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Contrefaçon : souvent copié, jamais égalé

Publié le 22 février 2014 par Polinacide @polinacide

De la tyrannie du "posséder", la contrefaçon est certainement l’un des symptômes les plus criants aujourd’hui. Lacoste, Dolce&Gabanna ou encore l’incontournable Louis Vuitton, combien de grandes marques ont perdu de leur prestige face aux multiples copies vendues sur la plage ou entre deux stations de métro ? À la sauvette, en moins de temps qu’il n’en faudrait pour cuire un oeuf : du réchauffé à l’état pur. Pas vu, pas pris, et vous voilà jouer les bling-bling avec une paire de lunettes en toc, à l’identique de celle que vous rêviez autrefois d’acquérir. L’étincelle en moins, la rengaine du plastique premier prix : l’heureux propriétaire !

© Emmanuelle (Histoires de voir)

© Emmanuelle (Histoires de voir)

Exploitant cette frustration mal assumée – car c’est bien de cela qu’il s’agit – les mafias chinoises, russes et africaines filent leur mauvais coton à foison pour combler la plaie béante d’un consommateur trop gourmand pour ses moyens. Quand beaucoup suent volontairement pour espérer s’offrir un jour "leur premier" sac Chanel avec fierté, d’autres s’en donnent à coeur joie dans le "fake", faute de pouvoir acheter ne serait-ce que le modèle le moins cher de la maison désirée. En cause, le prix exorbitant, triant la clientèle de facto pour ne cibler que le gratin de la société. Un parti pris compréhensible venant de "l’inaccessible" tant convoité.

Mon intention n’étant pas de soulever la question morale de ce genre de pratique, je me demande toutefois quelle satisfaction peut-on tirer d’une vulgaire copie, quand la pièce de créateur se veut porteuse de tout un symbole, signature emblématique de l’aura d’un style intemporel. Une griffe propre à chaque couturier, qui surpasse même l’acte d’achat en tant que tel. On aura beau collectionner les modèles contrefaits, de pâles imitations n’offriront jamais la part de rêve essentielle de l’authentique, ni le plaisir renouvelé de le porter à chaque fois qu’on le sort du placard. Quitte à devoir économiser pendant des années, le fantasme ne s’accomplit que rarement d’un bref claquement de doigts: il n’en devient que plus précieux dans cette course à l’acquisition.


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