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[Critique] Winter’s Bone

Par Wolvy128 @Wolvy128

5-étoiles

Affiche winter's bone
A défaut d’avoir pu découvrir de nouveaux films en salle ce week-end, je me suis repassé le Blu-ray de Winter’s Bone, un de mes gros coups de cœur de 2011, me donnant ainsi l’occasion de lui consacrer une critique. Le film est signé Debra Granik et s’intéresse à Ree Dolly (Jennifer Lawrence), une jeune fille de 17 ans qui vit seule dans la forêt des Ozarks avec son frère et sa sœur dont elle s’occupe. Quand son père sort de prison et disparaît sans laisser de traces, elle n’a pas d’autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution. Ree va alors se heurter au silence de ceux qui peuplent ces forêts du Missouri. Mais elle n’a qu’une idée en tête : sauver sa famille. A tout prix.

Que dire sur ce film si ce n’est que j’ai pris une véritable claque lorsque je l’ai découvert pour la première fois il y a maintenant bientôt 3 ans. D’une noirceur terrible pendant plus d’une heure et demie, le deuxième long-métrage de la réalisatrice américaine décrit la vie, ou plutôt la survie, d’une famille entretenue par la fille aînée du foyer. Abandonnée par son criminel de père et ne pouvant pas compter sur l’aide de sa mère malade, la jeune fille n’a d’autre choix que de subvenir tant bien que mal aux besoins de son frère, 12 ans, et sa sœur, 6 ans. Et lorsque la police menace de saisir leur maison si le père ne se rend pas au tribunal pour son audience disciplinaire, Ree se voit contrainte de partir seule à sa recherche. Une quête vitale débute alors pour la jeune fille. Une quête qui va la plonger de plein fouet dans la brutalité – autant physique que verbale – du monde adulte du fin fond du Missouri. Ordinaires au demeurant, les enjeux dramatiques de son aventure vont soudainement évoluer à la rencontre des membres un peu dégénérés de sa famille. Dans une région aussi reculée, les liens entre les gens sont en effet nombreux et les clans solides.

Photo winter's bone
Loin du ton habituel des films indépendants américains, Winter’s Bone cultive une ambiance anxiogène et oppressante presque permanente. Entre désespoir et lutte pour la survie, la caméra de Debra Granik ne lâche jamais l’héroïne, comme pour mieux nous montrer l’enfer dans lequel elle s’enfonce progressivement. Un enfer symbolisé ici par des hommes et des femmes d’une dureté inouïe, mais néanmoins terriblement réalistes. Et c’est aussi dans cette profondeur remarquable des personnages que le film tire sa force. Des personnages bien écrits dont les non-dits révèlent intelligemment leurs personnalités complexes. Avec de tels rôles, les acteurs peuvent évidemment s’en donner à cœur joie et Jennifer Lawrence ne se prive d’ailleurs pas pour exposer avec brio tout son talent. Avec beaucoup de retenue, elle délivre en effet une performance intense et émouvante. A ses côtés, l’excellent John Hawkes impressionne également dans un rôle aussi sombre et puissant que le film. L’émotion qu’ils dégagent tous les deux est palpable à bien des moments et malmène le spectateur tout au long du récit. Le genre d’émotion dont on ne ressort pas tout à fait indemne.

Pour toutes ces raisons, Winter’s Bone est donc un drame brillant, d’une intensité et d’une noirceur absolue. Porté par une Jennifer Lawrence impressionnante en jeune fille désespérée et courageuse, le film émeut autant qu’il ne bouleverse. Une claque !



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