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428- Le passé qui remonte au MUCEM

Publié le 23 février 2014 par Ahmed Hanifi

428- Le passé qui remonte au MUCEMLe MUCEM
428- Le passé qui remonte au MUCEM La soirée d’hier au Mucem fut marquée par la présentation de deux ouvrages, en présence de leurs auteurs. Il s’agit de « Une vie brève » (Gallimard) de Michèle Audin et de « Meursault, contre-enquête » (Barzakh) de Kamel Daoud. Le public fut moins nombreux que celui de la veille, 60 à 80 personnes samedi, mais d’aussi bonne qualité.428- Le passé qui remonte au MUCEM
 
Michèle Audin est mathématicienne, membre de l’Oulipo (c’est un groupe fondé par Raymond Queneau formé de littéraires et de mathématiciens). Kamel Daoud est journaliste au « Quotidien d’Oran » video
428- Le passé qui remonte au MUCEMEst-ce un livre autour de l’absence et du souvenir de l’absence ? demande Tewfik Hakem (TH) à Michèle Audin. « Avec l’acte littéraire, j’ai essayé de créer ce personnage que j’ai très peu connu. Cet homme, mon père, dont on ne parle qu’en évoquant sa disparition, sa mort. Par cet ouvrage je l’ai raconté autrement pour qu’il ne disparaisse pas complètement. « Mon père n’a pas que ‘‘disparu’’, il a aussi vécu. C’est très important de le dire, de l’écrire. »
Kamel Daoud, 428- Le passé qui remonte au MUCEMen réponse à une question de Tewfik Hakem sur la lecture de L’Etranger de Camus, source de son propre roman « Meursault, contre-enquête », parle de deux périodes de lecture du roman d’Albert Camus, la première est celle de l’innocence, celle de sa jeunesse, il a lu L’Etranger sans a priori, librement, la seconde période est celle de la lecture idéologique,  428- Le passé qui remonte au MUCEM video« je le lisais avec mon passeport d’Algérien ». K. Daoud précise : «  durant la première période j’adhérais aux interrogations d’Albert Camus, dans la seconde je rejetais ses réponses. »
428- Le passé qui remonte au MUCEM
KD : « Quand on met les pieds dans le royaume camusien, un royaume spatio-temporel qui se trouve à la fois en France et en Algérie, dans le passé et le présent, on se trouve embarqué dans un tourbillon et dans un procès qui perdure, que ce soit en France ou en Algérie et c’est ce qui me met mal à l’aise, le fait de devoir endosser le costume de l’avocat ou du juge Ce qui m’a enthousiasmé, c’était  cette brèche à propos de l’Arabe anonyme que vous avez, Tewfik Hakem, appelé « détail ». Il me fallait investir cette brèche avec de la fiction, la faire parler en inversant les rapports. Mon roman n’est pas une réponse à L’Etranger de Camus, ce n’est pas un commentaire de vétéran de guerre.
Cette brèche se trouve posée dans un livre-culte, dans une oeuvre universelle, certes, mais aussi très algérienne, que j’ai voulu investir, oser sa reprise en main.
Ce qui m’a frappé c’est cette propension qu’a « l’homme blanc » à vouloir tout nommer, les montagnes, les rivières, les golfes, et dénomme le seul humain qu’il croise. L’Etranger de Camus est une « Robinsonnade » tragique. Ce qui m’importait c’est qu’à partir de Camus pouvoir sauver ma peau, pas celle de Camus. Camus n’était qu’un prétexte pour mon texte. Mon roman n’est donc ni une brèche, ni une réponse, ni une contre-attaque destinée à Camus. Mon roman est une brèche, une interrogation et une enquête. »
T. H. insiste, reviens sur la question de l’absence de l’Arabe chez Camus (écouter ici-même la réponse vidéo de K.D.)
T.H. demande à K.D. « Est-ce-que, en écrivant ce livre, vous vouliez aussi sortir, une fois pour toutes, de cette histoire, celle qui structure aujourd’hui la légitimité du pouvoir en Algérie, celle des débats universitaires autorisés ou des débats de la presse, vouliez-vous sortir de ce débat-là, de ce passé-là, pour parler du présent, montrer que Meursault peut être l’Arabe d’aujourd’hui, le frère d’aujourd’hui aussi ? » K.D. : « l’entreprise la plus difficile durant mon parcours c’était de retrouver le présent. Je ne veux pas que le passé remonte. Je voudrais qu’il disparaisse. Je voudrais que le présent me soit restitué. 
Quant à la confusion volontaire que fait faire l’auteur, K. Daoud à Haroun (frère de l’Arabe assassiné) qui amalgame donc Albert Camus (un être de chair) et Meursault (un être d’encre et de papier) - (c’est notre question), Kamel Daoud répond : « Le personnage Haroun, le frère de l’Arabe assassiné par Meursault, fait une confusion qu’il trouve justifiée, entre l’assassin, Meursault et l’auteur Camus. Pourquoi ai-je fais ce choix ? Depuis les années 90, il y avait une polémique en Algérie, qui dure et persiste, à propos de Camus, de ses choix, de ses phrases, la justice, sa mère… Et j’ai remarqué que Camus lui-même est devenu un personnage d’une polémique qui dure depuis des décennies, à tel point qu’il y a une confusion totale, on en a parfois la certitude, entre le meurtre d’un de ses personnages, et le fait qu’il ait, Camus, pris des positions données. On fait et le procès de Meursault et le procès de Camus. Beaucoup de gens qui ne lisent pas Camus construisent, à partir d’une ou quelques phrases lues ou entendues, toute une réflexion, parce qu’il y a dédain de la vérité et de l’exactitude.
En début de vidéo il est écrit:

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