Supercondriaque - Critique

Dany Boon est un drôle de malade imaginaire !

Après La Maison du bonheur en 2005, Bienvenue chez les Ch'tis en 2008 et Rien à déclarer en 2010, Dany Boon revient en tant que scénariste, réalisateur et acteur dans Supercondriaque, une comédie traitant de l'hypocondrie avec également au casting son compère Kad Mérad et Alice Pol.

Le(s) plus

Romain Faubert (Dany Boon) est un hypocondriaque (personne qui se croit malade), qui rend la vie de son entourage très difficile, principalement celle de son ami et médecin traitant, Dimitri Zvenska (Kad Merad), qui pense avoir trouvé le remède en essayant de lui trouver une femme.
Mais bien sûr tout ne va pas se passer comme prévu.

Le ton est donné avec la première scène, lors du jour de l'an, qui est vraiment très drôle et qui nous baigne directement dans la problématique d'avoir un invité hypocondriaque chez soit lorsque tout le monde doit se faire la bise à minuit pour se souhaiter la nouvelle année.
Romain Faubert (Dany Boon) doit absolument guérir d'une maladie qui le persuade d'être constamment malade (voire mourant) alors qu'il est en bonne santé et pour qu'il se maitrise rien de tel que la méthode Coué qu'il va subir.
Supercondriaque nous réserve de gros fous rires par moments !

On a beau regarder les bandes annonces ou autres extraits, on est très surpris par la tournure que prend le film dans la seconde moitié. Finalement, Supercondriaque va bien plus loin que ce que l'on aurait pensé et ne s'arrête pas au sujet de l'hypocondrie qui aurait pu lasser ou être redondant au bout d'un moment.
Il y a plusieurs sujets dans Supercondriaque: Tout d'abord la maladie de l'hypocondrie bien sûr, mais également les rencontres par internet (via le site Attractive World) et les réfugiés politiques.
A noter pour les inquiets, que même s'il y a un petit quelque chose avec la voix et l'accent (qui arrive dans la seconde partie), Supercondriaque est loin d'être une redite de Bienvenue chez les Ch'tis.

Six ans après Bienvenue chez les Ch'tis, on prend un réel plaisir à retrouver un Kad Merad en forme pour le dernier film de Dany Boon. Ce "Socialiste non pratiquant", comme il s'auto-déclare dans le film, est très drôle et le parfait complice comique de Dany Boon dans la première partie de Supercondriaque.
Kad Merad laisse sa place ensuite à Alice Pol, dans le rôle d'Anna Zvenka, la sœur du docteur Dimitri Zvenska, dans une seconde partie. Pétillante, sa fraicheur nous touche et elle arrive à créer également une complicité comique avec l'hypocondriaque Romain Faubert (Dany Boon).

Quant à Dany Boon, réalisateur, scénariste et acteur principal du film Supercondriaque, nous surprend, enfin nous rassure surtout.
Après son succès de Bienvenue chez les Ch'tis et des films plus ou moins mitigés, l'inquiétude de voir un film qui tombe dans la facilité nous préoccupait. Pourtant Dany Boon donne l'impression de se donner à fond dans son film Supercondriaque, que ce soit pour la réalisation, pour le jeu ou même pour les dialogues qui nous glissent quelques pépites comme la phrase "Même les plus grands chênes, ont toujours été un gland".
D'ailleurs, un passage est vraiment très drôle quand Dany Boon se met à parler comme un homme bien plus viril qu'il ne l'est face à Valérie Bonneton (Isabelle). Ce rendez-vous est vraiment très comique, jusqu'à la scène du fantasme de Danny Boon.

Même si la photographie est très classique, la réalisation de Dany Boon est dynamique et n'a rien à voir avec ses précédents film (Bienvenue chez les Ch'tis, Rien à déclarer et La Maison du bonheur). On sent une certaine maturité technique.
Le montage du film Supercondriaque est un véritable atout en évitant d'étirer les scènes pour allonger le film, ce qui est souvent le problème des comédies. Dans Supercondriaque, il y a très peu d'impression de longueur.

A noter que le générique animé du début est plutôt entrainant et drôle, tout en respectant le thème du film Supercondriaque.

Le(s) moins

Côté technique, c'est dommage que la photographie soit une fois de plus classique (comme la majeure partie des films français), ce qui donne à Supercondriaque un aspect téléfilm sauvé légèrement par la réalisation dynamique de Dany Boon.

L'aspect hypocondrie qui est mise de côté sur la seconde partie du film (remplacée par d'autres sujets) peut perturber. L'hypocondrie est bien le thème principal du film, mais le film s'évade sur d'autres sujets.

Même si c'est certainement un des films où Dany Boon, fais le moins du "Dany Boon", si on n'accroche pas à son humour on aura un peu de mal à adhérer au film Supercondriaque. Mais il faut savoir que dans ce film, Dany Boon est légèrement différent de ses personnages de sketchs et que son personnage est également plus dans le comique de situation.

Conclusion

6 ans après Bienvenue chez les Ch'tis, le duo Dany Boon / Kad Merad se retrouve dans Supercondriaque, pour nous livrer une bonne comédie ponctuée par des moments vraiment très drôles.
De plus la réalisation dynamique ne nous laisse presque pas le temps de nous ennuyer.

Ma note: 7/10

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Supercondriaque

Synopsis : "Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n'a ni femme ni enfant. Le métier qu'il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n'arrange rien à une hypocondrie maladive qui guide son style de vie depuis bien trop longtemps et fait de lui un peureux névropathe. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le Docteur Dimitri Zvenska, qui dans un premier temps a le tort de le prendre en affection, ce qu'il regrette aujourd'hui amèrement. Le malade imaginaire est difficilement gérable et Dimitri donnerait tout pour s'en débarrasser définitivement. Le docteur Zvenska pense avoir le remède qui le débarrassera en douceur de Romain Flaubert : l'aider à trouver la femme de sa vie. Il l'invite à des soirées chez lui, l'inscrit sur un site de rencontre, l'oblige à faire du sport, le coach même sur la manière de séduire et de se comporter avec les femmes. Mais découvrir la perle rare qui sera capable de le supporter et qui par amour l'amènera à surmonter enfin son hypocondrie s'avère plus ardu que prévu..."

Réalisé par: Dany Boon / Avec: Dany Boon, Alice Pol, Kad Merad et Valérie Bonneton / Genre: Comédie / Nationalité: Français / Distributeur: Pathé Distribution
Durée: 1h47min / Date de sortie: 26 février 2014
Plus d'informations !

• Les Anecdotes !

  
  Après La Maison du bonheur en 2005, le succès de Bienvenue chez les Ch'tis en 2008 et Rien à déclarer en 2010, Dany Boon signe avec Supercondriaque son quatrième film en tant que scénariste réalisateur.

  Après Bienvenue chez les Ch'tis en 2008, on retrouve le duo comique qui avait fait le succès du film avec plus de vingt millions d'entrées. Kad Merad et Dany Boon occupent à nouveau les têtes d'affiche et Supercondriaque marque ainsi la deuxième collaboration entre les deux hommes. A noter que l'on retrouve également au casting Jérôme Commandeur. Il interprétait l'inspecteur Lebic dans "Bienvenue chez les Ch'tis" ainsi que le conducteur français dans Rien à déclarer.

  L'histoire de Supercondriaque est en fait une autodérision de la part de Dany Boon. Il avoue être lui-même très craintif de tomber malade et que cela tourne parfois à l'obsession. Faire rire le public en se basant sur sa propre personnalité donne une histoire plus sincère et plus prompte à la "folie" selon le réalisateur.

  Avant de se pencher sur le projet de Supercondriaque, Dany Boon voulait réaliser un film intitulé Une jolie ch'tite famille. Ecoutant son entourage qui lui a fait remarquer que c'était encore un film sur le Nord, il a alors remis en chantier le projet de Supercondriaque qu'il avait en tête depuis un certain temps.

  Au-delà de sa dimension comique, Supercondriaque traite en réalité d'un vrai phénomène de société : l'auto-médication. Le film tente de montrer de quelle façon il est possible de vivre lorsqu'on est hypocondriaque. Dany Boon confie : "Je voulais montrer les difficultés des rapports humains en société pour un type malade comme Romain (...). Sur le fond, je trouve que l'hypocondrie est un phénomène très bourgeois, en ce sens qu'il faut avoir le temps et l'argent d'en souffrir !"

  Si Supercondriaque est avant tout un film comique, Dany Boon le considère comme le film de la maturité. On retrouve ainsi un mélange des genres avec notamment du romantisme et de l'action : "Je voulais réussir à emmener mon personnage principal dans des situations qui le poussent à se transformer et cela passait par des genres cinématographiques différents."

  Dany Boon a déclaré à propos du casting du film qu'il avait été très content de retrouver Kad Merad et l'alchimie qu'ils avaient sur le tournage de Bienvenue chez les Ch'tis. Il confie également qu'Alice Pol a un réel talent comique qui a permis à leur duo de prendre le pas sur le duo qu'il forme avec Kad Merad. Il ajouté que le rendu du film rend juste car les membres du casting correspondent à leurs personnages dans la vie réelle.

  Comme chacun de ses films depuis le succès de Bienvenue chez les Ch'tis, Supercondriaque est très attendu par le public. Ce n'est pas pour autant que Dany Boon se met une pression outre mesure : "Cette pression (...) ne m'a jamais empêché de me sentir libre et heureux dans le travail. Mon but principal c'est de faire rire les gens et de divertir mon public. Je le fais avec d'autant plus de sincérité que je pourrais arrêter de travailler ! Je suis dans l'envie, pas dans le besoin... Je peux entendre tout ce que l'on a à me dire sur un de mes films, au moins ça prouve qu'on s'y intéresse mais le plus important restera toujours la relation avec le public..."

  A force de le diriger en tant qu'acteur, Dany Boon a trouvé un surnom à Kad Merad : "son stradivarius", car Dany considérait Kad comme un instrument au service du film.

  L'actrice était déjà apparue sur grand écran aux côtés de Dany Boon, puisqu'elle incarnait Corinne la soeur d'Isabelle (jouée par Diane Kruger) dans Un Plan Parfait de Pascal Chaumeil en 2012. Elle pense d'ailleurs que c'est ce film qui a motivé le choix de Dany Boon pour la choisir dans le rôle d'Anna.

  Pour Supercondriaque, Dany Boon est sorti hors des frontières françaises puisqu'une partie du film a été tournée en Hongrie (pour les scènes se déroulant au pays imaginaire du Tcherkistan). L'ambiance qui régnait sur le tournage a renforcé les liens entre les comédiens, Alice Pol assimile même le tournage à une colonie de vacances : "Pour les scènes en Hongrie, nous tournions de nuit, ce qui nous obligeait à partir vers 14h pour un retour à 7h du matin : au bout d'un moment, vous ne savez plus où vous êtes ni où vous habitez ! Donc nous prenions le petit déjeuner tous ensemble et ensuite, au lit ! Il y a là-dedans quelque chose de l'ordre de la colonie, de l'enfantin que j'ai vraiment adoré et dont nous avons tous profité..."

  Pour avoir cet accent slave qu'a son personnage, le comédien Jean-Yves Berteloot a dû s'entraîner pendant plusieurs semaines avec une professeure ukrainienne. Il a également dû apprendre à mal prononcer l'anglais, ce qui n'a pas été une mince affaire puisque l'acteur parle et joue couramment dans la langue de Shakespeare !

  Supercondriaque marque le retour sur le grand écran de Jean-Yves Berteloot. L'acteur, qui ne tourne pas énormément pour le cinéma, a notamment été dirigé par Ron Howard dans le Da Vinci Code en 2006 et par Clint Eastwood dans son Au-delà en 2011. Il explique : "C'est vrai que Dany m'a donné l'opportunité de jouer un rôle plus inattendu voire même un peu spécial ! C'est un personnage qui se construit par petites pastilles et qui est distillé tout au long du film. Est-ce que grâce à cela on fera plus appel à moi ? Vous savez, j'ai été blessé, inquiet voire jaloux par moments de ne pas plus tourner pour le cinéma mais j'ai aussi un certain nombre d'années de métier, notamment à la télévision, dont je suis très fier."

Et vous qu'avez-vous pensé du film Supercondriaque ?