasalik


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