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Case depart - 6/10

Par Aelezig

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Un film de Lionel Steketee, Thomas Ngijol, Fabrice Eboué (2011 - France) avec Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Stéfi Celma, Eriq Ebouanay, Etienne Chicot, David Salles, Catherine Hosmalin, Frank de La Personne, Frank Migeon, Joséphine de Meaux

Joyeusement incorrect.

L'histoire : Joël est un jeune déliquant noir de banlieue. Il sort de prison, s'est converti à l'islam, traite tous les blancs de racistes, cherche vaguement du boulot et se fait vertement tancer par sa maman pour ces comportements infantiles. Régis, métis antillais, abandonné par son père autrefois, a décidé une fois pour toutes d'être du côté des blancs qui l'ont élevé ; et il est devenu conservateur, matérialiste, raciste, reniant ses origines, ce qui horripile son épouse. Lorsque son père meurt, elle l'oblige à aller assister à l'enterrement et à rencontrer cette famille qu'il ne connaît pas. Arrivé aux Antilles, il  rencontre Joël qui n'est autre que son demi-frère. Etant les deux seuls garçons de la fratrie - fort nombreuse, le papa ayant été un séducteur invétéré toute sa vie - c'est à eux qu'est transmis LE document le plus précieux de l'histoire de cette famille : l'acte reconnaissant la liberté de leur ancêtre esclave, affranchi. Ayant entendu parler d'un "trésor", les deux frères sont extrêmement déçus et se moquent de ce bout de papier inintéressant. Ils le déchirent en mille morceaux... Alors une vieille tante, sorcière vaudoue, indignée, leur jette un sort : Joël et Régis sont projetés au XVIIIe siècle, dans une plantation prospère où ils sont esclaves.

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Mon avis : Une comédie française sur laquelle - enfin - je ne cracherai pas mon venin habituel ! Le duo trouve un sujet original, pratique l'auto-dérision à grande vitesse (sale nègre, sale juif...), en n'épargnant personne, tout en nous injectant une piqûre de rappel sur l'esclavage et ses atrocités. C'est drôle, caricatural, mais le message sous-jacent passe ; on se dit ouf, on a vachement progressé ; puis on soupire ouf, y a encore du boulot... La façon décomplexée et joyeuse dont Ngijol et Eboué traitent le sujet rend les situations si absurdes, alors qu'elles ont été réelles autrefois, qu'on rit de bon coeur, tout en observant encore et encore à quel point le racisme est ridicule...

Car la famille de planteurs, hyper caricaturale, est vraiment horrible... et amusante, engoncée dans son abject comportement. Un challenge parfaitement réussi par les réalisateurs et tous leurs comédiens, absolument parfaits : déjantés mais en gardant une certaine réserve pour conserver un regard historique ; mention particulière à Etienne Chicot en bon maître, paternaliste mais autoritaire.

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A l'heure où l'on s'interroge si l'on doit ou non laisser la liberté d'expression à Dieudonné, ce film est l'illustration même des limites à ne pas dépasser. Les deux compères se moquent, mais on sait que c'est pour rire. Il n'y a aucune idéologie revancharde ; on ne crie pas au complot international. On peut rire de tout... mais en aucun cas l'humour ne doit transporter un message qui incite à la discrimination. Après un film comme Case départ, on a envie d'embrasser des foules bigarrées... pas de s'enfermer dans un petit club privé et vaniteux, à la limite de la secte. 

Le seul problème du film est celui, récurrent, de la plupart des comédies : au bout d'un moment, ça s'essouffle, ça devient répétitif, c'est trop long et je me suis même un peu assoupie, je l'avoue ! On notera aussi quelques maladresses ici et là (un peu potache, un peu redondant, un peu cliché), mais rien de vraiment grave. 

Franchement, j'ai trouvé que ça relevait le niveau par rapport à ce qu'on voit d'habitude.


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