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Pietra viva - Léonor de Récondo ***

Publié le 18 février 2014 par Philisine Cave
Voilà, Pietra viva me tentait beaucoup et comme la blogo recèle de blogueurs/blogueuses super sympas (dont fait partie ma Shel préférée), je n'ai eu qu'un geste à faire : lui demander son exemplaire voyageur. Elle est pas belle, la vie ? Bien sûr que si !   Pietra viva - Léonor de Récondo *** Début 1505, le moine romain Andrea meurt dans des conditions mystérieuses. Bouleversé, le sculpteur Michelangelo fuit la dépouille et la capitale italienne. Chargé par le pape Jules II d'ériger son mausolée dans la basilique Saint-Pierre, il débarque à Carrare, cité réputée pour la qualité de son marbre, pour la maîtrise et le sérieux de ses artisans. Là, il affronte un autre deuil : la mort d'une jeune accouchée, femme du tailleur de pierre Giovanni et mère de Michele, qui idolâtre le peintre romain. Ces deux décès rapprochés font resurgir en lui des émotions du passé (visions parasites, souvenirs maternels, questionnement sur la mort d'Andrea etc). 
J'aurais pu aimer cette histoire et je reconnais l'avoir lue sans déplaisir : la figure fantasque et romantique du fou Cavallino (une sorte de centaure intellectuel) ainsi que les relations amicales qu'entretient Michel-Ange avec celui-là et l'enfant Michele sauvent le texte de l'ennui.  Le style simple et propret de l'auteure ne m'a pas branchée plus que cela, l'intrigue (fine comme une feuille de papier à cigarette) se résume en trois phrases, le mystère transformé à coups d'illusions optiques et de fantasmes se résout en deux coups de cuiller à pot (étonnant d'ailleurs que Michelangelo, habitué à disséquer les corps n'y ait pas pensé et se fasse tout un film dessus).
Tout (personnages, histoire- la grande et la petite-, contexte) paraît survolé et pourtant, il y avait matière à ce que ce roman devienne nourri (et nourrissant) : des héros atypiques avec plus d'étoffe (Michele et sa frangine Antonella de part trop modeste, Michelangelo dont la personnalité me semble effleurée comme si Léonor de Récondo n'osait pas affronter le mythe : tant pis si la description du personnage reste loin de la réalité, c'est aussi l'intérêt du roman que de proposer une déclinaison possible).  Et pourquoi Léonor de Récondo n'a pas approfondi la forte attirance de Michelangelo à l'égard d'Andréa ? Après tout, le désespoir du sculpteur face à la mort de ce frère ne trouve pas d'explication dans le roman et tout suggère une amitié amoureuse, qui aurait dû être davantage développée.  D'autres thèmes auraient mérité une plus grand ampleur : l'absence de la mère et le parallèle des parcours entre ces deux orphelins de la vie, Michele et Michelangelo, en recherche perpétuel de repères,L'art dans tous ses états ou bien la description de l'horreur culturelle sous le règne de Savonarola (austérité et inquisition) etc.
Pietra viva : une page romancée de la vie de Michel-Ange, sans une belle prise de risque de la part de Léonor de Récondo. Forcément frustrant.
Éditions Sabine Wespieser (215 pages)
Rentrée littéraire 2013
avis : Shelbylee, ZazyAnne, Eimelle, Kathel, Jostein, Miss G, Argali, Natiora, Claudialucia
et un de plus pour le challenge de Shelbylee (que je remercie pour ce LV)


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