Magazine Amérique latine

Jour 12 - Volcan Santa Maria - N 14.75726º W 91.55169º

Publié le 09 juin 2007 par Fabrice Rimlinger
Ça commençait comme une ballade de santé...
7h ce matin, le bus me dépose au pied du volcan Santa Maria (3772 m), j'avais obtenu un topo succint la veille chez Quetzaltrekkers.
Enfin de l'exercice... si j'avais su !
Au bout d'une heure de marche sans soucis (mais à un rythme que sais déjà insoutenable), les chemins commencent à se multiplier, impossible de distinguer le bon.
Mauvaise pioche... 1 heure de bataille, la végétation chargée de la pluie nocture me trempe jusqu'aux os... au bout de 10 minutes je suis couvert de boue de la tête au pieds... même le sac est méconnaissable.
Je persévère, je m'obstine, j'enrage... et demi-tour ! (j'aime pas ça !)
Le deuxième choix sera le bon. Le chemin se rétréci, par moments il faut enlever le sac et avancer accroupi... non je ne ferais pas demi-tour et bien m'en prend.
Au bout de 1h30 dans ce sous-bois détrempé, enfin la végétation s'éclairci. Petit à petit il n'y a plus que des pins et des touffes d'herbes hautes de 1m.
Fausse joie ! à 3300m l'altitude se fait cruellement sentir (le manque d'entraînement aussi !), pour couronner le tout la pente se fait plus raide au fur et à mesure que j'avance... c'est pathétique, mais plus que 300m de déniveler à avaler... plus d'eau, je suis à sec !

Les pauses se succèdent, de plus en plus rapprochées, l'occasion de repérer le passage le moins contraignant (en théorie).
Depuis 20mn j'aperçois le cône du Santiaguito, volcan adjacent au Santa Maria, en avançant dans cette direction, je vais surement le surplomber... Je bataille entre les herbes, regarde ou je met les pieds pour ne pas glisser et soudain ...INSPIRATION... 600m de vide à 2m devant... vertige... marche arrière, doucement... un arbre... je m'accroche... EXPIRATION... Le dôme du Santiaguito est à porté de main, jette un oeil par-dessus le bord. F...ing Hell, c'est haut !
Au bout de 10 minutes de spectacle hallucinant, le cratére du Santiaguito bouillonne... de la fumée s'élève en silence, puis 3 secondes plus tard, le coup de tonner immédiatement suivi du crépitement des pierres qui retombent. Le panache s'élève à ma hauteur... les nuages arrivent de part et d'autres... fermez le rideau, fin du spectacle !!! WAOUHH !
Bon c'est pas tout mais il y a encore 250m à faire... c'est plus de l'escalade qu'autre chose... je progresse en agrippant les herbes, contraint à une pause tout les 25m... je l'aurais ce sommet! Cojones !
Au bout de 4h30 enfin, les nuages filent au dessus de moi... le sommet est là. Et 4 vaches en train de ruminer, aussi !!!
T'as pas l'air con quand elles te regardent, l'air de dire "c'est pas si dur que ça, c'est vachement facile".
Je pose mon sac. Le panorama est époustouflant... quelles photos.
Profitant de ce moment privilégier, je m'étend au soleil et fait le vide...
La moins bonne nouvelle de la journée, c'est que sans le savoir je n'étais pas seul la haut...
Prêt à descendre j'enjambe quelques rochers pour prendre mon sac ... ME CAGO EN LA MAR SALADA ... on m'a piqué mon sac !
Personne dans les environs, le sommet fait 50m de diamétre, je sais parfaitement ou j'ai posé le sac. Pas de doute... ON M'A FAUCHÉ MON SAC !

Je descends à tombeau ouvert, sachant que c'est peine perdue, les locaux connaissent les chemins et sont bien plus habitué à l'altitude.
Retour la mort dans l'âme à l'hotel. Santos, le chauffeur de bus est sympa, pas de soucis quand je lui annonce que "no tengo plata". Il est cool Santos, c'est son fils de 14 ans qui conduit !
Le bilan : Sac top compétition, polaire softshell, coupe vent light, appareil photo, trousse de secours, trousse petit matériel, le guide, des dollars. Bref, le père Noël passe tôt cette année à Xela, et il laisse plus de 1.000 Euros en cadeau !
Me gusta Guatemala !
Demain, je pars 3 jours en trek vers le lac Atitlan... on me prête un sac, un poncho et un polaire ! Youppie !

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