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Interview de Julien Coup, un enseignant passionné

Publié le 25 février 2014 par Minamoto

A l'occasion d'un stage que nous donnions en commun, j'en ai profité pour faire une petite interview de Julien Coup.

Julien est un enseignant talentueux, élèves de Léo tamaki et maître Kuroda notamment. Il a aussi par exemple été uke pour une démonstration lors des nuit des arts martiaux traditionnel à paris de maître Kono Yoshinori !  Le weekend que nous avons partagé sur le tapis à été riche en discutions et partique et ce fut un plaisir pour moi.

Interview de Julien Coup, un enseignant passionné

Comment as-tu commencé l'aikido ?

J'avais fait un peu de boxe et de lutte au collège ou tu joues, tu te bagarres gentiment... Mais je me suis rendu compte que les sports de combat ne m'intéressaient pas car l'esprit de la compétition ne me convenait pas. Du coup je me suis orienté vers les arts martiaux et je suis tombé sur un reportage qui s'appelait « les arts martiaux du Japon » (Michel Random). Il y avait plusieurs arts martiaux qui y étaient démontrés dont l'aikido. Mon premier réflexe était de vouloir faire du karaté mais après avoir vu cette vidéo mon envie a été vers l'aikido. Au départ je ne comprenais pas trop ce qui était montré mais ça m’a impressionné à l’époque. La manière dont le pratiquant maîtrisait l'adversaire tout en restant calme.

J'ai donc cherché aux alentours et j'ai trouvé un club à Herblay. C'était Emmanuel Lucien qui donnait cours à cette époque, c'est avec lui que j'ai commencé l'aikido à l'âge de 16 ans.

Ensuite j'ai du déménager et j'ai fait quelque temps du yoseikan budo.

Comment es tu devenus un élèves de Léo Tamaki ?

Simplement c'est quand j'ai à nouveau redéménagé à Herblay. J'ai croisé un ancien pratiquant qui m’a conseillé de revenir car le nouvel enseignant revenait du Japon. Début de la saison suivante, j'ai donc suivi les cours de Léo. J'avais 20 ans à l'époque.

C'est Léo qui t'as introduit aux maîtres Hino, Kono et Kuroda ?

Oui tout à fait. Léo a réussi à créer une dynamique avec ses élèves. Il nous prévenait à chaque fois qu'il y avait un stage intéressant. C'est d’ailleurs comme ça que j'ai commencé à aller aux stages de maitre Tamura. Et un jour Léo est reparti au Japon et il a pris contact avec plusieurs maîtres qu'il a ensuite invité en France. J'ai donc directement participé aux stages.

Je suis ensuite parti au Japon avec Léo rencontrer ces différents maîtres. C'était alors la première année de ma reprise de l'aikido. J'ai eu ma dose de Maître cette année là (rire).

Que fut ta première impression de la pratique de maître Kuroda ?

Au début, tu ne comprends pas grand chose ! Je l'avais vu en dvd avant de le rencontrer... Tu vois qu'il y a quelque chose de différent mais tu ne sais pas quoi. Il y avait quelque chose d’impressionnant dans sa manière de bouger par rapport à ce que j'avais déjà vu dans la pratique. Mais je ne comprenais pas ce que c'était. Les processus que Maitre Kuroda enseigne sont complexes. Je les découvre petit à petit mais ce n'est pas pour autant que j'arrive à les mettre en application et à bouger comme lui.

Est ce que ces enseignements influencent ta manière de pratiquer l'aikido ?

Oui. En fait au début je craignais que voir ces différents maîtres ne serve à rien et que ce soit du temps et de l’argent gaspillé. Et au final, il y a toujours quelques choses à prendre. Ce n'est pas du tout une volonté d'essayer d'intégrer tel ou tel exercices à ma pratique sinon ça devient incompréhensible avec plein de morceaux rassemblés... En t’entraînant, seul aux exercices, ton corps se modifie petit à petit, les choses changent. Et au final la technique est modifiée car je me rendais compte des choses qui pouvaient la bloquer et que je ne pouvais plus faire les choses de la même manière.

C'est donc ta manière d'évoluer, en t'entraînant seul ?

J'évolue en m'entraînant seul, en donnant cours et pendant les stages. C'est un tout, il n'y a pas de recette magique.

Oui chacun à sa manière de progresser, certain pourrait choisir d'être uniquement élève...

Je pense que c'est difficile, à un moment donné d'évoluer quand tu n'es qu'élève. C'est important de passer par l'étape d'enseignement. Mais évidemment cela dépend des raisons du pourquoi tu pratiques. Pour moi c'est une passion, c'est quelque choses que j'ai envie de développer à fond. J'ai envie de faire ça tout au long de ma vie même si je suis incapable d'en vivre pour l'instant. C'est sur en tout cas je m’investis dans ma vie de pratiquant.

Pour moi enseigner va te permettre de voir un autre coté de la pratique.

Interview de Julien Coup, un enseignant passionné

Est ce que tu travailles les armes et trouves-tu que ce soit important ?

Je pratique à mains nues et aux armes dés que je peux ! Je donne un cours dédié aux armes chaque semaine en plus des cours d'aikido. Les deux sont importants et ne vont pas l'un sans l'autre. Surtout dans la manière dont je pratique, si tu veux améliorer ta pratique à mains nues il faut que tu sois bon aux armes et vice versa. Comme on en parlait tout à l'heure, quand tu mets une arme dans les mains d'une personne il comprend et intègre mieux certains mouvements.

Je ne voudrais pas séparer ces deux pratiques, ça ne serait pas logique pour moi.

L'utilisation du corps sera la même.

Oui tout à fait. Évidemment, il y aura des différences notamment au niveau de la distance, le rapport espace-temps n'est pas le même.

Je pratique tout seul aussi les armes.

L'iaido aussi ?

Oui, l'iai, le shuriken, jo et boken. Cela dépend, du feeling, c'est par période.

Que fais-tu en iai ?

Maitre Kuroda m’a montré deux katas d'iai. Sinon je travaille aussi ce que maitre Kono montre. Par exemple à partir de la position ancienne qu'il montre au stage (Julien se lève et montre la position).

J'aimerais aussi tester la coupe bientôt. Le iai est très intéressant.

Ca demande pas mal de pratique solitaire...

Oui c'est ça qui est intéressant. Il y a toujours quelque chose à travailler. Il faut être curieux, avoir envie de chercher, de trouver. Sinon tu te lasses très vite.

J'ai vu ta démonstration en tant qu'uke de Maître Kono à la Nuit des Arts martiaux traditionnel en 2011. Qu'as-tu ressentis de son travail ?

Ce n'est vraiment pas désagréable de chuter pour quelqu'un qui est léger comme lui dans ses techniques. J'ai été sincère dans mes attaques, je ne l'ai pas ménagé car ce n'est pas ça qu'il demande ! J'ai essayé de chuter au mieux pour ne pas être décalé, car ce n'était pas évident. Mais il m'a préservé, il a été sympa (rire).

En tout cas il arrive bien à gérer les rythmes. Je suis souvent à la limite de ne plus pouvoir chuter mais il arrive toujours à bien rattraper le mouvement.

Ce que je voulais savoir c'est si tu as été surpris face à lui ?

Je n'ai pas été surpris car je connaissais ses techniques. Mais c'est agréable de voir la manière dont il disparaît dans ses techniques.

Une dernière question, comment vois-tu l'avenir ?

Riche et célèbre au bord d'une plage (rire). Non sérieusement, j’espère que je serai toujours pratiquant. J'espère que je n'aurai pas perdu cette énergie qui me permet de pratiquer et de travailler à coté. J'espère que mon projet professionnel cadre un jour avec ma vie de pratiquant.

Merci Julien

Merci à toi, Hervé

Pour allé plus loin, voici le lien vers son blog

Maitre Kono et Julien Coup lors de la NAMT

Maitre Kono et Julien Coup lors de la NAMT


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